Aujourd'hui justement, à six heures et demie, les banlieusards ont l'air de ceux qui "s'en vont". Chacun avec un bagage. L'un d'eux — avec l'émotion marquée sur son visage — emporte les crépuscules de novembre ; d'autres les étoiles des nuits de décembre et puis, deux femmes — qui ne restent pas un instant en silence — se passent de main en main les matinées emperlées de gel, celles de janvier flambant neuf sous la neige.
Le peu qu'il reste de février, qui vient de s'achever, se remarque encore dans les wagons bondés de souvenirs. Il y a même entre les sièges des petits biscuits, les thés de l'après-midi et les sachets remplis de confettis, tous d'une grande discrétion, découpés dans les livres de poésie.
Dans un wagon où il n'y avait personne, il y a justement une personne. Il est perdu dans une solitude sans échappatoire, avec les oreilles suspendues aux fils des écouteurs qui diffusent Insieme a te non ci sto più [Je ne suis plus avec toi].
Il reste là avec l'hiver qui "s'en va". Dans l'état de l'abandon, abandonné.
Pietrangelo Buttafuoco I baci sono definitivi La nave di Teseo Editore, 2017 (Traduction personnelle)
Images : en haut, Franco Battaglia (Site Flickr)
en bas, (1) Luigi Zarrillo (Site Flickr)
(2) Filippo Lorenzi (Site Flickr)
en bas, (1) Luigi Zarrillo (Site Flickr)
(2) Filippo Lorenzi (Site Flickr)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire