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samedi 4 juin 2016

Non vedrò mai... (Je ne verrai jamais...)











Non vedrò mai Taranto bella
non vedrò mai le betulle
né la foresta marina :
l'onda è pietrificata
e le piovre mi pulsano negli occhi...
Sei venuto tu, amore mio,
in una insenatura di fiume,
hai fermato il mio corso
e non vedrò mai Taranto azzurra,
e il mare Ionio suonerà le mie esequie.

Alda Merini   Poesie per Charles  Ed. Einaudi







Je ne verrai jamais Tarente la belle
je ne verrai jamais les bouleaux
ni la forêt marine :
l'onde est pétrifiée
et les pieuvres palpitent dans mes yeux...
C'est toi qui es venu, mon amour,
dans l'anse d'un fleuve,
tu as arrêté le cours de ma vie
et je ne verrai jamais Tarente la bleue,
et la mer Ionienne célèbrera mes obsèques.

(Traduction personnelle)








Images, en haut :  Antonio Seprano  (Site Flickr)

au centre, Rosa Cambara  (Site Flickr)

en bas, Site Flickr




1 commentaire:

  1. Quel mystérieux et tragique poème où l'eau se pétrifie autour de l'amoureuse, femme-pierre devenant sirène, abandonnée sur son fragile esquif (magnifique photographie de Rose Cambara). Une ardeur liée à la mort, une mort liée à l'abandon. La mer comme une possession et comme un tombeau. Le temps a fracturé le beau visage de la statue (autre magnifique photographie d'Antonio Seprano). Et tout en haut dans la vignette, le vrai visage d'Alda Merini, regard perdu au-delà du temps. Mémoire...

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