Che fece... il gran rifiuto
Σε μερικούς ανθρώπους έρχεται μια μέρα
που πρέπει το μεγάλο Ναι ή το μεγάλο το Όχι
να πούνε. Φανερώνεται αμέσως όποιος τόχει
έτοιμο μέσα του το Ναι, και λέγοντάς το πέρα
πηγαίνει στην τιμή και στην πεποίθησί του.
Ο αρνηθείς δεν μετανοιώνει. Aν ρωτιούνταν πάλι,
όχι θα ξαναέλεγε. Κι όμως τον καταβάλλει
εκείνο τ’ όχι — το σωστό — εις όλην την ζωή του.
που πρέπει το μεγάλο Ναι ή το μεγάλο το Όχι
να πούνε. Φανερώνεται αμέσως όποιος τόχει
έτοιμο μέσα του το Ναι, και λέγοντάς το πέρα
πηγαίνει στην τιμή και στην πεποίθησί του.
Ο αρνηθείς δεν μετανοιώνει. Aν ρωτιούνταν πάλι,
όχι θα ξαναέλεγε. Κι όμως τον καταβάλλει
εκείνο τ’ όχι — το σωστό — εις όλην την ζωή του.
Che fece... il gran rifiuto (1)
Pour certains hommes, il vient un jour où il faut dire le grand OUI ou le grand NON. Celui qui l'a prêt en soi, ce OUI, se manifeste tout de suite ; en le disant, il progresse dans l'estime d'autrui et selon ses propres lois.
Celui qui a refusé ne regrette rien : si on l'interrogeait de nouveau, il répèterait NON — et cependant ce NON, ce juste NON, l'accable pendant toute sa vie.
Constantin Cavafis (Traduction : Marguerite Yourcenar)
(1) : le titre de ce poème de Cavafis vient du troisième chant de l'Enfer de Dante (vers 60), où il est question de Célestin V, le pape qui "fit le grand refus", c'est-à-dire qui renonça à la tiare pontificale. On remarquera que Cavafis omet volontairement la partie centrale du vers ("che fece per viltade il gran rifiuto", "qui fit par lâcheté le grand refus"), dont la reprise aurait considérablement altéré la signification profonde du poème.
Che fece... il gran rifiuto
Constantin Cavafis (Traduction : Marguerite Yourcenar)
(1) : le titre de ce poème de Cavafis vient du troisième chant de l'Enfer de Dante (vers 60), où il est question de Célestin V, le pape qui "fit le grand refus", c'est-à-dire qui renonça à la tiare pontificale. On remarquera que Cavafis omet volontairement la partie centrale du vers ("che fece per viltade il gran rifiuto", "qui fit par lâcheté le grand refus"), dont la reprise aurait considérablement altéré la signification profonde du poème.
Che fece... il gran rifiuto
À quelques-uns arrive un jour
d'avoir à choisir entre le grand Oui
et le grand Non. Se révèle aussitôt celui
qui a le Oui tout prêt en lui, et de le dire
le fait aller plus loin dans l'honneur et dans sa conviction.
Celui qui refuse ne regrette rien. Si on lui reposait la question,
c'est non qu'il redirait. Et pourtant il l'accable,
ce non — dans sa justesse — durant toute sa vie.
Traduction : Dominique Grandmont
Che fece... il gran rifiuto
Arriva per taluni un giorno, un'ora
in cui devono dire il grande Sì
o il grande No. Subito appare chi
ha pronto il Sì : lo dice, e sale ancora
nella propria certezza e nella stima.
Chi negò non si pente. Ancora No,
se richiesto, direbbe. Eppure il No,
il giusto No, per sempre lo rovina.
Traduzione : Filippo Maria Pontani
Images : en haut, Carron Brown (Site Flickr)
Difficile de porter un jugement sur ceux qui diront non, sur ceux qui diront oui. Tant de souffrance, de pauvreté, de chômage, d'injustices, de rêves brisés. Un grand peuple courageux mais excédé. Une haute culture. Le bain d'art et d'humanité de toute l'Europe. Puisse l'avenir leur redonner force et sérénité.
RépondreSupprimerMerci pour ce drapeau qui flotte haut, et ces ruines porteuses de rêve, ciel sombre à moitié, bleu pour l'autre moitié. De gros nuages arrivent. Moi je sais ce que je dirais, outrée que je suis par le coup d'État européen contre la Grèce, par le matraquage médiatique, la désinformation, le catastrophe annoncée. Ils ont beau faire, la Grèce est éternelle, elle vivra.
RépondreSupprimerMille excuses pour "le" catastrophe, remplaçons : "la" catastrophe annoncée, le catastrophisme qu'il faut dénoncer.
RépondreSupprimerCe matin, dans mon quartier, j'ai fait une pause près d'un vendeur de l'Humanité-Dimanche. C'était le dernier exemplaire. Presse que je n'avais ni achetée , ni lue depuis des années... Nous avons parlé de la Grèce. Il souhaitait que le "non" l'emporte non pour sortir de l'euro et de l'Europe mais pour que cette dette soit effacée comme elle l'a été en d'autres temps pour la France et pour l'Allemagne. Il dénonçait tout cet argent invisible qui s'amasse dans les coffres de certaines banques de pays européens, la manipulation des peuples passant par un matraquage médiatique habile. Il avait tant envie que la Grèce cesse d'être "ratiboisée" par les puissants qui ne font pas la queue devant un distributeur d'espèces pour avoir, peut-être, 60€...
RépondreSupprimerPuis, allez savoir pourquoi... nous avons parlé tablette numérique et livres-papiers. Je lui disais mon émerveillement d'avoir lu cette nuit dans l'obscurité complète, les premières pages de la Recherche, là où l'enfant anxieux ne pouvant s'endormir rêve de la présence de sa mère. Bien qu'ayant l'édition complète du Quarto Gallimard lue et relue, annotée, soulignée... j'aimais cette tablette légère tenue d'une seule main, cette concentration sur le texte doucement éclairé de l'intérieur. Lui, devint évasif. Il avait essayé, notamment lors d"un départ en vacances (avoir le maximum de livres dans un minimum de poids et de volumes). Mais disait-il, le livre papier lui manqua très vite. Dans le poids d'un livre, disait-il, il y a l'avant et l'après de la page que nous sommes en train de lire, ce poids juste et nécessaire de papier.
C'est moi qui devins évasive. En le quittant je lui ai dit qu'il était un drôle de communiste, le cœur à la bonne place et la tête dans les étoiles. Il a ri, emportant le bouquet de lavande acheté à une jeune roumaine pour 3 euros...
Cette rencontre m'est apparue de hasard et de destin. Lier littérature et combat politique, comme ça , d'une façon imprévue, au coin d'une rue, un dimanche matin, pour la Grèce, c'était... lumineux...
Il n'y a pas "d'argent qui s'amasse dans les coffres de certaines banques européennes". Cet argent est purement virtuel et ne sert que la spécualtion, ne produit pas de travail. Ce n'est pas un non a l'Europe qui a été dit mais un oui pour une autre Europe, plus démocratique. Il me semble que nous avions déjà voté "non" à l'Europe telle qu'elle fonctionne aujourd'hui, c'était en 2005, il n'en a été tenu aucun compte.
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