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mercredi 30 septembre 2015

Impressioni di settembre (Impressions de septembre)




La Premiata Forneria Marconi (PFM) canta Impressioni di settembre (Impressions de septembre) (Mogol e Mauro Pagani – Franco Mussida, 1971) :





Quante gocce di rugiada intorno a me
cerco il sole, ma non c'è.
Dorme ancora la campagna, forse no,
è sveglia, mi guarda, non so.
Già l'odor di terra, odor di grano
sale adagio verso me,
e la vita nel mio petto batte piano,
respiro la nebbia, penso a te.
Quanto verde tutto intorno, e ancor più in là
sembra quasi un mare d'erba,
e leggero il mio pensiero vola e va
ho quasi paura che si perda...

Un cavallo tende il collo verso il prato
resta fermo come me.
Faccio un passo, lui mi vede, è già fuggito
respiro la nebbia, penso a te.
No, cosa sono adesso non lo so,
sono un uomo, un uomo in cerca di se stesso.
No, cosa sono adesso non lo so,
sono solo, solo il suono del mio passo.
E intanto il sole tra la nebbia filtra già
il giorno come sempre sarà.






Toutes ces gouttes de rosée autour de moi
je cherche le soleil, mais il n'est pas là.
La campagne dort encore, ou peut-être pas,
elle s'est réveillée et me regarde, je ne sais pas.
Déjà l'odeur de la terre, odeur de blé,
monte lentement vers moi,
et la vie bat doucement dans ma poitrine,
je respire la brume, je pense à toi.
Tant de vert tout autour, et encore plus loin
l'herbe est comme une mer,
et mes pensées légères s'envolent et s'en vont
j'ai presque peur qu'elles se perdent...

Un cheval se retourne vers le pré
il reste immobile comme moi.
J'avance d'un pas, il me voit, il s'est enfui déjà,
je respire la brume, je pense à toi.
Non, je ne sais pas ce que je suis en cet instant,
je suis un homme, un homme à la recherche de lui-même.
Non, je ne sais pas ce que je suis en cet instant,
je suis seul, il n'y a que le bruit de mes pas.
Et dans la brume le soleil perce déjà
cette fois encore le jour se lèvera.

(Traduction personnelle)








Images : en haut, Manuela (grazie per questa meravigliosa foto)  (Site Flickr)

au centre, Site Flickr

Kristel van Loock  (Site Flickr)

vendredi 25 septembre 2015

Citadelle de la mémoire




Le musée de Bastia se trouve au cœur de la citadelle, dans l’ancien palais des gouverneurs génois. On peut y voir en ce moment, jusqu’au 4 octobre, l’exposition Abîmes Abysses de Jean-Paul Marcheschi, dont la maison natale se trouve au 12 de la rue Spinola, c’est-à-dire à quelques mètres de ce lieu qui accueille aujourd’hui quelques-unes de ses œuvres, nées des pinceaux de feu, de la cendre, de l’encre, de la cire, de la suie... 




Au rez-de-chaussée, l’exposition s’ouvre sur 333 visages, extraits du projet de 11.000 portraits de l’humanité.




Puis, dans un parcours vertical inspiré de Dante, de l’obscurité vers la lumière, le visiteur descend d’abord dans les profondeurs de la citadelle, vers les anciens cachots, où il pénètre dans un premier abîme : le chant des âmes errantes, le gouffre ou le promontoire des étoiles, une contemplation de la nuit par un grand ensemble d’animaux sculptés (oiseaux, tortues, sangliers), le chant des suicidés, inspiré du chant XIII de L’Enfer ; puis un deuxième abîme : l'arbre, la chute d’un corps dans l’air noir.


Âmes errantes, 2015


Le gouffre (détail), 2015


Inferno, XIII, (les Suicidés), 1999




Des antiphonaires rétroéclairés forment ensuite un chemin qui conduit aux citernes, où l’on peut voir des extraits du cycle du Phâo (le frère visité par l’ange, l’amphithéâtre des morts, le rêve, le plongeur de Paestum) et une merveilleuse évocation de la lune vague en hommage à Mizoguchi (et peut-être aussi à Leopardi).


