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jeudi 30 octobre 2014

Autunno (Automne)




Ecco, su noi cadere i trapassi delle stagioni. Va' a casa e leggiti il Canto d'autunno prima d'andare a letto. Recita la tua orazione per i tempi che passano e per le necessarie espiazioni. Questi brividi che ci allontanano da quel che eravamo ancora ieri, incalcolabilmente, non sono che le prime, inutili reazioni del nostro spirito all'inevitabile oblio. L'aria è già piena di vaneggiamenti e tentazioni che non hanno altro scopo se non d'illudere i nostri peniseri per lasciarsi poi, disorientati e soli, sulla soglia d'orizzonti nuovi. Ecco che l'uomo sente un irrazionale bisogno di dormire. Il tempo intanto, come un gran mago, lo prende su leggermente e lo porta dove vuole lui. Il tempo diviene contagioso, influente. Addio sicuri indugi, ardenti audacie dell'estate ! Ora non possiamo star fermi. Non possiamo uscire nei momenti più divini. Qualchecosa si opera velatamente nella natura che ha bisogno di non essere visto, di star solo. 
E anche la nostra volontà di essere si ritira, emigra.

Vincenzo Cardarelli  Viaggi nel tempo (1916-1917)




Et voici que s'abat sur nous le passage des saisons. Rentre à la maison et lis le Chant d'automne avant de te coucher. Récite ton oraison pour les temps qui passent et pour les nécessaires expiations. Ces frissons qui nous éloignent de ce que nous étions encore hier, incalculablement, ne sont que les premières, inutiles réactions de notre esprit face à l'oubli inévitable. L'air est déjà plein de divagations et de tentations qui n'ont d'autre but que de leurrer nos pensées pour nous laisser ensuite, désorientés et seuls, sur le seuil d'horizons nouveaux. Voici que l'homme éprouve un irrationnel besoin de dormir. Au même moment, le temps, comme un grand magicien, le soulève avec légèreté et l'emporte là où il veut. Le temps devient contagieux, influent. Adieu, tranquilles hésitations, ardentes audaces de l'été ! Maintenant, nous ne pouvons pas rester immobiles. Nous ne pouvons pas sortir dans les moments les plus divins. Dans la nature, de façon cachée, quelque chose se passe qui a besoin de ne pas être vu, de demeurer seul.
Et à son tour notre volonté d'être se replie, émigre.

(Traduction personnelle)






Images : en haut et au centre, Costanza Valle  (Site Flickr)

en bas, Aurelio Candido  (Site Flickr)



1 commentaire:

  1. Lecture émouvante et profonde, photos, sonate de Schubert : quelle merveille !
    Spirale du temps retrouvé en cette saison, dessinée par la pensée mélancolique de Vincenzo Cardelli.
    Mémoire miroitante, perdue ou presque évanouie. Interrogation soucieuse de l'ombre du temps. Solitude favorable à la conscience de soi. (J'aime cette référence à Baudelaire). Énigme d'automne.

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