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vendredi 13 juillet 2018

Le Vent du soir





Deux poèmes de Claude Michel Cluny :

Le vent du soir sur le Tibre  

                                                                                                                              pour Lodovico

La rouille romaine
comme un automne immense
Et mes souvenirs
dans la griffe de fer du temps
Mais l'odeur de la vie
Mais le vent du soir sur le Tibre
Et ces lèvres brûlées dont rien ne dispense

Le soir est simple si l'on partage

Cette rouille, le sang, la lèpre sur les temples
l'or effacé
Le chant le chant du temps au creux de nos cadavres
ce rire pour pleurer ce que nous avons aimé.






Piazza Navona

Une douceur obscure
est descendue ce soir Piazza Navona
des épaules nues de la nuit.
Pierres d'un calme visage
théâtre des eaux de la Lune et de l'heure,
quand vous serez devenues par notre grâce mortelle
le désert de la mémoire de Rome,
gardez mon souvenir
pour cet enfant venant rêver
à vos collines pauvres,
au bruit de nos pas, le long d'une voie très
ancienne
– un jour de notre mince devenir
ô mon frère inutile.

Claude Michel Cluny  Racines (in Oeuvre poétique, I, Editions de la Différence, 2012)







Images : en haut, (1) Cristina Torquati  (Site Flickr)

au centre, (2) Cristiana Vazzoler  (Site Flickr)


en bas, (4) Site Flickr

(5) Valentina Cinelli  (Site Flickr)



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