Sur un conte de la lune vague (détail)


Sur un conte de la lune vague (détail)


On remonte ensuite vers l’entresol et la lumière, avec la salle des astres clairs et des immatériaux, des boîtes à lumière et des sculptures de suie sur plexiglas. 




Au centre, le lac des trois météores et, de part et d'autre, deux grandes compositions : à gauche des Ur-visages, arcanes de la nuit ; à droite, un ensemble important extrait des 11.000 nuits. Le Lac du sommeil et de l’oubli est accompagné de pages d'antiphonaires disposées sur l'un des murs ; sur l'autre, un extrait de la suite Stromboli. On se dirige ensuite vers le studiolo (La salle des livres rouges) : sur des lutrins sont disposés des livres rouges ouverts et, au-dessus, des pages de livres peints. L'ensemble est surplombé d'un grand vitrail d'où l’on aperçoit la Terre. On visite ensuite la salle des tempêtes, des feux rouges, du sanglier. Enfin, au terme du périple, la salle du fond de l’eau où sont évoqués les phénomènes de photoluminescence, les organismes du fond de l'eau : cœlacanthes, posidonies, coraux... Un bateau est dirigé vers la baie vitrée qui donne sur le port, et la grande mer de Toscane où va se perdre le regard du visiteur.


Lac du sommeil et de l'oubli




Extrait des Livres rouges


Extrait des Livres rouges


La Terre, 2015



Volcan, 2014


Cercle rouge avec sciarra, 2014


Sanglier, 2014


Raülh, 2000


 Carré rouge, 2014


Bateau (détail), 2014


Le bateau




Je cite ici la conclusion du très beau texte de Françoise Graziani, que l’on peut lire dans le catalogue de l’exposition : 

« Dante appelle alta fantasia la science qui accorde mémoire et imagination pour concevoir des songes et des fictions. Mais l’accord de ces deux mots, alta fantasia, est intraduisible : il indique un mouvement contradictoire qui consiste à parcourir mentalement des profondeurs abyssales en reliant le plus haut et le plus bas, l’élévation sublime qui "figure" le Paradis et la plongée vers la profondeur des gouffres infernaux. La haute mer, le haut du ciel et la haute montagne sont qualifiés du même nom dans les langues ancienne. Et dans les visages peints par Marcheschi, la profondeur du noir de fumée révèle une communauté entre des vivants et des morts qui sont tous nos contemporains, comme ceux auxquels la "haute imagination" de Dante a donné lieu dans sa mémoire.  

O mente che scrivesti cio ch’io vidi ! Dans la citadelle de la mémoire où sont configurés des mythes, des traces de lectures, s’écrivent des choses vues, des pensées et des sensations. Ainsi le peintre nous fait traverser l’humain (peut-être est-ce là ce que Dante signifie quand il parle de trasumanar) en parcourant des abîmes de pierre et d’eau saturés de rencontres, de visions et d’émotions. »

Merci à Mathieu François du Bertrand pour ses belles photographies de l'exposition  (Site Flickr)

La photographie de la citadelle de Bastia (tout en haut de l'article) est d'Hervé Cheuzeville  (Site Flickr)

On peut se procurer ici le catalogue de l'exposition.

L’œuvre au noir : un entretien avec Jean-Paul Marcheschi

Le site de Jean-Paul Marcheschi 





 Libera me, Domine, de morte aeterna,
in die illa tremenda,
quando coeli movendi sunt et terra,
dum veneris judicare saeculum per ignem.

Délivre-moi, Seigneur, de la mort éternelle, 
 en ce jour redoutable
où le ciel et la terre seront ébranlés,
quand tu viendras éprouver le monde par le feu.



Ricorditi, lettor, se mai ne l’alpe 
ti colse nebbia per la qual vedessi 
non altrimenti che per pelle talpe, 

come, quando i vapori umidi e spessi 
a diradar cominciansi, la spera 
del sol debilemente entra per essi ; 

e fia la tua imagine leggera 
in giugnere a veder com’io rividi 
lo sole in pria, che già nel corcar era. 

