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vendredi 31 août 2018

Canzone (Chanson)




Un deuxième (et dernier) extrait de Nel più bel sogno, le roman de Marco Vichi. Ici, le commissaire Bordelli assiste en 1968 au Moulin Rouge, un local situé au fond du célèbre parc des Cascine de Florence, à un concert de Don Backy, un chanteur très en vogue dans les années soixante et même un peu au-delà. Il est accompagné par sa vieille amie Rose, ex-prostituée et l'un des personnages "récurrents" les plus sympathiques de la série des aventures de Bordelli. Il est question dans ce passage de Canzone, le grand tube de Don Backy dont les premières paroles sont reprises dans le titre de l'ouvrage : Nel più bel sogno [Dans le plus beau des rêves]. L'avantage d'Internet est que l'on peut faire également entendre la chanson au milieu du texte, ce qui ajoute certainement à l'émotion et à la nostalgie que suscitent ce passage chez le lecteur :

Après une heure de musique Don Backy annonça le dernier morceau, What'd I Say, un rythm and blues de Ray Charles, et le groupe se déchaîna comme il faut. Le final se déroulait dans une sorte de dialogue complice entre Don Backy et le public :

Eeee... Eeee...
Oooo... Oooo...
Eeee... Eeee...
Ooo...
Ooo...
Tell me what'd I say...
Tell me what'd I say...

Bordelli aurait voulu se lancer dans la mêlée sur la piste de danse, mais le démon de la vieillesse le retenait par les oreilles. A l'inverse, Rose ne laissa pas passer l'occasion, elle alla sous la scène et se mit à bouger ses très expertes hanches devant Don Backy qui lui souriait, ce qui la mettait dans un état second. La chanson semblait ne vouloir jamais finir, pour le plaisir de tout le public, et après un long roulement de batterie arriva l'explosion finale. Don Backy et les membres de son groupe répondirent au délire d'applaudissements avec des saluts, et ils disparurent derrière une porte. Mais le public n'était pas d'accord, et une forêt de sifflets se leva pour exiger un bis.
« Il n'a pas chanté ma préférée » protesta Rose, comme une enfant qui n'a pas reçu pour Noël le jouet qu'elle avait demandé à l'Enfant Jésus.
« Alors je dois l'arrêter » dit Bordelli, en croisant ses poignets.
« Oh oui ! Comme ça, je le ramène à la maison ! »
« Et qu'est-ce que tu en ferais ? »
« Ne me le fais pas dire... »
« Il n'est pas trop jeune pour toi ? »
« Et c'est toi qui dis ça ? » dit Rose, en levant sa coupe pour se faire resservir du champagne. Bordelli ne pouvait pas répliquer, et il fit semblant de ne pas avoir entendu. Mais qu'y pouvait-il si la femme qu'il désirait le plus au monde avait trente ans de moins que lui ?
Les applaudissements ne furent pas vains. Dans la fumée des cigarettes apparut de nouveau Don Backy, tout seul, déchaînant de nouveaux applaudissements nourris. On entendit une base enregistrée de violons mélancoliques, et Rose posa sa main sur son cœur... Les violons se turent en laissant place à un piano...




Nel più bel sogno ci sei solamente tuuu... [Dans le plus beau des rêves, il n'y a que toi...]

Le silence se fit dans toute la salle.

Sei come un'ombra che non tornerà mai piùùù... [Tu es comme une ombre qui ne reviendra jamais plus...]

Dans l'obscurité on voyait briller des dizaines d'yeux, et les jeunes filles les plus effrontées étaient  les plus émues de toutes. Rose la connaissait par cœur, et elle la murmurait du bout des lèvres en essuyant de temps en temps une larme avec ses doigts.
Bordelli suivait la mélodie et les paroles comme s'il avait lui-même écrit cette chanson. Combien de temps lui faudrait-il pour se remettre de cette soirée ? Il ne s'aperçut qu'à cet instant qu'il n'avait pas encore fumé la première cigarette de la journée, et il en profita pour en allumer une... Encore qu'avec  toute cette fumée, c'est comme s'il en avait déjà fumé plusieurs.
Cette chanson pénétrait dans son âme à force d'émotions, en l'obligeant à penser à Eléonore, à désirer la serrer dans ses bras. La foule dans la salle était immobile, tous les regards étaient braqués sur ce garçon maigre à la voix dramatique et au visage de voyou sympathique, capable de t'arracher les tripes avec ses chansonnettes. Il n'était pas facile de comprendre pourquoi ce morceau était si beau, c'était même impossible. C'était comme ça et voilà tout...
Quand la dernière note s'évanouit dans le néant, tout le public se mit debout en frappant des mains, même les plus jeunes, même les jeunes filles effrontées. Don Backy esquissa un salut, envoya des baisers aux femmes et disparut. Les projecteurs braqués sur la scène s'éteignirent et les lumières plus douces de la salle s'allumèrent. Il y eut une tentative de révolte, pour demander encore un bis, mais hélas le concert était terminé, et peu à peu les applaudissements se transformèrent en bavardages, en éclats de rire et en commentaires enthousiastes.

