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samedi 28 novembre 2015

La Notte (La Nuit)





Venne la notte e fu compita la conquista dell'ancella. Il suo corpo ambrato la sua bocca vorace i suoi ispidi neri capelli a tratti la rivelazione dei suoi occhi atterriti di voluttà intricarono una fantastica vicenda. Mentre più dolce, già presso a spegnersi ancora regnava nella lontananza il ricordo di Lei, la matrona suadente, la regina ancora ne la sua linea classica tra le sue grandi sorelle del ricordo: poi che Michelangiolo aveva ripiegato sulle sue ginocchia stanche di cammino colei che piega, che piega e non posa, regina barbara sotto il peso di tutto il sogno umano, e lo sbattere delle pose arcane e violente delle barbare travolte regine antiche aveva udito Dante spegnersi nel grido di Francesca là sulle rive dei fiumi che stanchi di guerra mettono foce, nel mentre sulle loro rive si ricrea la pena eterna dell'amore. E l'ancella, l'ingenua Maddalena dai capelli ispidi e dagli occhi brillanti chiedeva in sussulti dal suo corpo sterile e dorato, crudo e selvaggio, dolcemente chiuso nell'umiltà del suo mistero. La lunga notte piena degli inganni delle varie immagini.

Dino Campana    Canti Orfici


La nuit vint et la conquête de la servante fut consommée. Son corps ambré, sa bouche vorace, ses noirs cheveux hirsutes, par moment la révélation de ses yeux terrifiés de volupté, enchevêtrèrent un fantastique événement. Alors que plus doux, déjà sur le point de s'éteindre, régnait encore le souvenir d'Elle, la matrone persuasive, la reine encore en sa ligne classique, entre ses grandes sœurs du souvenir : après que Michel-Ange eut replié sur ses genoux fatigués de chemin celle qui plie, qui plie et ne repose pas, reine barbare sous le poids de tout le rêve humain, après que Dante eut entendu le battement des poses mystérieuses et violentes des reines barbares, antiques, révérées, s'éteindre dans le cri de Francesca, là, sur les rives des fleuves qui, fatigués de guerres, mettent en embouchure, alors que sur leurs rives se recrée la peine éternelle de l'amour. Et la servante, l'ingénue Madeleine aux cheveux hirsutes et aux yeux brillants, demandait en sursauts de son corps stérile et doré, cru et sauvage, doucement fermé dans l'humilité de son mystère. La longue nuit pleine des tromperies des nombreuses images.

Traduction : David Bosc, éditions Allia






Carmelo Bene récite Dino Campana :






vendredi 20 novembre 2015

I dolori del giovane Werther (Les Souffrances du jeune Werther)



"Perché mi svegli, soffio di primavera ?"





Il giovane Werther amava Carlotta 
e già della cosa fu grande sussurro. 
Sapete in che modo si prese la cotta ? 
La vide una volta spartir pane e burro. 

Ma aveva marito Carlotta, ed in fondo 
un uomo era Werther dabbene e corretto ; 
e mai non avrebbe (per quanto c'è al mondo), 
voluto a Carlotta mancar di rispetto. 

Cosí, maledisse la porca sua stella ; 
strillò che bersaglio di guai era, e centro ; 
e un giorno si fece saltar le cervella, 
con tutte le storie che c'erano dentro. 

Lo vide Carlotta che caldo era ancora, 
si terse una stilla dal bell'occhio azzurro ; 
e poi, vòlta a casa (da brava signora), 
riprese a spalmare sul pane il suo burro.

Ernesto Ragazzoni  Buchi nella sabbia e pagine invisibili  Einaudi Editore, 2000 






Le jeune Werther aimait Charlotte
et déjà la nouvelle fit grand bruit.
Savez-vous comment cet amour naquit ?
Il la vit une fois étaler du beurre sur du pain.

Mais Charlotte avait un mari, et par nature
Werther était un homme comme il faut et correct ;
et (pour rien au monde) jamais il n'aurait
voulu à Charlotte manquer de respect.

Ainsi, il maudit sa mauvaise étoile ;
hurla qu'elle était la cible et le centre de tous les malheurs ;
et un jour il se fit sauter la cervelle,
avec toutes les histoires qu'il y avait à l'intérieur.

Charlotte le vit alors qu'il rendait l'âme,
elle essuya une larme perlant sur ses beaux yeux bleus ;
et puis, rentrée au foyer (comme une bonne épouse),
elle se remit à étaler du beurre sur son pain.

(Traduction personnelle)






Images : en haut, Jonas Kaufmann dans Werther (Massenet)

au centre, gravure pour une édition des Souffrances du jeune Werther, de Goethe

en bas, François-Charles Baude (1880 - 1953), La Mort de Werther



mercredi 18 novembre 2015

Risa sotto la mitraglia (Rire sous la mitraille)




Salutiamo ! Rintanati in una trincea, – irsuti e belli – figure di vivente fango ed anime di fuoco, – un gruppo d'uomini – soldati d'Italia, – col petto offerto alla morte pur si balocca colla morte. La mitraglia squarcia il cielo, la granata trasforma in un cratere in eruzione la terra che tocca, l'aria è piena di sibili e di tuoni, la fine può essere ad un passo, può essere tra un minuto, – e sulle labbra giovani, sulle labbra forse sul punto di chiudersi, il sorriso pur dura, e la celia, il frizzo, l'arguzia non s'aggelano. Le palle fischiano senza interruzione : « senti stamattina come i rusignoli cantano ! » dice uno. – Una bomba si affonda nella melma senza scoppiare. « La signora prende il suo bagno » un altro osserva, « ma si buscherà un raffreddore ». Un cannone, dalla vallata, tenta cogliere una posizione elevata. Lo si commisera : « è un tenore, ma poveretto, è costretto a cantare da basso ». E dinanzi ai fulmini, tra la ruina, sotto alle tempeste del piombo e del ferro, la risata non si tace, ma zampilla, pullula, si propaga, e la morte che guarda, la morte onnipotente che è da per tutto e il piú umile, se tocca, trasforma in eroe, la morte la rende questa risata sublime. 

Signori, salutiamo !

Ernesto Ragazzoni  Buchi nella sabbia e pagine invisibili  Einaudi Editore, 2000





Salut à tous ! Terrés dans une tranchée, — hirsutes et beaux — visages  de boue et âmes de feu, — un groupe d'hommes — soldats d'Italie, — la poitrine offerte à la mort et pourtant jouant avec la mort. La mitraille déchire le ciel, les obus transforment en cratère fumant la terre qu'ils touchent, l'air est plein de sifflements et de détonations, la fin peut être proche, à moins d'une minute peut-être, — et sur les lèvres qui sont sans doute sur le point de se fermer, le sourire demeure, et le rire, la plaisanterie, la boutade ne se figent pas. Les balles sifflent sans trêve : « écoute comme les rossignols chantent ce matin ! » dit l'un. — Une bombe s'enfonce dans la boue sans exploser. « Madame prend son bain » observe un autre, « mais elle risque d'attraper un rhume ». Un canon, depuis la vallée, tente d'atteindre une position élevée. On le plaint : « il a une voix de ténor, mais le pauvre ne peut chanter que d'en bas ». Et au milieu des éclairs, au cœur du désastre, sous les tempêtes de plomb et de fer, le rire ne se tait pas, mais il jaillit, il pullule, il se propage, et la mort qui regarde, la mort toute puissante et omniprésente qui lorsqu'elle frappe peut transformer le plus humble en héros, la mort rend ce rire sublime.

Messieurs, nous vous saluons !

(Traduction personnelle)







vendredi 13 novembre 2015

Buchi nella sabbia (Des trous dans le sable)




Une ballade ironique et désenchantée du poète piémontais Ernesto Ragazzoni (1870-1920) :


Ballata

Se ne vedono pel mondo 
che son osti... cavadenti 
boja, eccetera... o, secondo 
le fortune, grandorienti ; 
c'è chi taglia e cuce brache, 
chi leoni addestra in gabbia, 
chi va in cerca di lumache, 
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 
io fo buchi nella sabbia. 

I poeti, anime elette, 
riman laudi e piagnistei 
per l'amore di Giuliette 
di cui mai sono i Romei ; 
i fedeli questurini 
metton argini alla rabbia 
dei colpevoli assassini ; 
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 
io fo buchi nella sabbia. 