Sì, pareggiando i miei co’ passi fidi 
del mio maestro, usci’ fuor di tal nube 
ai raggi morti già ne’ bassi lidi. 

(Dante, Purgatorio, canto XVII) 

Rappelle-toi, lecteur, si jamais dans l'alpe
t'a surpris un brouillard, qui a rendu ta vue
semblable à celle des taupes, à travers leur taie,

comme quand les vapeurs humides et denses
commencent à se dissiper, la sphère du soleil
y fraie  faiblement son chemin ;

ainsi ton imagination comprendra aisément
comment je revis alors le soleil
qui déjà était sur le point de se coucher.

Ainsi, réglant mes pas sur les pas fidèles
de mon maître, je sortis de ce nuage
vers les rayons de lumière, déjà éteints sur les bas rivages.


mardi 22 septembre 2015

Comme un départ (Come una partenza)




Chant d'automne


Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ; 
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts ! 
J'entends déjà tomber avec des chocs funèbres 
Le bois retentissant sur le pavé des cours. 

Tout l'hiver va rentrer dans mon être : colère, 
Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé, 
Et, comme le soleil dans son enfer polaire, 
Mon cœur ne sera plus qu'un bloc rouge et glacé. 

J'écoute en frémissant chaque bûche qui tombe ; 
L'échafaud qu'on bâtit n'a pas d'écho plus sourd. 
Mon esprit est pareil à la tour qui succombe 
Sous les coups du bélier infatigable et lourd. 

Il me semble, bercé par ce choc monotone, 
Qu'on cloue en grande hâte un cercueil quelque part. 
Pour qui ? — C'était hier l'été ; voici l'automne ! 
Ce bruit mystérieux sonne comme un départ. 

Charles Baudelaire  Les Fleurs du mal



 


Canto d'autunno

I

Ecco, affondiamo nelle fredde tenebre.
Addio, bagliori delle brevi estati.
Sento che cade con dei tonfi funebri
la legna dei cortili, sui selciati.

L'inverno tutto mi penetra : orrore,
odio, brividi, lavoro forzato.
Come il sole nel suo inferno polare
un blocco rosso è nel mio cuore, ghiacciato.

Fremendo ascolto il ciocco che ora piomba :
ha l'eco del martello sulla forca.
l'anima mia è torre che soccombe
colpita dall'ariete che la forza.

A sentire inesistenti i colpi ancora
par che s'inchiodi una bara d'urgenza.
Per chi ? Ieri era estate, è l'autunno ora.
C'è un suono oscuro, come di partenza.

Traduzione : Antonio Prete






Images : en haut, Umberto Battista  (Site Flickr)

au centre, Laura Mangione  (Site Flickr)


en bas, Ugo Baldassarre  (Site Flickr)



mercredi 16 septembre 2015

Hôtel-Dieu




Guy Béart a écrit Hôtel-Dieu en 1968, au moment de la mort de sa mère. Ce n'est pas sa chanson la plus célèbre, mais je l'aime beaucoup :









Images : en haut, Site Flickr

en bas, Dominique Beyly  (Site Flickr)

dimanche 13 septembre 2015

En noir et blanc (In bianco e nero)




