Anita Ekberg est morte aujourd'hui à 83 ans, dans une clinique de Rocca di Papa, près de Rome. Il y a quelque temps, elle avait adressé une lettre à la Fondation Fellini pour demander de l'aide en raison de sa difficile situation matérielle et de ses graves problèmes de santé. L'actrice n'avait plus aucun parent : suivant ses dispositions testamentaires, elle sera incinérée et ses cendres seront ramenées en Suède.
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dimanche 11 janvier 2015
Il Bel tempo del passato (Le Beau temps du passé)
Anita Ekberg est morte aujourd'hui à 83 ans, dans une clinique de Rocca di Papa, près de Rome. Il y a quelque temps, elle avait adressé une lettre à la Fondation Fellini pour demander de l'aide en raison de sa difficile situation matérielle et de ses graves problèmes de santé. L'actrice n'avait plus aucun parent : suivant ses dispositions testamentaires, elle sera incinérée et ses cendres seront ramenées en Suède.
lundi 24 mars 2014
La Dolce Vita
Deux anecdotes concernant Anita Ekberg, racontées par Dino Risi dans son recueil de souvenirs intitulé I miei mostri (Mes monstres) :
« Tu non è eroe »
A Roma Anita Ekberg aveva affittato una bella villa su un colle, con un prato che scendeva a picco su una piscina di piastrelle nere. Due cani dobermann, maschio e femmina, le facevano buona guardia. Un autista, un cuoco e una cameriera di colore completavano la « famiglia ». Un giorno facemmo una gita in mare, col suo grosso motoscafo che lei guidava spericolatamente. (...)
Tornammo alla villa per il tè. Dopo poco entrò senza suonare un bell’uomo sui quaranta, alto, atletico, in maglietta e jeans e una sacca da marinaio in mano. Baciò sulle guance Anita che me lo presentò : « Moi marito ». Era un attore americano abbastanza noto anche in Italia. Andò al bar, si versò un bicchierone di whisky, aggiunse del ghiaccio, buttò giù una lunga sorsata, e si guardò intorno. Cominciò, con metodo, a far razzia di argenti : piatti, portacenere, cornici di fotografie, che man mano buttava in quella sacca di marinaio. Andò in sala da pranzo, sentimmo rumore di piatti e posate. Anita gli gridò, in inglese : « Non importa ! ». Si allontanò verso la camera da letto, quando tornò la sacca era quasi piena.
Anita aveva le lacrime agli occhi. Lui finì il suo whisky. Diede un bacio sulle due guance alla moglie, a me non mi guardò nemmeno, se ne andò. I cani non abbaiarono, lo conoscevano. Apparve la cameriera di colore. Piangeva. Disse ad Anita : « Tu conosce ? ». Anita fece sì con la testa. Poi mi guardò. Con tenerezza mista a pena. Buttò giù un sorso di tè, e sempre guardandomi disse : « Tu non è eroe, eh ? ».
Io non sapevo che rispondere. Alla fine dissi : « No ». La mia storia con lei era finita.
Amarcord
Sul set della Dolce vita, disse Anita a Marcello che le aveva chiesto
un favore : « Io non è interessata in pompetto ».
Dino Risi I miei mostri Mondadori Editore, 2004
Dino Risi I miei mostri Mondadori Editore, 2004
« Toi es pas héros »
À Rome, Anita Ekberg avait loué une belle villa sur une colline, avec une prairie qui descendait à pic jusqu’à une piscine carrelée de noir. Deux dobermans, un mâle et une femelle, faisaient bonne garde. Un chauffeur, un cuisinier et une femme de chambre de couleur complétaient la « famille ». Un jour, nous fîmes une excursion en mer, à bord de son gros bateau à moteur qu’elle pilotait de manière plus que téméraire. (...)
