Cristo al Mandrione (Jésus-Christ au Mandrione) est une des chansons en romanesco (le dialecte romain) écrites par Pasolini pour Laura Betti (sur une musique de Piero Piccioni) au début des années soixante. Le Mandrione était dans les années cinquante une des zones les plus pauvres de Rome. Le nom de ce qui était alors une borgata vient de la rue qui la traverse (Via del Mandrione), où passaient autrefois les troupeaux ("mandrie" en italien) que l'on conduisait aux pâturages. Juste après la seconde guerre mondiale, c'est dans ce quartier que se réfugièrent des rescapés des bombardements, des tziganes et des gens venus du Sud de l'Italie, à l'intérieur de baraques construites sous les arcs du grand aqueduc qui traverse cette zone. Aujourd'hui, le quartier populaire du Mandrione a bien changé, à la suite d'une grande opération dite de "réhabilitation" ; il ne ressemble plus du tout à ce qu'il était quand Pasolini a écrit cette chanson.
La version de Grazia De Marchi proposée ici n'est pas celle que je préfère, mais c'est la seule dont on dispose sur le Net ; il est dommage qu'on n'y trouve pas celle de Laura Betti, et surtout la poignante interprétation de la chanteuse romaine Gabriella Ferri, qui se trouve sur l'un de ses derniers disques, Ritorno al futuro, publié en 1997.
La version de Grazia De Marchi proposée ici n'est pas celle que je préfère, mais c'est la seule dont on dispose sur le Net ; il est dommage qu'on n'y trouve pas celle de Laura Betti, et surtout la poignante interprétation de la chanteuse romaine Gabriella Ferri, qui se trouve sur l'un de ses derniers disques, Ritorno al futuro, publié en 1997.
Ecchime dentro qua',
tutta ignuda e fracica
fino all'ossa de guazza,
'ntorno a me che c'è :
quattro muri zozzi un tavolo
un bide'.
Filame se ce sei Gesu Cristo,
guardeme tutta sporca de pianto,
abbi pieta' de me !
Io che nun so gnente
e te er re dei re !
Lavora' senza mai rifiata',
moro ma l'anima nun sa.
Filame se ce sei
Gesu Cristo !
Et je me retrouve encore ici,
dans la boue, nue et trempée jusqu'aux os,
autour de moi, il n'y a que ces quatre murs sales,
une table et un bidet.
Si tu m'entends, aide-moi, Jésus !
Regarde-moi, salie par mes pleurs,
aie pitié de moi, qui ne suis rien,
ô toi, le Roi des Rois !
Je travaille sans relâche,
je meurs, mais mon âme n'est pas en paix.
Jésus, si tu m'entends,
aide-moi !
Source de la vidéo : Site Flickr
Source des images : site Pasolini.net
tutta ignuda e fracica
fino all'ossa de guazza,
'ntorno a me che c'è :
quattro muri zozzi un tavolo
un bide'.
Filame se ce sei Gesu Cristo,
guardeme tutta sporca de pianto,
abbi pieta' de me !
Io che nun so gnente
e te er re dei re !
Lavora' senza mai rifiata',
moro ma l'anima nun sa.
Filame se ce sei
Gesu Cristo !
Et je me retrouve encore ici,
dans la boue, nue et trempée jusqu'aux os,
autour de moi, il n'y a que ces quatre murs sales,
une table et un bidet.
Si tu m'entends, aide-moi, Jésus !
Regarde-moi, salie par mes pleurs,
aie pitié de moi, qui ne suis rien,
ô toi, le Roi des Rois !
Je travaille sans relâche,
je meurs, mais mon âme n'est pas en paix.
Jésus, si tu m'entends,
aide-moi !
Source de la vidéo : Site Flickr
Source des images : site Pasolini.net
MERCI
RépondreSupprimerDifficile d'imaginer une telle misère qui s'ajoutait aux désastres de la guerre. On a l'impression qu'elle a été éradiquée du monde, alors que ne nos jours, des personnes vivent dans les mêmes conditions de pauvreté au cœur de la richesse du monde.
RépondreSupprimerScandaleux et injuste. Qui chante, aujourd'hui l'errance des roms ?
Roger
Christiane : merci à vous de votre passage sur ce blog !
RépondreSupprimerRoger : et il y avait aussi des roms à cette époque au Mandrione, comme on peut le voir ici...
Belle chanson de Grazia De Marchi
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