Franco Interlenghi est mort le dix septembre, à l'âge de 83 ans. Les passionnés du cinéma italien se souviennent bien sûr de son premier rôle, à quinze ans : dans le Sciuscià de Vittorio De Sica, il est Pasquale, l'un des jeunes cireurs de chaussures qui tentent de survivre dans la Rome de l’immédiat après-guerre (le film date de 1946, et le tournage est contemporain des événements que le film relate, comme c'était la règle à l'époque du néo-réalisme). L'acteur a souvent raconté les circonstances qui l'ont conduit à faire du cinéma : « C'était en juillet 1945, j'habitais à Rome, dans la via Palestro. Je jouais avec mes amis devant une villa anglaise qui plus tard, en 1948, fut détruite dans un attentat terroriste. Nous avions des jeux simples ; à l'époque, nous n'avions pas beaucoup de moyens à notre disposition : on s'amusait à se lancer un bout de bois. Dans mon immeuble habitait un homme qui travaillait dans le cinéma, c'était un homme âgé plutôt quelconque ; il se mit à la fenêtre de son appartement, sans doute agacé par nos cris, et nous dit : mais qu'est-ce que vous fichez ici ? Allez à via Po, il y a Vittorio De Sica qui cherche de jeunes garçons pour tourner un film. On y est allés, et il y avait une queue qui arrivait jusqu'à piazza Fiume. À l'époque, tout le monde avait faim, et le cinéma représentait une possibilité pour sortir de la misère ; tout le monde tentait sa chance, ne serait-ce que pour un rôle de figurant. J'arrivai finalement devant De Sica et il me demanda si je savais me battre. Je lui répondis que non. Il appela donc le suivant, et je fus très déçu. Je me remis dans la file, et me retrouvai de nouveau devant lui. Il me reposa la même question, et cette fois-ci, je répondis que j'avais l'habitude de me battre à coups de poings avec mon frère, avec mes amis, et même que je fréquentais une salle de boxe... De Sica demanda à ses assistants de prendre mes coordonnées, et c'est comme ça que tout a commencé ! »



Avec Rinaldo Smordoni, dans Sciuscià (1946)


Pour la plupart, ces jeunes gens choisis dans la rue ne feront pas carrière dans le cinéma et resteront les protagonistes d'un seul film (un peu comme les "modèles" bressoniens) ; il n'en ira pas de même pour Interlenghi qui enchaînera les films à la fin des années quarante et pendant toutes les années cinquante, avec les cinéastes les plus brillants de l'époque : en 1949, il tourne avec Blasetti (Fabiola) et l'année suivante, Luciano Emmer lui offre l'un de ses plus beaux rôles, dans un film peu connu en France, hélas, Domenica d'agosto (Dimanche d'août, un titre qui a pour nous des résonances modianesques). Comme son titre l'indique, le film est fidèle à l'unité de temps, puisqu'il raconte la journée du 7 août dans la Rome de l'après-guerre, où l'on va suivre les pérégrinations de plusieurs personnages qui se retrouvent tous à la plage  d'Ostie (le film est aussi connu parce qu'il offre un premier vrai rôle à Marcello Mastroianni, qui n'avait été jusque là que figurant). 



Avec Antonella Lualdi, dans Gli Innamorati (1955)


Interlenghi tournera aussi avec Luigi Zampa (Processo alla città), Mario Soldati (La Provinciale), Antonioni (I Vinti), Rossellini (Il Generale della Rovere et Viva l'Italia), et surtout Bolognini qui lui donne trois rôles marquants : dans Gli innamorati (Les Amoureux, titre prédestiné puisqu'il y joue avec Antonella Lualdi, qui deviendra son épouse pour soixante ans de vie commune !), Giovani Mariti (Jeunes maris) et La Notte brava (Les Garçons), ces deux derniers titres sur des scénarios de Pasolini). C'est dans ces mêmes années qu'il tourne avec Fellini I Vitelloni (en 1953) ; il interprète le rôle de Moraldo, sans doute le plus mémorable de sa carrière avec le Pasquale de Sciuscià. On remarquera qu'il n'a jamais tourné avec Visconti, mais que ce dernier l'a dirigé trois fois au théâtre, en particulier dans Mort d'un commis-voyageur, d'Arthur Miller (1949).



