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lundi 9 juin 2014

« Chiamatemi Ismaele. » (« Appelez-moi Ismaël. »)




Ricordo la prima lettura di Melville : 
quand’ero solo e si schiudeva alla coscienza 
il velo dell’amore. Era Ismaele 
ogni ragazzo incontrato con trepida tenerezza, 
sfuggente e ostile ; consapevole diventava 
il desiderio del possente calore di Queequeg. 
O dolce gabbiere che illumini 
del tuo casto sguardo il cielo 
e tu orfano del Pequod 
che solchi virginalmente i mari 
presenti ancora mi siete 
nel rimpianto e nel sgomento 
ogni volta che incerto mi avvio 
ad offrire un dolorante amore.

Davide L. Mattia  L'ombra e il silenzio, 1980 






Je me souviens de ma première lecture de Melville : 
quand j’étais seul et que s’entrouvrait à la conscience 
le voile de l’amour. Je voyais Ismaël 
en chaque garçon rencontré avec une tendresse fébrile, 
fuyante et hostile ; et conscient devenait 
le désir de la chaleur puissante de Queequeg
Ô, doux gabier qui illumine 
de ton chaste regard le ciel 
et toi, orphelin du Pequod 
qui sillonne virginalement les mers 
vous êtes toujours présents en moi 
dans le regret et dans l’angoisse 
chaque fois qu’en hésitant je m’apprête 
à offrir un douloureux amour.

(Traduction personnelle)












Images : Charlie Cox (Ismaël), dans Moby Dick, de Mike Barker






1 commentaire:

  1. Je suis , admirative, ces liens d'un billet à l'autre.
    Ici, à nouveau, un poète s'est saisi admirablement d'une traduction. Armel Guerne est choisi par les éditions "Phébus" pour que soit repris son travail anciennement édité par celles du "Sagittaire".
    Ici, à nouveau, un souffle homérique : la quête (sans retour )du capitaine Achab à bord du Pequod à la poursuite de ses rêves.
    Ici, à nouveau, un personnage d'une grande pureté : Is(h)maël. Celui qui , aimé de Dieu , revient, après le naufrage pour raconter. Celui qui devra faire (comme le personnage biblique dont il porte le nom) son chemin seul, dans une sorte d'anonymat. Il incarne l'harmonie, la mémoire
    Ici, encore, une lecture d'enfance qui cède sa quête métaphysique qu'en seconde lecture, bien plus tard.
    Un roman de Melville appareille et nous invite au voyage et nous rêvons en suivant ce sillage qui ouvre sur l'invisible, de fabuleux, sur l'océan sans limites. La mort d'achab est un inachèvement, perpétuel voyage de Moby Dick qui continue de fendre l'espace et le temps. Ouverture sur l'infini.
    Ismaël revient et ne revient pas. Il repartira éternellement sur le Pequod.
    comme dans "l'Odyssée" de Nikos Kazantzaki où la fin du 24e chant d'Homère donnera naissance aux 24 chapitres de Kazantzaki.(Un 25e chant de l'Odyssée pour dire que revenir c'est encore partir, qu'on ne revient jamais.
    (...) : c'est très beau.

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