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jeudi 16 août 2018

Chi sono ? (Qui suis-je ?)





Deux poésies d'Aldo Palazzeschi, qui chaque fois que je les lis me rappellent L'Étranger de Baudelaire :


Chi sono ?

Son forse un poeta ?
No, certo.
Non scrive che una parola, ben strana,
la penna dell'anima mia :
"follia".
Son dunque un pittore ?
Neanche.
Non ha che un colore
la tavolozza dell'anima mia :
"malinconia".
Un musico, allora ?
Nemmeno.
Non c'è che una nota
nella tastiera dell'anima mia:
"nostalgia".
Son dunque... che cosa ?
Io metto una lente
davanti al mio cuore
per farlo vedere alla gente.
Chi sono ?
Il saltimbanco dell'anima mia.

Aldo Palazzeschi Tutte le poesie Ed. Mondadori I Meridiani


Qui suis-je ?


Peut-être suis-je un poète ?
Non, certainement pas.
Elle n'écrit qu'un seul mot, bien étrange,
la plume de mon âme :

"folie".

Suis-je donc un peintre ?

Pas davantage.
Elle n'a qu'une seule couleur
la palette de mon âme :
"mélancolie".

Un musicien alors ?
Non plus.

Il n'y a qu'une seule note
sur le clavier de mon âme :
"nostalgie".

Que puis-je donc bien être ?
Je place une loupe
devant mon cœur
pour le montrer aux gens.
Qui suis-je ?

Le saltimbanque de mon âme.


(Traduction personnelle)







Lo sconosciuto

L'hai veduto passare stasera ?
L'ho visto.
Lo vedesti ieri sera ?
Lo vidi, lo vedo ogni sera.
Ti guarda ?
Non guarda da lato
soltanto egli guarda laggiù,
laggiù dove il cielo incomincia
e finisce la terra, laggiù
nella riga di luce
che lascia il tramonto.
E dopo il tramonto egli passa.
Solo ?
Solo.
Vestito ?
Di nero è sempre vestito di nero.
Ma dove si sosta ?
A quale capanna ?
A quale palazzo ?

Aldo Palazzeschi Tutte le poesie Ed. Mondadori I Meridiani


L'Inconnu


L'as-tu vu passer ce soir ?
Je l'ai vu.

L'as-tu vu hier soir ?

Je l'ai vu, je le vois tous les soirs.

Te regarde-t-il ?

Il ne regarde pas autour de lui

Il ne regarde que là-bas,

Là-bas où le ciel
commence
et où finit la terre, là-bas,
dans la ligne de lumière
que laisse le crépuscule.

Et après le crépuscule, il s'en va.

Seul ?

Seul.

Comment est-il habillé ?

De noir, il est toujours habillé de noir.

Mais où s'arrête-t-il ?
Dans quelle masure ?

Dans quel palais ?


(Traduction personnelle)






Toutes les photographies sont de Renaud Camus (Site Flickr)




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