Sento intorno susurrarmi 
che ci sono altri mestieri..... 
bravi ; a voi ! scolpite marmi, 
combattete il beri-beri, 
allevate ostriche a Chioggia, 
filugelli in Cadenabbia 
fabbricate parapioggia, 
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 
io fo buchi nella sabbia. 

O cogliete la cicoria 
e gli allori. A voi ! Dio v'abbia 
tutti e quanti in pace, in gloria ! 
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 
io fo buchi nella sabbia.

Ernesto Ragazzoni  Buchi nella sabbia e pagine invisibili, Einaudi, 2000






Ballade

On voit des gens de par le monde
qui sont aubergistes... arracheurs de dents
bourreaux, etc... ou, selon 
les fortunes, francs-maçons ;
il y a des gens qui coupent et cousent des pantalons,
qui dressent des lions en cage,
qui vont ramasser des escargots,
..............................................................
moi, je fais des trous dans le sable.

Les poètes, âmes élues,
font des vers passionnés et pleurnicheurs
pour l'amour de Juliette
dont ils ne sont jamais les Roméo ;
les flics loyaux
cherchent à endiguer la rage
des coupables assassins ;
............................................................
moi, je fais des trous dans le sable.

Autour de moi certains murmurent
qu'il existe beaucoup d'autres métiers...
Très bien ! Allez-y ! Sculptez dans le marbre,
combattez le béribéri
élevez des huitres à Chioggia,
des vers à soie à Cadenabbia
fabriquez des parapluies,
..........................................................
moi, je fais des trous dans le sable.

Ou récoltez de la chicorée
et des lauriers. Allez-y ! Que Dieu
vous garde tous dans sa paix et dans sa gloire !
..........................................................
moi, je fais des trous dans le sable. 

(Traduction personnelle) 








Images : en haut, Jason Prefontaine  (Site Flickr)

au centre, Thomas Pyle  (Site Flickr)

en bas, Site Flickr




Vittorio Gassman dit Buchi nella sabbia

mercredi 11 novembre 2015

Soledades




En el entierro de un amigo

Tierra le dieron una tarde horrible
del mes de julio, bajo el sol de fuego.

A un paso de la abierta sepultura
había rosas de podridos pétalos,
entre geranios de áspera fragancia
y roja flor. El cielo
puro y azul. Corría
un aire fuerte y seco.

De los gruesos cordeles suspendido,
pesadamente, descender hicieron
el ataúd al fondo de la fosa
los dos sepultureros...

Y al reposar sonó con recio golpe,
solemne, en el silencio.

Un golpe de ataúd en tierra es algo
perfectamente serio.

Sobre la negra caja se rompían
los pesados terrones polvorientos...

El aire se llevaba
de la honda fosa el blanquecino aliento.

– Y tú, sin sombra ya, duerme y reposa,
larga paz a tus huesos...

Definitivamente,
duerme un sueño tranquilo y verdadero.

Antonio Machado  Soledades






Per la sepoltura di un amico

Lo sotterrarono une sera a luglio,
orribile, sotto un sole di fuoco.

A un passo dall'aperta sepoltura,
c'erano rose dagli appassiti
petali tra gerani dal profumo
aspro e il fior rosso. Il cielo
puro e azzurro. Un vento
forte e secco spirava.

Due becchini calarono
nel fondo della fossa
una bara, sospesa a grosse corde
pesantemente...

E giacendo vibrò con secco colpo,
solenne, nel silenzio.

Il colpo di una bara in terra, ahimé
come risuona grave !

Sopra la nera cassa le pesanti 
zolle polverose si rompevano...

Il vento emanava il soffio cenerino
dal fondo della fossa.

– E tu, ormai senz'ombra, dormi e riposa,
sia eterna pace alle tue ossa...

Definitivamente,
dormi un sonno che sia tranquillo e vero.

Traduzione : Claudio Rendina






Pour l'enterrement d'un ami

On l'enterra un horrible soir 
de juillet, sous un soleil de feu.

Tout près de la tombe ouverte,
il y avait des roses aux pétales fanés 
parmi des géraniums rouges 
au parfum âpre. Le ciel 
était pur et bleu. Il soufflait
un vent fort et sec.

Suspendu à deux grosses cordes,
pesamment, les deux fossoyeurs 
descendirent au fond de la fosse
le cercueil...

