"Though nothing can bring back the hour..."
Al largo dell’isola di Catalina, 29 novembre 1981. Alle sette e tre quarti del mattino la trovano che galleggia sulle acque generose dell’oceano : di schiena, come se volesse contemplare per sempre il cielo perseguitato dalle stelle. Nel cuore della notte ha lasciato lo yacht, si è imbarcata sul gommone ed è andata. Andata dove ? Non importa. Basta il viaggio più breve per dichiararci partiti. Cosa è successo ? Chi dice che, inebetita dall’alcool e dai barbiturici, è scivolata come niente fuori bordo. Chi dice che ha raggiunto i suoi compagni di Gioventù bruciata, Jimmy Dean fulminato dalla sua Porsche a ventiquattro anni, Sal Mineo finito da una pugnalata al cuore a trentasette, finché era in tempo. Belli e dannati non si può essere da vecchi, e lei di anni da farsi perdonare ne aveva già quarantatré.
Eugenio Baroncelli Mosche d'inverno Ed. Sellerio, 2010
Au large de l’île de Catalina, le 29 novembre 1981. À huit heures moins le quart du matin, on l’a retrouvée flottant dans les eaux généreuses de l’océan : sur le dos, comme si elle voulait contempler pour toujours le ciel poursuivi par les étoiles. En plein cœur de la nuit, elle a quitté le yacht, s’est embarquée sur le canot pneumatique et elle est partie. Pour aller où ? Peu importe. Le voyage le plus bref suffit pour attester que l’on est bel et bien parti. Qu’est-ce qui s’est passé ? Certains disent que, assommée par l’alcool et les barbituriques, elle a basculé par-dessus bord sans même s’en apercevoir. D’autres disent qu’elle a rejoint, quand il en était encore temps, ses partenaires de La Fureur de vivre : Jimmy Dean foudroyé dans sa Porsche à vingt-quatre ans, Sal Mineo tué d’un coup de couteau dans le cœur à trente-sept ans. Beaux et damnés, on ne peut pas l’être quand on est vieux, et elle avait déjà quarante-trois années à se faire pardonner.
(Traduction personnelle)
(Traduction personnelle)
Tendres et envoûtants souvenirs de l'adolescence; des idoles vierges, le visage de la jeunesse éternelle...
RépondreSupprimerOui, et la perte de tout cela est bien exprimée dans la dernière scène, si triste et si belle, du film de Kazan "Splendor in the grass" : sans les mots, mais avec les regards et les sourires...
RépondreSupprimerLe film se termine sur ces vers de Wordsworth: "Though nothing can bring back the hour Of splendour in the grass, of glory in the flower; We will grieve not, rather find Strength in what remains behind" (Bien que rien ne puisse ranimer le temps De l'herbe splendide et des fleurs glorieuses; Nous ne nous lamenterons pas, mais puiserons notre Force dans ce qui reste derrière nous).
RépondreSupprimerHollywood n'a épargné personne, pas même Gene.
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