Avec Brigitte Bardot, dans En cas de malheur (1958)


Dans ces années glorieuses, la carrière de Franco Interlenghi a été aussi internationale, puisqu'on le retrouve notamment dans La comtesse aux pieds nus de Mankiewicz (1954), L'Adieu aux armes de Charles Vidor (1957), En cas de malheur (en italien La Ragazza del peccato), de Claude Autant-Lara, au côté de Brigitte Bardot (1958). Il faut malheureusement reconnaître que son étoile n'a plus été aussi brillante après ces miraculeuses années, mais il n'a jamais cessé de tourner (au cinéma et surtout à la télévision) ni de jouer au théâtre. Il a conservé en Italie une grande popularité, d'autant plus que c'était aussi dans la vie un homme très sympathique ; et tant qu'il y aura des amoureux du grand cinéma italien, ils se souviendront en pensant à lui combien les dimanches d'août étaient beaux, en noir et blanc...






Gli innamorati (Les Amoureux), de Mauro Bolognini (1955)

vendredi 11 septembre 2015

Verrà... (Elle viendra...)




Verrà la morte e avrà i tuoi occhi —
questa morte che ci accompagna 
dal mattino alla sera, insonne, 
sorda, come un vecchio rimorso 
o un vizio assurdo. I tuoi occhi 
saranno una vana parola, 
un grido taciuto, un silenzio. 
Così li vedi ogni mattina 
quando su te sola ti pieghi 
nello specchio. O cara speranza, 
quel giorno sapremo anche noi 
che sei la vita e sei il nulla 

Per tutti la morte ha uno sguardo. 
Verrà la morte e avrà i tuoi occhi. 
Sarà come smettere un vizio, 
come vedere nello specchio 
riemergere un viso morto, 
come ascoltare un labbro chiuso. 
Scenderemo nel gorgo muti.

22 marzo 1950 





La mort viendra et elle aura tes yeux —
cette mort qui nous accompagne
du matin jusqu'au soir, insomniaque,
sourde, comme un ancien remords
ou un vice absurde. Tes yeux 
seront une parole vaine,
un cri étouffé, un silence.
C'est ainsi que tu les vois tous les matins
dans le miroir, quand sur toi seule 
tu te penches. Ô chère espérance,
ce jour-là nous saurons nous aussi
que tu es la vie et que tu es le néant.

Pour tous, la mort à un regard.
La mort viendra et elle aura tes yeux.
Ce sera comme se libérer d'un vice,
comme voir dans le miroir
resurgir un visage mort,
comme écouter des lèvres closes.
Nous descendrons dans le gouffre muets.

22 mars 1950

(Traduction personnelle) 







« Je pardonne à tous et à tous je demande pardon. Tout est bien comme ça ? Ne faites pas trop de commérages »





Images : (1), (2) et (5) : Giusi  (Site Flickr

(3) Corrado Nuccini  (Site Flickr

mardi 8 septembre 2015

Une chanson (Una canzone)




Françoise Hardy chante Tu ressembles à tous ceux qui ont eu du chagrin (Paroles et musique : Françoise Hardy, 1970) :




Tu ressembles à tous ce qui ont eu du chagrin 
mais le chagrin des autres ne m'intéresse point 
parce que les yeux des autres sont moins bleus que les tiens.

Et comme tous les gens qui ont eu du chagrin 
ton visage souvent a l'air dur et lointain 
mais le visage des autres est moins beau que le tien.

À cause d'un regard, à cause d'un chagrin  
je voudrais dire "je t'aime" et je voudrais dire "viens" 
mais ce n'est pas possible d'être sûre du bien 
ni du mal qu'on va faire, alors je ne dis rien.

J'aurais peur moi aussi de te faire du chagrin 
et pourtant aujourd'hui c'est à toi que je tiens 
et pourtant toi aussi peux me faire du chagrin 
parce que les yeux des autres sont moins bleus que les tiens.






Tu mi ricordi quelli che hanno avuto un dispiacere,
ma i dispiaceri degli altri non mi interessano per niente
perché gli occhi degli altri non sono azzurri come i tuoi.

E come tutti quelli che hanno avuto un dispiacere
il tuo viso spesso sembra cupo e distante 
ma il viso degli altri non è bello come il tuo...








Images : en haut et au centre, Helmut Guth (1) Le Regard  (2) Vers Cully

en bas, Emilien Sallustio  Autoportrait  (détail)   Site Flickr