"Altrove, in lontananza, e tardi, o forse mai !
Non so dove tu fuggi, tu non sai dove vado..."
Tu étais sur le parvis de l'Opéra de Paris, avec des bagages, le 1er décembre 1983, vers midi. Tu es de taille moyenne, tu pourrais avoir entre vingt-cinq et trente ans, tu es très brun, tu as les cheveux courts et une grosse moustache en guidon de bicyclette. Je ne serais pas étonné que tu sois Italien, Brésilien, étranger en tout cas, mais après tout je n'en sais rien. Nous nous sommes beaucoup regardés, et tu m'as souri. J'étais avec ma mère, nous sortions d'une exposition sur Wagner et la France, je n'ai pas pu venir te parler. Tu as fait un geste des deux bras, qui semblait exprimer des regrets, et qui augmente encore les miens.
Renaud Camus Chroniques achriennes, Éditions P.O.L, 1984
Image : en bas, Maxime de Roeck (Site Flickr)
Une pièce que j'aime beaucoup jouer
RépondreSupprimerDouceur du We
Mamina de S