Nous regagnâmes la villa pour le thé. Bientôt, un bel homme d’une quarantaine d’années, grand, athlétique, en jean et en chandail, avec un sac de marin à la main, entra sans sonner. Il embrassa sur les deux joues Anita qui me le présenta : « Mon mari. » C’était un acteur américain assez connu, même en Italie. Il se dirigea vers le bar, se versa un grand verre de whisky, ajouta quelques glaçons, avala une longue gorgée et regarda autour de lui. Puis il commença, méthodiquement, à prendre tout ce qui était en argent : plats, cendriers, cadres de photographies, qu’il fourrait les uns après les autres dans son sac de marin. Il passa dans la salle à manger, nous entendîmes des bruits de vaisselle et de couverts. Anita lui cria, en anglais : « Les couverts ne sont pas à moi ! » Il répondit : « Aucune importance ! » Il partit en direction de la chambre à coucher et quand il revint le sac était presque plein.
Anita avait les larmes aux yeux. Il finit son whisky. Il embrassa de nouveau sa femme, sur les deux joues, il ne me regarda même pas et il repartit. Les chiens n’aboyèrent pas. Ils le connaissaient. La femme de chambre de couleur apparut. Elle pleurait. Elle demanda à Anita : « Tu connais ? » Anita fit oui de la tête. Puis elle me regarda. Avec une tendresse mêlée de chagrin. Elle avala une gorgée de thé et sans me quitter des yeux, elle dit : « Toi es pas héros, hein ? »
Je ne savais pas quoi répondre. J’ai fini par dire : « Non. » Notre histoire était finie.
Amarcord
Sur le plateau de La Dolce Vita, Anita dit à Marcello qui lui avait demandé une petite faveur : « Je suis pas intéressée par le pompier. »
Dino Risi Mes monstres Editions de Fallois / L'Âge d'Homme (Traduction : Béatrice Vierne)
mardi 27 septembre 2011
Anita
La scène se passe dans un hôpital de Nemi, une petite ville dans les environs de Rome, au dixième étage, dans le service des patients en long séjour. Fabrizio Roncone, journaliste au Corriere della sera, est venu interviewer Anita Ekberg, à l’occasion de son quatre-vingtième anniversaire :
« Vous voulez savoir si je me sens un peu seule ? Oui, un peu... Mais je n’ai aucun regret. J’ai aimé, j’ai pleuré, j’ai été folle de bonheur. J’ai gagné et j’ai perdu. Je n’ai pas de mari, pas d’enfants, la jeune infirmière que vous avez vue tout à l’heure est devenue une amie très chère. Il y a un an, j’ai eu une fracture de la jambe gauche, et l’été dernier, c’est la droite qui a cédé. L’opération s’est bien passée ; maintenant, ils essaient de me remettre sur pied. Et dire que ce que Fellini préférait chez moi, c’était ma démarche ! Dans la fontaine de Trevi, j’ai fait le va-et-vient pendant une nuit entière sans jamais trébucher. Fellini était un génie absolu ; je n’ai jamais compris pourquoi il m’avait choisie pour La Dolce vita... Oui, j’avais été Miss Suède, et cela aurait suffi pour convaincre la plupart des metteurs en scène, mais certainement pas lui ! Il lisait dans le cœur des acteurs, et il les dirigeait comme s’ils étaient des papillons. La nuit, je rêve souvent que je suis dans ma maison de Genzano, avec Taurina, mon berger allemand, et Hamai, le plus beau de tous les dogues... Les journées sont interminables. Je n’aime pas la télévision, c’est toujours la même chose, comme les informations : il n’y en a que pour votre dégoûtant président du Conseil. Mais pourquoi avez-vous voté pour lui pendant toutes ces années ? À mon époque aussi, il y avait des recommandations, mais on n’était pas obligé de coucher avec quelqu’un pour pouvoir travailler ! Jeudi prochain, c’est mon anniversaire ; je n’y ai jamais prêté attention du temps où je tournais beaucoup. Cette fois-ci, je sais que l’on va organiser un beau repas en mon honneur. Maintenant, je suis un peu fatiguée...»
Le photographe qui accompagne le journaliste du Corriere fait quelques clichés, puis la porte de la chambre se referme.
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