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mercredi 30 novembre 2016

La Dolcezza (La Douceur)




Le dolcezze 

Le domeniche azzurre della primavera.
La neve sulle case come una parrucca bianca.
Le passeggiate degli amanti lungo il canale.
Fare il pane la mattina di domenica.
La pioggia di Marzo che batte sui tegoli grigi.
Il glicine fiorito su pel muro.
Le tende bianche alle finestre del convento.
Le campane del sabato.
I ceri accesi davanti alle reliquie.
Gli specchi illuminati nelle camere.
I fiori rossi sopra la tovaglia bianca.
Le lampade d’oro che s’accendono la sera.
I crepuscoli di sangue che muoion sulle mura.
Le rose sfogliate sul letto dei malati.
Suonare il pianoforte un giorno di festa.
Il canto del cuculo nella campagna.
I gatti sopra i davanzali.
Le candide colombe sui tetti.
Le malve nelle pentole.
I mendicanti che mangian sulle soglie delle chiese.
I malati al sole.
Le bambine che si pettinano l’oro al sole sulle porte.
Le donne che cantano alle finestre.


Corrado Govoni  Gli aborti, 1907






Les douceurs

Les dimanches d'azur du printemps.
La neige sur les maisons comme une perruque blanche.
Les promenades des amants le long du canal.
Faire le pain le dimanche matin.
La pluie de Mars qui bat sur les tuiles grises.
La glycine fleurie sur le mur.
Les rideaux blancs aux fenêtres du couvent.
Les cloches du samedi.
Les cierges allumés devant les reliques.
Les miroirs illuminés dans les chambres.
Les fleurs rouges sur la nappe blanche.
Les lampes dorées qui s'allument le soir.
Les crépuscules sanglants qui meurent sur les murs.
Les roses effeuillées sur les lits des malades.
Jouer du piano un jour de fête.
Le chant du coucou dans la campagne.
Les chats sur les rebords des fenêtres.
Les colombes blanches sur les toits.
Les mauves dans les casseroles.
Les mendiants qui mangent sur les seuils des églises.
Les malades au soleil.
Les fillettes qui peignent leurs cheveux blonds au soleil sur les pas des portes.
Les femmes qui chantent aux fenêtres.

(Traduction personnelle)








Images : en haut, Site Flickr

au centre, Fabio Pistillo (Site Flickr)

en bas, Site Flickr



vendredi 26 juin 2015

Tutto quello che passa in una via (Tout ce qui passe par une rue)




Tutto quello che passa in una via

Passa con la sua fascinetta sotto il braccio
il povero spazzacamino tutto nero
che getta il suo grido acuto e triste
pieno di nostalgia, che fa pensare
a un Natale tra i monti
e a tante cose bianche e malinconiche ;
passa il filosofo cenciaiuolo
che si ferma a frugare col bastone
nell'immondizie accumulate
ai canti delle case ;
passa l'imbacuccata cerinaia,
poverina! che ha tanto freddo e porta
tanto fuoco con sé
da incendiare tutta la città ;
passano i mendicanti campagnoli
che si ferman di porta in porta
a chiedere la carità ;
passan le grigie squadre d'Orsoline
che vanno a passeggiare sulle mura
nel pomeriggio di domenica
ed i neri seminaristi
che si spargon tra gli alberi forensi
come corvi a pasturarsi,
reclute del paradiso ;
passan le coppie degli amanti preoccupati,
passan le coppie pallide degli sposi,
passano i vecchi stanchi,
passani i poveri morti
che vanno all'ultima dimora ;
passano i girovaghi
con la lor musica a tracolla
che non è buona che di piangere
o gli organi di Barberia
che ridon e piangono per pochi soldi
come i pagliacci ;
passano i curvi pellegrini stranieri
che domandano il cammino di Roma.

