C’è, si direbbe,
una luce che abita nelle cose, che i corpi irradiano in luogo di ricevere.
Quei
monti che di qua scopro, balzati dalle regioni sottomarine con un impeto immane,
sono certamente concreti di luce. Le loro fronti sono ingioiellate. La notte non
può nulla sopra di loro.
Allorché il cielo, nelle primavere piovose, si
ricopre, le acque paiono più lucide. Il mare s’illumina, le onde gonfie e ferme
compongono praterie iridescenti e sterminate, e pare che qualchecosa le agiti
internamente come la nostalgia di fiorire.
Venere è forse la personificazione
della bella luce che viene dalle acque.
Di sera i laghi sembrano specchi
gelidi, che il vento sfiora e appanna come un fiato, incastonati, non si sa
come, nella cornice arabescata e difficile delle loro sponde montane.
Le
luminose isole di verde che sorgono, a quell’ora, dal fondo bruno del mare,
soltanto la lastra trasparente d’un finto acquario le potrebbe imitare.
Vincenzo Cardarelli Viaggi nel tempo (1916-17) Ed. Mondadori, I Meridiani
On
dirait qu’il y a une lumière qui loge dans les choses, que les corps irradient au lieu de la recevoir.
Ces monts que je découvre d’ici, et qui ont
bondi des régions sous-marines dans un immense élan, sans doute sont-ils des
concrétions de lumière. Leurs fronts sont constellés de joyaux. La nuit n’a
aucun pouvoir sur eux.
Lorsque le ciel, dans les printemps pluvieux, se couvre,
les eaux semblent plus brillantes. La mer s’illumine ; les vagues gonflées
et puissantes composent d’iridescentes prairies démesurées, et on dirait que
quelque chose les agite intérieurement, comme la nostalgie de fleurir.
Vénus
est peut-être la personnification de la belle lumière qui vient des eaux.
Le
soir, les lacs ressemblent à des miroirs gelés, que le souffle du vent effleure
et trouble, enchâssés, on ne sait pas trop comment, dans le cadre ouvragé et complexe
de leurs rives montueuses.
Les îles lumineuses et verdoyantes qui surgissent, à
cette heure-là, du fond brun de la mer, seule la paroi transparente d’un
aquarium factice pourrait en restituer l’apparence.
(Traduction personnelle)
(Traduction personnelle)
"On dirait qu’il y a une lumière qui loge dans les choses, que les corps irradient au lieu de la recevoir."
RépondreSupprimerC'est exactement la recherche de Cézanne ! Ces collines tremblantes, ces couleurs dévorées par la lumière, la fuite des contours, ces pommes qui colorent l'air et les faïences, ces transparences, ces réverbérations, ces reflets... S'accorder aux sensations. Saisir et perdre en même temps...
J'aime beaucoup ce texte de Vincenzo Cardarelli que vous avez traduit.
Exact ! La leçon de la Sainte-Victoire...
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