Ricordo la prima lettura di Melville :
quand’ero solo e si schiudeva alla coscienza
il velo dell’amore. Era Ismaele
ogni ragazzo incontrato con trepida tenerezza,
sfuggente e ostile ; consapevole diventava
il desiderio del possente calore di Queequeg.
O dolce gabbiere che illumini
del tuo casto sguardo il cielo
e tu orfano del Pequod
che solchi virginalmente i mari
presenti ancora mi siete
nel rimpianto e nel sgomento
ogni volta che incerto mi avvio
ad offrire un dolorante amore.
Davide L. Mattia L'ombra e il silenzio, 1980
Je me souviens de ma première lecture de Melville :
quand j’étais seul et que s’entrouvrait à la conscience
le voile de l’amour. Je voyais Ismaël
en chaque garçon rencontré avec une tendresse fébrile,
fuyante et hostile ; et conscient devenait
le désir de la chaleur puissante de Queequeg.
Ô, doux gabier qui illumine
de ton chaste regard le ciel
et toi, orphelin du Pequod
qui sillonne virginalement les mers
vous êtes toujours présents en moi
dans le regret et dans l’angoisse
chaque fois qu’en hésitant je m’apprête
à offrir un douloureux amour.
(Traduction personnelle)
Images : Charlie Cox (Ismaël), dans Moby Dick, de Mike Barker
Je suis , admirative, ces liens d'un billet à l'autre.
RépondreSupprimerIci, à nouveau, un poète s'est saisi admirablement d'une traduction. Armel Guerne est choisi par les éditions "Phébus" pour que soit repris son travail anciennement édité par celles du "Sagittaire".
Ici, à nouveau, un souffle homérique : la quête (sans retour )du capitaine Achab à bord du Pequod à la poursuite de ses rêves.
Ici, à nouveau, un personnage d'une grande pureté : Is(h)maël. Celui qui , aimé de Dieu , revient, après le naufrage pour raconter. Celui qui devra faire (comme le personnage biblique dont il porte le nom) son chemin seul, dans une sorte d'anonymat. Il incarne l'harmonie, la mémoire
Ici, encore, une lecture d'enfance qui cède sa quête métaphysique qu'en seconde lecture, bien plus tard.
Un roman de Melville appareille et nous invite au voyage et nous rêvons en suivant ce sillage qui ouvre sur l'invisible, de fabuleux, sur l'océan sans limites. La mort d'achab est un inachèvement, perpétuel voyage de Moby Dick qui continue de fendre l'espace et le temps. Ouverture sur l'infini.
Ismaël revient et ne revient pas. Il repartira éternellement sur le Pequod.
comme dans "l'Odyssée" de Nikos Kazantzaki où la fin du 24e chant d'Homère donnera naissance aux 24 chapitres de Kazantzaki.(Un 25e chant de l'Odyssée pour dire que revenir c'est encore partir, qu'on ne revient jamais.
(...) : c'est très beau.