Mauro Marè (1935-1993) est un poète romain dont la totalité de l’œuvre poétique est écrite en romanesco, le dialecte de Rome. Testamento est un de ses poèmes les plus connus ; on peut entendre dans l'extrait vidéo placé à la fin de ce message l'adaptation qu'en a faite le chanteur Simone Cristicchi :
Si l'on réunit quelques Italiens un soir d'été autour d'un feu de camp, de préférence sur une plage, il ne faudra pas attendre bien longtemps avant qu'ils entonnent La canzone del sole, composée en 1971 par Lucio Battisti, sur un texte de Mogol. Vous pouvez vous entraîner à la fredonner en suivant les paroles reprises dans la vidéo :
Σε μερικούς ανθρώπους έρχεται μια μέρα
που πρέπει το μεγάλο Ναι ή το μεγάλο το Όχι
να πούνε. Φανερώνεται αμέσως όποιος τόχει
έτοιμο μέσα του το Ναι, και λέγοντάς το πέρα
πηγαίνει στην τιμή και στην πεποίθησί του.
Ο αρνηθείς δεν μετανοιώνει. Aν ρωτιούνταν πάλι,
όχι θα ξαναέλεγε. Κι όμως τον καταβάλλει
εκείνο τ’ όχι — το σωστό — εις όλην την ζωή του.
Pour certains hommes, il vient un jour où il faut dire le grand OUI ou le grand NON. Celui qui l'a prêt en soi, ce OUI, se manifeste tout de suite ; en le disant, il progresse dans l'estime d'autrui et selon ses propres lois.
Celui qui a refusé ne regrette rien : si on l'interrogeait de nouveau, il répèterait NON — et cependant ce NON, ce juste NON, l'accable pendant toute sa vie.
Constantin Cavafis (Traduction : Marguerite Yourcenar)
(1) : le titre de ce poème de Cavafis vient du troisième chant de l'Enfer de Dante (vers 60), où il est question de Célestin V, le pape qui "fit le grand refus", c'est-à-dire qui renonça à la tiare pontificale. On remarquera que Cavafis omet volontairement la partie centrale du vers ("che fece per viltade il gran rifiuto", "qui fit par lâcheté le grand refus"), dont la reprise aurait considérablement altéré la signification profonde du poème.
Che fece... il gran rifiuto
À quelques-uns arrive un jour
d'avoir à choisir entre le grand Oui
et le grand Non. Se révèle aussitôt celui
qui a le Oui tout prêt en lui, et de le dire
le fait aller plus loin dans l'honneur et dans sa conviction.
Celui qui refuse ne regrette rien. Si on lui reposait la question,
c'est non qu'il redirait. Et pourtant il l'accable,