Et il heurta le sol avec un bruit sourd,
solennel, dans le silence.

Le bruit d'un cercueil qui touche la terre
est toujours quelque chose de grave.

Sur la caisse noire se brisaient
les mottes de terre lourdes et poussiéreuses...

Le vent faisait remonter
du fond de la fosse un souffle cendreux.

– Et toi, désormais sans ombre, dors et repose,
que tes os trouvent la paix éternelle...

Définitivement,
dors d'un sommeil tranquille et véritable.

(Traduction personnelle)








Images : (1) Federico Romero  (Site Flickr)

(2) Federico Romero Galán  (Site Flickr)

(3 et 4)  Site Flickr




samedi 7 novembre 2015

Tigre ! Tigre !




"...into the heart of an immense darkness."







The Tyger

Tyger ! Tyger ! burning bright
In the forests of the night,
What immortal hand or eye
Could frame thy fearful symmetry ?

In what distant deeps or skies
Burnt the fire of thine eyes ?
On what wings dare he aspire ?
What the hand dare sieze the fire ?

And what shoulder, & what art.
Could twist the sinews of thy heart ?
And when thy heart began to beat,
What dread hand ? & what dread feet ?

What the hammer ? what the chain ?
In what furnace was thy brain ?
What the anvil ? what dread grasp
Dare its deadly terrors clasp ?

When the stars threw down their spears,
And watered heaven with their tears,
Did he smile his work to see ?
Did he who made the Lamb make thee ?

Tyger ! Tyger ! burning bright
In the forests of the night,
What immortal hand or eye
Dare frame thy fearful symmetry ?

William Blake, Songs of Experience





La Tigre

Tigre, tigre, oh bagliore
Nella notte, incendio che sei lume
Delle foreste, quale
Occhio o mano immortale
La simmetria della tua figura
Plasmò tutta paura ?

In quali abissi o cieli lontani
Si arroventò il fuoco dei tuoi occhi ?
Di quali ali ardisce avere il volo ?
Manipolano il tuo fuoco quali mani ?

E quale braccio artista, del tuo cuore
Torse le nervature ? Di Chi era
L’ inesorata mano che lo estrasse
Dal profondo braciere palpitante ?
Quali piedi tremendi misurarono
Il tuo scheletro orripilante ?

Chi fu il tuo maglio ? Chi la catena ?
Quale altoforno colò la tua mente ?
Chi fu l’incudine, chi la stretta dura
Che di abbrancarvi non ebbe timore,
Micidiali terrori ?

Quando le picche furono scagliate
Giù dal cielo irrorato
Dai pianti delle stelle, il Forgiatore
Guardando la sua opera – sorrise ?
Fece l’agnello e te un solo Creatore ?

Tigre, tigre, oh bagliore
Nella notte, incendio che sei lume
Delle foreste, quale
Occhio o mano immortale
La simmetria della tua figura
Plasmò tutta paura ?

Traduzione : Guido Ceronetti, Trafitture di tenerezza, ed. Einaudi






Le Tigre

Tigre, tigre, brûlant éclair
Dans les forêts de la nuit ;
Quel œil, quelle main immortelle
A pu ordonner ta terrifiante symétrie ?

Dans quelles profondeurs lointaines, dans quels cieux
Brûlait le feu de tes yeux ?
Sur quelles ailes ose-t-il se dresser ?
Quelle main osa saisir ce feu ?

Et quelle épaule et quel art
Put tordre les muscles de ton cœur ?
Et quand ton cœur commença à battre,
Quelle terrible main, quels terribles pieds ?

Quel fut le marteau, quelle fut la chaîne ?
Dans quelle fournaise était ta cervelle ?
Quelle fut l'enclume ? Quel terrible pouvoir
Osa en étouffer les mortelles terreurs ?

Quand les étoiles jetèrent leurs lances
Et abreuvèrent le ciel de leurs armes,
Sourit-il en contemplant son œuvre ?
Celui qui créa l'agneau te créa-t-il ?

Tigre, tigre, brûlant éclair
Dans les forêts de la nuit,
Quel œil, quelle immortelle main
Osa ordonner ta terrifiante symétrie ?

