"J'aime... la Déposition du Rosso à Volterra, Volterra, les balze, l’église San Giusto à Volterra, une plaque à la mémoire de d’Annunzio à Volterra, la salle des Voyages vers la mort en bateau au musée étrusque de Volterra, la salle des Voyages vers la mort en char au musée étrusque de Volterra, une plaque indiquant que se déroulent à cet emplacement certaines scènes de Forse che si, forse che no dans le très petit jardin en terrasse du musée étrusque de Volterra, une plaque à la mémoire d’un savant danois catholique du XVIIe siècle, dont j’oublie le nom, sur une maison de Volterra, le fait que la ville de Mende soit jumelée avec Volterra, une conversation sur Volterra avec le président des Amitiés mendo-volterranaises lors d’un déjeuner à Mende, 10 août 1996, la maison où fut tourné Le Vaghe Stelle dell’Orsa à Volterra..."
R.C. Vaisseaux brûlés
Volterra
Su l'etrusche tue mura, erma Volterra,
fondate nella rupe, alle tue porte
senza stridore, io vidi genti morte
della cupa città ch'era sotterra.
Il flagel della peste e della guerra
avea piegata e tronca la tua sorte ;
e antichi orrori nel tuo Mastio forte
empievan l'ombra che nessun disserra.
Lontanar le Maremme febbricose
vidi, e i plumbei monti, e il Mar biancastro,
e l'Elba e l'Arcipelago selvaggio.
Poi la mia carne inerte si compose
nel sarcofago sculto d'alabastro
ov'è Circe e il brutal suo beveraggio.
Gabriele d'Annunzio Elettra, Le città del silenzio Ed. Mondadori
Volterra
Sur tes murs étrusques, Volterra isolée,
bâtis dans le roc, devant tes portes,
je vis surgir, sans rumeur, la lignée des morts
de la sombre cité qui se trouvait sous terre.
Le fléau de la peste et de la guerre
avait blessé et mutilé ton sort ;
et les antiques horreurs de ce Donjon
emplissaient une ombre que nul ne dissipe.
Je vis s'éloigner la Maremme fiévreuse,
et les montagnes de plomb, et la Mer blanchâtre
et l'Elbe et l'Archipel sauvage.
Puis, inerte, ma chair se disposa
dans le sarcophage sculpté d'albâtre
où se trouve Circé et son brutal breuvage.
Traduction : Muriel Gallot (Poèmes d'amour et de gloire, Cahiers de l'Hôtel de Galliffet, 2008)
La page de Renaud Camus mise en lien et ces photos sans ambiguïté est d'une beauté violente inouïe et suffocante. Cet homme-là aimait comme on tue ou comme on se tue... Cet érotisme cru mêlé à ces fresques, ces tombeaux où le voyage dit la mort est hallucinant. Page mémorable osant la rupture avec une beauté toute en écorce de paysages. C'est bien.
RépondreSupprimerMerci de votre message, chère Christiane ! Votre description des "Vaisseaux brûlés" est très juste : à mon avis, c'est le premier chef-d'œuvre dans le domaine encore peu pratiqué de l'hypertexte, puisque les "Vaisseaux" ont été conçus tout spécialement pour le web ; vous décrivez très bien l'effet que produisent ces liens multiples qui ouvrent aux lecteurs une infinité de parcours surprenants à l'intérieur d'un texte qui se creuse sans cesse, comme une cavatine qui n'aurait jamais de fin.
RépondreSupprimerOui la lecture imagée est passionnante et magnifique.
RépondreSupprimerBon, le sous-titrage de la vidéo ne nous aide pas beaucoup à comprendre l'italien, mais au moins, on est obligé de faire un effort!