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lundi 30 juillet 2012

Aria siciliana




Giuni Russo et Franco Battiato chantent Strade parallele (Aria siciliana), de Giuni Russo et Maria Antonietta Sisini :




Dumínica jurnata di sciroccu
fora nan si pò stari
pi ffari un pocu ‘i friscu
mettu a finestra à vanedduzza
e mi vaju a ripusari.

A stissa aria ca sò putenza strogghi u mò pinzeri.
U cori vola s’all’umbra pigghi forma e ti prisenti
nan pozzu ripusari.

U suli ora trasi dintr’u mari
e fannu l’amuri
‘un c’è cosa cchiù granni
tu sì la vera surgenti
chi sazia i sintimenti.

A stissa aria ca sò calura crisci e mi turmenta.
U cori vola sintennu sbrizzi d’acqua di funtana
ndo mò jardineddu
mi piaci stari sula.

A stissa aria ca sò calura crisci e mi turmenta.
U cori vola sintennu sbrizzi d’acqua di funtana
ndo mò jardineddu mi piaci stari sulu
mi piaci stari sula.


Routes parallèles


Dimanche, journée de sirocco
on ne peut pas sortir
pour avoir un peu de fraîcheur
j'entrouvre la fenêtre
et je vais me reposer.

Le même souffle chaud grandit et me tourmente.
Le cœur s'envole quand dans l'ombre tu prends forme et apparais
je ne peux pas trouver le repos.

Maintenant le soleil
fait l'amour avec la mer
il n'y a rien de plus grand
tu es la source unique
où s'assouvissent les sentiments.

Le même souffle chaud grandit et me tourmente.
Le cœur s'envole au son de fontaines jaillissantes
dans mon petit jardin
il me plaît d'être seule.

Le même souffle chaud grandit et me tourmente.
Le cœur s'envole au son de fontaines jaillissantes
dans mon petit jardin
il me plaît d'être seul
il me plaît d'être seule.

(Traduction personnelle) 






 
 
Images : en haut, Javizz (Site Flickr)

en bas, Alessandro  (Site Flickr)

samedi 28 juillet 2012

Malincunia





Santa Lucia luntana (E.A. Mario) est une des plus célèbres (et des plus belles) chansons napolitaines ; j'aime beaucoup cette interprétation de Roberto Murolo, sans pathos ni emphase (le péché mignon de la plupart des ténors lorsqu'ils s'essaient à ce type de répertoire), mais avec beaucoup de grâce et de mélancolie...




Partono 'e bastimente
p' 'e terre assaje luntane,
cantano a buordo e so' napulitane !
Cantano pe' tramente
'o golfo già scompare,
e 'a luna, 'a miez' 'o mare,
'nu poco 'e Napule
lle fa vede'...

Santa Lucia,
luntana 'a te
quanta malincunia !
Se gira 'o munno sano,
se va a cerca' furtuna,
ma quanno sponta 'a luna
luntana a Napule
nun se po' sta !

E sonano... Ma 'e mmane
tremmano 'ncopp' 'e corde...
quanta ricorde, ahimé,
quanta ricorde !
E 'o core nun 'o sane
nemmeno cu 'e canzone,
sentenno voce e suone,
se mette a chiagnere
ca vo' turna' !

Santa Lucia,
luntana 'a te
quanta malincunia !
Se gira 'o munno sano,
se va a cerca' furtuna,
ma quanno sponta 'a luna
luntana a Napule
nun se po' sta !

Santa Lucia tu tiene
solo 'nu poco 'e mare,
ma cchiù luntana staie,
cchiù bella pare !
È 'o canto d' 'e Ssirene
ca tesse ancora 'e rezze,
core, nun vo' ricchezze :
si è nato a Napule
ce vo' muri' !

Santa Lucia,
luntana 'a te
quanta malincunia !
Se gira 'o munno sano,
se va a cerca' furtuna,
ma quanno sponta 'a luna
luntana a Napule
nun se po' sta !




Les navires s'en vont,
vers des terres bien lointaines,
et ceux qui chantent à bord sont napolitains !
Ils chantent, tandis qu'au crépuscule,
disparaît déjà la baie,
et seul le reflet de la lune sur la mer
leur permet de voir encore
un peu de Naples...

Santa Lucia, loin de toi, quelle nostalgie !
On fait le tour du monde,
pour y chercher fortune,
mais quand paraît la lune,
c'est à Naples
que l'on rêve de revenir !

Ils jouent, mais leurs mains tremblent sur les cordes,
car ils repensent au passé !
Et ce ne sont pas les chansons
qui peuvent guérir les cœurs :
toutes ces voix et tous ces airs
les font pleurer
de nostalgie...

Santa Lucia lointaine...

Santa Lucia, tu n'es pas bien grande,
mais plus on est loin de toi,
et plus tu parais belle !
C'est le chant des Sirènes
qui savent si bien nous attirer,
le cœur n'a que faire des richesses :
s'il est né à Naples, il veut y mourir !

Santa Lucia lointaine...

(Traduction personnelle)
 

Images : en haut, Site Flickr
en bas, Site Flickr

jeudi 5 juillet 2012

In quell'ombra (Dans cette ombre)




Deux poèmes d'Aldo Palazzeschi :


La vecchia del sonno

Centanni ha la vecchia.
Nessuno la vide aggirarsi nel giorno.
Sovente la gente la trova a dormire
vicino alle fonti :
nessuno la desta.
Al dolce romore dell'acqua
la vecchia s'addorme,
e resta dormendo nel dolce romore
dei giorni dei giorni dei giorni...


La vieille du sommeil

La vieille a cent ans.
Personne ne la vit jamais errer pendant le jour.
Souvent on la trouve endormie
près des fontaines :
personne ne la réveille.
Au doux bruit de l'eau
la vieille s'endort,
et elle continue à dormir dans la douce rumeur
des jours des jours des jours... 






Ara Mara Amara

In fondo alla china,
fra gli alti cipressi,
è un piccolo prato.
Si stanno in quell'ombra
tre vecchie
giocando coi dadi.
Non alzan la testa un istante,
non cambian di posto un sol giorno.
Sull'erba in ginocchio
si stanno in quell'ombra giocando.


Ara Mara Amara

Au bout de la pente,
parmi les hauts cyprès,
il y a un petit pré.
Dans cette ombre demeurent
qui jouent aux dés.
Elles ne lèvent jamais la tête,
elles ne changent jamais de place.
À genoux sur l'herbe
elles jouent dans cette ombre. 


Pour les deux poèmes : Aldo Palazzeschi  Tutte le poesie, Ed. Mondadori, I Meridiani  (Traduction personnelle)








Images : en haut, Diana Achille  (Site Flickr)

au centre, Angela Massagni  (Site Flickr)

 en bas, Alessandro Forni  (Site Flickr)