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jeudi 28 août 2014

Sopra un'immagine sepolcrale (Sur une image sépulcrale)




Il sorriso balordo che mi fermò tra le lapidi
e le croci, nella piccola selva
dei morti innocenti, delle vite
appena accese e spente nel candore
era la stessa mia stupefazione
che avesse in tanti anni fatto così poca strada.

O dormiente, che cosa è sonno ?
                                                      
                                                       Il sonno...

E qui egli sta tra i pargoli innocenti
stupefatto nel marmo
come se un Tu dovesse veramente
ritornare
a liberare i vivi e i morti.
E quante lagrime e seme vanamente sparso.

Vittorio Sereni  Gli strumenti umani  Mondadori Editore, 1986






Le sourire gauche qui m'arrêta parmi les pierres tombales
et les croix, dans la petite forêt
des morts innocents, des vies
à peine allumées, éteintes dans leur candeur,
était ma propre stupéfaction
qui aurait toutes ces années fait si peu de chemin.

O dormeur, qu'est-ce que le sommeil ? (1)

                                                                 Le sommeil...

Il est ici parmi les bambins innocents
stupéfait dans le marbre
comme si un Tu devait vraiment
revenir
pour libérer les vivants et les morts.
Et que de larmes et de semence en vain répandues.

Traduction : Bernard Simeone et Philippe Renard  (Les instruments humains, Verdier, 1991)

(1) Sereni cite ici Léonard de Vinci : "O dormiente che cosa è sonno? Il sonno ha similitudine colla morte ; o perchè non fai adunque tale opera che dopo la morte tu abbi similitudine di perfetto vivo, che vivendo farsi col sonno simile ai tristi morti ?" [O dormeur, qu'est-ce que le sommeil ? Le sommeil ressemble beaucoup à la mort ; pourquoi donc n'accomplis-tu pas une œuvre qui te rende, après la mort, semblable à un parfait vivant, toi qui, vivant, te fais par le sommeil semblable aux tristes morts ?] 











Images : en haut, Luca Iozia  (Site Flickr)

au centre, Tommaso Valente  (Site Flickr)

en bas, Giuseppe Giovanniello  (Site Flickr)


 

2 commentaires:

  1. Je suis de pierre, je suis comme ma propre pierre tombale, il n'y a aucune faille possible pour le doute ou pour la foi, pour l'amour ou la répulsion, pour le courage ou pour l'angoisse en particulier ou en général, seul vit un vague espoir, mais pas mieux que ce que vivent les inscriptions sur les tombes. Pas un mot, ou presque, écrit par moi ne s'accorde à l'autre, j'entends les consonnes grincer les unes contre les autres avec un bruit de ferraille et les voyelles chanter en les accompagnant comme des nègres d'exposition.
    Franz Kafka
    Journal
    Très heureux et soulagé d'être de retour parmi les vivants
    Julius

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    Réponses
    1. Heureux de vous retrouver, et merci pour cette belle citation !

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