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mardi 8 avril 2014

Magnificat




Magnificat, un poème d'Álvaro de Campos, l'un des hétéronymes de Fernando Pessoa :


Quando é que passará esta noite interna, o universo,
E eu, a minha alma, terei o meu dia ?
Quando é que despertarei de estar acordado ?
Não sei. O sol brilha alto,
Impossível de fitar.
As estrelas pestanejam frio,
Impossíveis de contar.
O coração pulsa alheio,
Impossível de escutar.
Quando é que passará este drama sem teatro,
Ou este teatro sem drama,
E recolherei a casa ?
Onde ? Como ? Quando?
Gato que me fitas com olhos de vida, Quem tens lá no fundo ?
É Esse ! É esse !
Esse mandará como Josué parar o sol e eu acordarei ;
E então será dia.
Sorri, dormindo, minha alma !
Sorri, minha alma : será dia !

Álvaro de Campos  Poesia, 1933






Quando passerà questa notte interna, l'universo,
e io, l'anima mia, avrò il mio giorno ?
Quando mi desterò dall'essere desto ?
Non so. Il sole brilla alto :
impossibile guardarlo.
Le stelle ammiccano fredde :
impossibile contarle.
Il cuore batte estraneo :
impossibile ascoltarlo.
Quando finirà questo dramma senza teatro,
o questo teatro senza dramma,
e potrò tornare a casa ?
Dove ? Come ? Quando ?
Gatto che mi fissi con occhi di vita, chi hai là in fondo ?
Si, sì, è lui !
Lui, come Giosuè, farà fermare il sole e io mi sveglierò ;
e allora sarà giorno.
Sorridi nel sonno, anima mia !
Sorridi anima mia : sarà giorno !
  
(7.11.1933)

Traduction italienne : Maria José de Lancastre et Antonio Tabucchi
 





Quand finira-t-elle, cette nuit intérieure, l'univers,
et moi, mon âme, aurai-je mon jour ?
Quand m'éveillerai-je du fait d'être éveillé ?
Je ne sais pas. Le soleil brille haut :
impossible de le fixer.
Les étoiles froides clignotent :
impossible de les compter.
Le cœur étranger bat :
impossible de l'écouter.
Quand s'achèvera-t-il, ce drame sans théâtre,
ou ce théâtre sans drame,
et quand pourrai-je rentrer chez moi ?
Où ? Comment ? Quand ?
Chat qui me fixes avec les yeux de la vie, qui caches-tu derrière toi ?
Oui, oui, c'est lui !
Lui, comme Josué, ordonnera au soleil d'arrêter sa course et je m'éveillerai ;
et alors il fera jour.
Souris dans ton sommeil, mon âme !
Souris, mon âme : il fera jour !

(Traduction personnelle)








Images : (1) Dhyego  (Site Flickr)

(2) Ezgi Kilic  (Site Flickr)


(4) Ricardo Liberato  (Site Flickr)






3 commentaires:

  1. Que de souffrance, de solitude et d'espérance dans ce beau poème...

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  2. Ti sono grata per condividere le tue bellissime scelte letterarie e di immagini e proporle in più lingue

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    1. Grazie a lei per la sua visita e questo commento così gentile !

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