Marco Vichi  Nel più bel sogno  Guanda Editore, 2017  (Traduction personnelle)








lundi 25 juillet 2016

L'Immensità (L'Infini)




 Don Backy canta L'Immensità  (Aldo Caponi - Mogol - Detto Mariano, 1967) :

Io son sicuro che, per ogni goccia,
per ogni goccia che cadrà,
un nuovo fiore nascerà
e su quel fiore una farfalla volerà.

Io son sicuro che,
in questa grande immensità,
qualcuno pensa un poco a me
e non mi scorderà.

Sì, io lo so,
tutta la vita sempre sola non sarò,
un giorno troverò
un po' d'amore anche per me,
per me che sono nullità
nell'immensità.

Sì, io lo so,
tutta la vita sempre solo non sarò,
e un giorno io saprò
d'essere un piccolo pensiero
nella più grande immensità
del suo cielo.






 Je suis sûr que, pour chaque goutte,
pour chaque goutte qui tombera,
une nouvelle fleur naîtra,
et sur cette fleur un papillon se posera.

Oui, je suis sûr que 
dans cette immensité,
quelqu'un pense un peu à moi
et ne m'oubliera pas

Oui, je le sais,
je ne serai pas seul toute ma vie,
un jour, je trouverai
un peu d'amour

pour moi aussi,
pour moi qui ne suis que néant

dans l'infini... 


On trouve une belle exégèse de cette chanson dans le film de Dino Risi Straziami, ma di baci saziami (1969, sorti en France sous le titre : Fais-moi mal mais couvre-moi de baisers) :




Traduction du dialogue :

Marino (Nino Manfredi) : "Je suis sûr que dans cette grande immensité / Quelqu'un pense un peu à moi / Et ne m'oubliera pas / Et un jour, je trouverai un peu d'amour  / pour moi aussi "

Marisa (Pamela Tiffin) : "Pour moi qui suis une nullité / dans l'immensité..."  J'aime bien la musique, mais les paroles ne me plaisent pas !

Marino : Mais elles ont été écrites pour ceux qui s'aiment, comme toi et moi...

Marisa : Ah bon ? Merci beaucoup ! Alors moi, je serais une nullité ?

Marino : "Nullité" par rapport à l'immensité de l'univers...

Marisa : Non, je ne suis pas d'accord ! C'est notre amour qui est l'immensité ; la nullité, c'est tout le reste !

Marino : Dans le sens où il n'existe rien d'autre en dehors de notre amour ?

Marisa : Oui, plus ou moins...

Marino : C'est bien possible ! D'ailleurs, on retrouve la même idée dans la chanson Il y a une maison blanche qui... Attends, je vais te la lire...




Image : Andrea Cutaia  (Site Flickr)

mercredi 12 août 2015

Canzone (Chanson)





« Vedo che ti interessi alle notizie, a cosa accadrà nel mondo...
 

— No : ascolto solo canzoni. Perché dicono la verità. Più sono stupide e più sono vere. E poi non sono stupide... Che dicono ? Dicono "Non devi lasciarmi", "Senza di te in me non c'è vita", "Senza di te io sono una casa vuota", o "Lascia che io divenga l'ombra della tua ombra", oppure "Senza amore non siamo niente"... »








Don Backy canta Canzone (Don Backy - Detto Mariano, 1968) :





Nel più bel sogno, ci sei solamente tu
sei come un'ombra che non tornerà mai più
tristi sono le rondini nel cielo
mentre vanno verso il mare
é la fine di un amore.

Io sogno e nel mio sogno vedo che
non parlerò d'amore, non ne parlerò mai più
quando siamo alla fine di un amore
soffrirà soltanto un cuore
perché l'altro se ne andrà
Ora che sto pensando ai miei domani
son bagnate le mie mani
sono lacrime d'amore.

Nel più bel sogno ci sei solamente tu
sei come un'ombra che non tornerà mai più
questa canzone vola per il cielo
le sue note nel mio cuore
stan segnando il mio dolore.
Questa canzone vola per il cielo
le sue note nel mio cuore
stan segnando il mio dolore.


