Ricordo la prima lettura di Melville :
quand’ero solo e si schiudeva alla coscienza
il velo dell’amore. Era Ismaele
ogni ragazzo incontrato con trepida tenerezza,
sfuggente e ostile ; consapevole diventava
il desiderio del possente calore di Queequeg.
O dolce gabbiere che illumini
del tuo casto sguardo il cielo
e tu orfano del Pequod
che solchi virginalmente i mari
presenti ancora mi siete
nel rimpianto e nel sgomento
ogni volta che incerto mi avvio
ad offrire un dolorante amore.
Davide L. Mattia L'ombra e il silenzio, 1980
Je me souviens de ma première lecture de Melville :
quand j’étais seul et que s’entrouvrait à la conscience
le voile de l’amour. Je voyais Ismaël
en chaque garçon rencontré avec une tendresse fébrile,
fuyante et hostile ; et conscient devenait
le désir de la chaleur puissante de Queequeg.
Ô, doux gabier qui illumine
de ton chaste regard le ciel
et toi, orphelin du Pequod
qui sillonne virginalement les mers
vous êtes toujours présents en moi
dans le regret et dans l’angoisse
chaque fois qu’en hésitant je m’apprête
à offrir un douloureux amour.
(Traduction personnelle)
Images : Charlie Cox (Ismaël), dans Moby Dick, de Mike Barker