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vendredi 30 décembre 2016

Tumuc Humac




Tumuc Humac est un film tourné en 1970 par Jean-Marie Périer ; il raconte l'histoire de Marc (Marc Porel), un jeune homme qui sort de l’Assistance publique et qui décide de partir pour la Guyane où il sait que vit son grand-père, un forçat libéré qu'il n'a jamais vu. Il quitte donc sa famille adoptive et son emploi de jardinier au parc de Saint-Cloud et s'embarque pour Cayenne. Quelque temps après son arrivée, il rencontre une jeune serveuse, Françoise (Dani), qui deviendra son premier amour. Marc interroge plusieurs bagnards, mais il ne réussit à obtenir que de maigres et vagues renseignements sur Merlin, son grand-père. Bréchet (André Pousse), un camionneur rencontré sur la route, l'emmène chez lui, dans un pavillon du bagne ; il le frappe et l'enchaîne au mur : en fait, il a un compte à régler avec Merlin, qui l'a ruiné en se faisant voler une importante somme d'argent qu'il lui avait confiée. Faute d'avoir retrouvé Merlin, Bréchet est décidé à se venger sur Marc, son petit-fils...






Dans son recueil de souvenirs qui vient de sortir chez Flammarion, La nuit ne dure pas, Dani raconte le tournage mouvementé du film, du mois d'avril au mois de juin 1970. Elle y évoque Marc Porel : «d'une beauté sauvage, il est le demi-frère de Jean-Marie, et pourtant la vie vient seulement de les réunir. Avec Marc, on se connait depuis la bande du Drugstore, j'ai un peu l'impression de partir en famille (...) Pour tous, c'est un premier film, et aussi pour l'équipe technique ultralégère.» 
L'équipe se fixe à Saint-Laurent-du-Maroni, et Jacques Lanzmann écrit au fur et à mesure le scénario, au gré des paysages et des rencontres. «Tumuc Humac signifie quelque chose comme : "perdre ses points de repère dans les sables mouvants". De ce côté-là, nous ne sommes pas déçus, écrit drôlement Dani ; notre quotidien précaire est fait d’improvisations, nous sommes soumis au bon vouloir d'un groupe électrogène très capricieux.» 
Lors d'une cérémonie liée à la célébration de la lune, dans une tribu locale, Marc et Dani boivent du kachiri, une boisson à base de manioc : «ce breuvage, censé être recraché, aide à supporter la douleur des piqûres des insectes, que les indigènes emprisonnent vivants dans des liens autour de leurs bras et de leurs chevilles. Emportés par la danse, un rituel qui marque l'entrée des plus jeunes dans la vie adulte, Marc et moi avalons cette étrange potion ignorant qu'elle ne doit jamais être ingurgitée. sans rien comprendre à ce film dans le film, nous tombons dans les pommes quelques minutes plus tard.» Le film sortira en 1971, avec un succès d'estime et peu de public dans les salles. 


 Photo de tournage du film : Dani et J-M Périer (Source)

 Photo : Jean-Louis Atlan


J’aimerais beaucoup voir Tumuc Humac, surtout pour y retrouver la présence toujours gracieuse et énigmatique de Marc Porel, mais le film est devenu invisible, et même son réalisateur Jean-Marie Périer n'en possède pas de copie. Il semblerait que la Columbia, propriétaire du négatif et théoriquement distributeur officiel du film, en bloque complètement la diffusion. Et en effet, après quelques passages à la télévision dans les années soixante-dix, on ne l'y a plus revu depuis et le film n'est jamais sorti en VHS ou DVD... La seule trace qui en reste aujourd'hui, ce sont les quelques photos de tournage, la pochette du disque de la bande originale du film, les affiches ou le matériel publicitaire disponibles sur la Toile, seules preuves, avec les souvenirs de ceux qui ont participé à son tournage, que Tumuc Humac a vraiment existé...






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