Magnificat, un poème d'Álvaro de Campos, l'un des hétéronymes de Fernando Pessoa :
Quando é que passará esta noite interna, o universo,
E eu, a minha alma, terei o meu dia ?
Quando é que despertarei de estar acordado ?
Não sei. O sol brilha alto,
Impossível de fitar.
As estrelas pestanejam frio,
Impossíveis de contar.
O coração pulsa alheio,
Impossível de escutar.
Quando é que passará este drama sem teatro,
Ou este teatro sem drama,
E recolherei a casa ?
Onde ? Como ? Quando?
Gato que me fitas com olhos de vida, Quem tens lá no fundo ?
É Esse ! É esse !
Esse mandará como Josué parar o sol e eu acordarei ;
E então será dia.
Sorri, dormindo, minha alma !
Sorri, minha alma : será dia !
Álvaro de Campos Poesia, 1933
Quando passerà questa notte interna, l'universo,
e io, l'anima mia, avrò il mio giorno ?
Quando mi desterò dall'essere desto ?
Non so. Il sole brilla alto :
impossibile guardarlo.
Le stelle ammiccano fredde :
impossibile contarle.
Il cuore batte estraneo :
impossibile ascoltarlo.
Quando finirà questo dramma senza teatro,
o questo teatro senza dramma,
e potrò tornare a casa ?
Dove ? Come ? Quando ?
Gatto che mi fissi con occhi di vita, chi hai là in fondo ?
Si, sì, è lui !
Lui, come Giosuè, farà fermare il sole e io mi sveglierò ;
e allora sarà giorno.
Sorridi nel sonno, anima mia !
Sorridi anima mia : sarà giorno !
(7.11.1933)
Traduction italienne : Maria José de Lancastre et Antonio Tabucchi
Quand finira-t-elle, cette nuit intérieure, l'univers,
et moi, mon âme, aurai-je mon jour ?
Quand m'éveillerai-je du fait d'être éveillé ?
Je ne sais pas. Le soleil brille haut :
impossible de le fixer.
Les étoiles froides clignotent :
impossible de les compter.
Le cœur étranger bat :
impossible de l'écouter.
Quand s'achèvera-t-il, ce drame sans théâtre,
ou ce théâtre sans drame,
et quand pourrai-je rentrer chez moi ?
Où ? Comment ? Quand ?
Chat qui me fixes avec les yeux de la vie, qui caches-tu derrière toi ?
Oui, oui, c'est lui !
Lui, comme Josué, ordonnera au soleil d'arrêter sa course et je m'éveillerai ;
et alors il fera jour.
Souris dans ton sommeil, mon âme !
Souris, mon âme : il fera jour !
(Traduction personnelle)
Images : (1) Dhyego (Site Flickr)
(2) Ezgi Kilic (Site Flickr)
(3) Site Flickr
(4) Ricardo Liberato (Site Flickr)
Que de souffrance, de solitude et d'espérance dans ce beau poème...
RépondreSupprimerTi sono grata per condividere le tue bellissime scelte letterarie e di immagini e proporle in più lingue
RépondreSupprimerGrazie a lei per la sua visita e questo commento così gentile !
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