Par l'escalier fleuri du spectre des cent-gardes,
Le flot sans prix des dames sans nom va montant
Et des doigts vont tenant des robes purement
Pour des pieds d'or qui vont s'élevant par les marbres.
Sans prix, sans nom, laissant leur demi-nudité
Fabuleuse grandir en saisons épandues,
Les dames vers Wagner montent par la volute
Des grands marbres, comme un encens d'éternité.
Et l'essentiel est dans ce mouvement des jambes
Qui font des ondes comme les cloches au ciel,
Les plus blanches laissant encor par indulgence
Leurs jambes enseigner gravement l'essentiel
Pendant qu'autour de la vague tour babylone,
Voitures, votre neuf bétail d'acier poli
Dort sa trêve d'esclave en attendant minuit
Et le poids faible des pieds d'or d'entre les robes.
Marcel Thiry Âges, 1950
Jonas Kaufmann / Lohengrin / "Mein lieber Schwan" : c'est magnifique ! Les photos en lien me touchent plus que celles de cette soirée mondaine dans cette frondaison de trop de fleurs. Le poème est évocateur d'une certaine élégance, d'un certain faste aristocratique mais ce que j'aime dans l'opéra : ces escaliers, cette salle, encore préservés de la houle des soirées huppées ou ce moment sacré quand les lumières s'éteignent, que l'orchestre joue l'ouverture puis la magie du chant (que j'écoute au dernier balcon parce que c'est moins cher).
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