Traduction : Marie-Louise et Philippe Soupault 



Images : (1)  Site Flickr

(2)  Devesh Jagatram  (Site Flickr)




mercredi 4 novembre 2015

Dal Loggione (Du Paradis)








Lampi... fuori nel buio temporale
Lampi, qui nel Teatro Comunale
Lampi, sulle signore ingioiellate
Lampi, su legni e trombe lucidate...

Io, che sono qui per rivederti,
io, che sono qui per ritrovarti,
io, che sono qui per adorarti,
io, che non so un tubo di concerti...

Viva la musica che ti va
fin dentro all'anima che ti va...
penso di credere che finirò
sempre di vivere di te
parapunzipunzipunzipum, parapunzipunzipunzipum ...

Su, su dal loggione io ti osservo
bella, che tuo marito ne è superbo...
forse, forse tu vuoi che io ci sia
e aspetti di avere un lampo di follia...

Ma già le luci sfumano nell'ombra
ecco, ti sei voltata, o almeno sembra...
ma ora, il buio cala e non rimane
altro che l'incantesimo sublime...

E allora ... viva la musica che ti va
fin dentro all'anima che ti va...
penso di credere che finirò
sempre di vivere di te...

Testo e musica : Paolo Conte




Des éclairs... dehors dans l'orage nocturne
Des éclats, ici dans le Théâtral Communal
Des éclats, sur les dames embijoutées
Des éclats, sur les bois et les cuivres astiqués...

Et moi qui suis là pour te revoir
moi, qui suis là pour te retrouver
moi, qui suis là pour t'adorer
moi, qui ne comprend rien aux concerts...

Vive la musique qui va
jusqu'au fond de l'âme
il me semble que je vais finir
par ne vivre que pour toi...

Depuis le Paradis, je t'observe
si belle que ton mari en est si fier...
tu es peut-être heureuse que je sois là
peut-être n'attends-tu qu'un éclair de folie...

Mais déjà, les lumières déclinent
tiens, il me semble que tu t'es retournée...
mais maintenant le noir se fait et il ne reste
plus rien d'autre qu'un sublime enchantement...

Et alors, vive la musique qui va...

(Traduction personnelle)




Images : Prima della Rivoluzione (Bernardo Bertolucci)

dimanche 1 novembre 2015

A Pa'




C'était il y a quarante ans, dans la nuit du premier au deux novembre 1975, sur la plage d'Ostie, près de Rome...





Francesco De Gregori chante A Pa' (1985). Il est également l'auteur des paroles et de la musique de cette chanson :


 
 
 
Non mi ricordo se c'era luna,
e nè che occhi aveva il ragazzo,
ma mi ricordo quel sapore in gola
e l'odore del mare come uno schiaffo.
A Pà.

E c'era Roma così lontana,
e c'era Roma così vicina,
e c'era quella luce che ti chiama,
come una stella mattutina. A Pà.
A Pà. Tutto passa, il resto va.

E voglio vivere come i gigli nei campi,
come gli uccelli del cielo campare,
e voglio vivere come i gigli dei campi,
e sopra i gigli dei campi volare.


Je ne me rappelle pas s'il y avait la lune,

et j'ai oublié les yeux du garçon,

mais je me souviens de ce goût dans la bouche

et de l'odeur de la mer comme une gifle.


Et Rome était si lointaine
,
et Rome était si proche,

et il y avait cette lumière qui t'appelle,
comme une étoile du matin.


Je veux vivre comme les lys dans les champs,

comme les oiseaux dans le ciel,

je veux vivre comme les lys des champs,
et au-dessus des lys des champs voler.

(Traduction personnelle)
 
 
Sur le même sujet : Deposizione

Una sera di novembre
 
 
 
 

 



 
 
 
Images : Mamma Roma, Pier Paolo Pasolini
 
tout en bas, Ernest Pignon-Ernest, PASOLINI. 40 ans après son assassinat. Collage à Rome, Ostia, Naples, Matera, Mai/Juin 2015 (Source)
 



Témoignage de la femme qui a été la première à découvrir le corps de Pasolini au matin du deux novembre : « C'était à six heures et demie, je sortais de ma voiture et je me suis dit : "C'est incroyable, ils jettent vraiment leurs ordures n'importe où !" Je me suis approchée un peu plus près et là, j'ai compris que ce n'était pas des ordures, mais un cadavre... »