Forse
un mattino andando in un'aria di vetro,
arida,rivolgendomi vedró compirsi il miracolo :
il nulla alle mie spalle, il vuoto dietro
di me, con un terrore di ubriaco.
arida,rivolgendomi vedró compirsi il miracolo :
il nulla alle mie spalle, il vuoto dietro
di me, con un terrore di ubriaco.
Poi come s'uno schermo, s'accamperanno di gitto
alberi case colli per l'inganno consueto.
Ma sarà troppo tardi ; ed io me n'andró zitto
tra gli uomini che non si voltano, col mio segreto.
alberi case colli per l'inganno consueto.
Ma sarà troppo tardi ; ed io me n'andró zitto
tra gli uomini che non si voltano, col mio segreto.
Eugenio Montale, Ossi di seppia, 1925
Peut-être
un matin allant dans l'air aride,
comme de verre, me retournant verrai-je s'accomplir le miracle :
le néant dans mon dos, derrière moi
le vide, avec la terreur de l'ivrogne.
comme de verre, me retournant verrai-je s'accomplir le miracle :
le néant dans mon dos, derrière moi
le vide, avec la terreur de l'ivrogne.
Puis, comme sur un écran, se camperont d'un jet
arbres, maisons, collines, pour l'habituel mirage.
Mais il sera trop tard, et je m'en irai coi
parmi les hommes qui ne se retournent pas, seul avec mon secret.
arbres, maisons, collines, pour l'habituel mirage.
Mais il sera trop tard, et je m'en irai coi
parmi les hommes qui ne se retournent pas, seul avec mon secret.
Traduction : Patrice Angelini (Os de seiche, Gallimard, 1966)
Images : en haut, Tiziano Vecellio Ritratto del cardinale Filippo Archinto, 1558, Philadelphia Museum