Dans mon rêve le plus beau, je ne vois que toi
tu es comme une ombre qui plus jamais ne reviendra
les hirondelles passent tristement dans le ciel
elles s'en vont vers la mer
c'est la fin d'un amour...

Cette chanson s'envole dans le ciel
et ses notes dans mon cœur
sont les marques de ma douleur...







samedi 30 novembre 2013

Sognando (En rêve)




Don Backy chante Sognando (1978, paroles et musique de Don Backy) :


Me ne sto lì seduto assente, con un cappello sulla fronte
e cose strane che mi passan per la mente.
Avrei una voglia di gridare, ma non capisco a quale scopo
poi d'improvviso piango un poco e rido quasi fosse un gioco.
Se sento voci, non rispondo e vivo in uno strano mondo
dove ci son pochi problemi, dove la gente non ha schemi.
Non ho futuro né presente, e vivo adesso eternamente
il mio passato è ormai per me, distante.
Ma ho tutto quello che mi serve, nemmeno il mare nel suo scrigno
ha quelle cose che io sogno e non capisco perché piango.
Non so che cosa sia l'amore e non conosco il batticuore
per me la donna rappresenta chi mi accudisce e mi sostenta.
Ma ogni tanto sento che gli artigli neri della notte
mi fanno fare azioni non esatte.
D'un tratto sento quella voce, e qui comincia la mia croce
vorrei scordare e ricordare, la mente mia sta per scoppiare.
E spacco tutto ciò che trovo ed a finirla poi ci provo
tanto per me non c'è speranza di uscire mai da questa stanza.
Sopra un lettino cigolante in questo posto allucinante
io cerco spesso di volare, nel cielo.
Non so che male posso fare, se cerco solo di volare
io non capisco i miei guardiani, perché mi legano le mani.
E a tutti i costi voglion che indossi un camice per me
le braccia indietro forte spingo, e a questo punto sempre piango.
Mio Dio che grande confusione, e che magnifica visione
un'ombra chiara mi attraversa la mente.
Le mani forte adesso mordo e per un attimo ricordo
che un tempo forse non lontano qualcuno mi diceva : "T'amo".
In un addio svanì la voce, scese nell'animo la pace
ed è così che da quel dì, io son seduto e fermo qui.


 


Je reste là assis, absent, un chapeau baissé sur le front
et ces choses étranges qui me passent par la tête.
J’aurais bien envie de hurler, mais ça ne servirait à rien
alors je me mets à pleurer et à rire, comme si c’était un jeu.
Si j’entends parler, je ne réponds pas, et je vis dans un monde étrange
où il n’y a que peu de problèmes et pas d’idées toutes faites.
Je n’ai ni présent ni futur, et je vis dans l’éternité
mon passé est désormais pour moi si lointain.
Mais j’ai tout ce dont j’ai besoin, et même pas la mer dans son écrin
n’a toutes les choses dont je rêve, et je n'ai vraiment aucune raison de pleurer.
Je ne sais pas ce qu’est l’amour, et j'ignore les choses qui font battre le cœur
pour moi une femme, c’est seulement quelqu'un qui m’assiste et me nourrit.
Mais parfois, je sens que la nuit avec ses griffes noires
me pousse à faire des choses plutôt bizarres.
Brusquement, j’entends cette voix, et c'est le début de mon calvaire
je voudrais oublier et me souvenir, et ma tête est prête à éclater.
Alors je me mets à tout casser, et j’essaie même d’en finir
de toute façon il n’y a aucun espoir que je sorte un jour de cette chambre.
Sur un petit lit qui grince, dans cet endroit hallucinant
je rêve souvent que je m’envole dans le ciel.
Je ne vois pas quel mal je fais en rêvant simplement de voler
et pourquoi mes gardiens s’obstinent à m’attacher.
Et ils veulent à tout prix me passer cette blouse
je me débats tant que je peux, et je finis toujours par pleurer.
Mon Dieu, quelle grande confusion et quelle magnifique vision
cette ombre claire qui passe dans ma tête.
Je mords très fort mes mains, et un instant je me souviens
qu’il n’y a sans doute pas si longtemps, quelqu’un me disait : "Je t’aime".
En un éclair, la voix a disparu, la paix est enfin venue
et c'est ainsi que depuis ce jour, je suis assis ici, immobile.

(Traduction personnelle)




Images : en haut, Luca Rossato (Site Flickr)

en bas, Matteo Paciotti (Site Flickr)

La version de Mina