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mercredi 18 mars 2015

Henri Dutilleux, librement





Henri Dutilleux, L'Arbre des songes, concerto pour violon, premier mouvement : Librement (1983-1985, dédié à Isaac Stern)



La Geôle

Je m’égare par les pics neigeux que mon front 
recèle dans l’azur noir de son labyrinthe. 
Plus d’autre route à moi ne s’ouvre, vagabond 
enfoncé sous la voûte de sa propre plainte. 

Errer dans ce lacis et délirer ! Ô saintes 
rêveries de la captivité. Les prisons 
sont en moi les prisonnières et dans l’empreinte 
de mes profonds miroirs se font et se défont. 

Je suis perdu si haut que l’on entend à peine 
mon sourd appel comme un chiffon du ciel qui traine. 
Mais là-bas, clair pays d’où montent les matins, 

dans ta prairie, Alice-Abeille, ma bergère, 
si quelque voix, tout bas, murmure "C’est ton père", 
va-t’en vers la montagne et prends-moi par la main.

Poème de Jean Cassou, extrait des 33 sonnets composés au secret,  mis en musique en 1944 par Henri Dutilleux. 






Images : en haut  (Source)




Henri Dutilleux converse avec le chef Alan Gilbert, directeur musical de l'Orchestre philharmonique de New York et la grande soprano Renée Fleming, pour qui il a composé le cycle de mélodies Le Temps l'horloge.