Corrado Govoni  Armonia in grigio e in silenzio, 1903






Tout ce qui passe par une rue

Passe avec son petit fagot sous le bras

le pauvre ramoneur tout noir
qui lance son cri aigu et triste
plein de nostalgie, qui fait penser
à un Noël dans la montagne
et à tant de choses blanches et mélancoliques ;
passe le philosophe chiffonnier
qui s'arrête pour fouiller de son bâton
les ordures amoncelées
aux coins des maisons ;
passe la marchande d'allumettes emmitouflée,
la pauvre ! elle a si froid alors qu'elle porte
assez de feu sur elle
pour incendier la ville entière ;
passent les mendiants campagnards
qui s'arrêtent de porte en porte
pour demander la charité ;
passent les grises files d'Ursulines
qui vont se promener sur les remparts
le dimanche après-midi
et les noirs séminaristes
qui s'éparpillent dans les arbres majestueux
comme des corbeaux cherchant leur pitance,
dans l'attente du paradis ;
passent les couples d'amants préoccupés,
passent les couples pâles des époux,
passent les vieux fatigués,
passent les pauvres morts
qui rejoignent leur dernière demeure ;
passent les vagabonds
avec leur musique en bandoulière
qui n'est bonne qu'à pleurer
ou les orgues de Barbarie
qui rient et pleurent pour quelques sous
comme les clowns ;
passent, le dos courbé, les pèlerins étrangers
qui demandent le chemin de Rome.

(Traduction personnelle)








Images : en haut et au milieu : Paolo Squarzoni  (Site Flickr)

en bas, Site Flickr



mardi 6 novembre 2012

Cesenatico




 Cesenatico vecchio

In paese di mare
il mare è da per tutto.

Ovunque s’ode il flutto
che ci fa camminare.

In cimitero s’ode
così come alla riva.

E’ una voce furtiva,
una specie di lode.

Ai vivi non dispiace
il camposanto a mare.

Lì ci verranno a stare
godendo il lido in pace.

Ai vivi piace il vino,
piacciono grida ed ire.

Ma poi, sotterra, udire
il mare più vicino.

I morti son contenti
se il mare li protegge.

Qualche lumino regge,
due o tre sono già spenti.

Marino Moretti  Diario senza le date Mondadori, 1974






 Cesenatico vecchio

la mer est partout.

Partout on entend le flot
qui nous fait avancer.

On l'entend au cimetière
comme sur la rive.

C'est une voix furtive,
une sorte de louange.

Aux vivants ne déplaît pas
le cimetière marin.

Ils viendront y reposer
jouissant de la paix du rivage.

Les vivants aiment le vin,
ils aiment les cris et les fureurs.

Mais, sous terre, il leur plaît 
d'entendre la mer tout près d'eux.

Les morts sont contents
si la mer les protège.

Quelques lumignons brillent encore,
deux ou trois sont déjà éteints. 

(Traduction personnelle)






Images : grazie a Massimiliano Calamelli  (Site Flickr)



mardi 21 août 2012

Riderella (Fou rire)




Pour se rafraîchir un peu en ces jours de canicule :






Riderella

Sotto il raggio del sol la fontanella
dalla muscosa selce esce e zampilla,
ed ai vicini fior reca una stilla
di quando in quando mentre che balzella.

Giunge a un rivo, e alla piana acqua sorella
tutta si dona : presso alla  tranquilla 
sponda spumeggia la sua gioia e oscilla,
e ride ride ride, Riderella.

Contenta della sua provvida vena
stornellando compone essa una varia
opra minuta pendula di trine,

e già di mille folgorii balena
e mille volte rapida nell'aria
accende sette luci adamantine !

Marino Moretti  Poesie scritte col lapis (1910)

 
Fou rire

Sous les rayons du soleil la petite fontaine 
Sort en jaillissant de la pierre moussue, 
et aux  fleurs voisines elle apporte une goutte 
ça et là au hasard de ses bonds

Elle parvient à un ruisseau,  et à l’eau calme et familière 
elle se mêle : près de la tranquille rive 
sa joie oscille et écume
et elle rit elle rit elle rit, Fou rire. 

Heureuse de sa chance providentielle 
en chantonnant elle compose 
un petit air tout en dentelles, 

et elle brille déjà de mille éclats 
et mille fois rapide dans l’air 
elle allume sept lumières adamantines !

(Traduction personnelle) 








Images : en haut, Site Flickr

en bas, Alessandro Ruelé  (Site Flickr)




lundi 27 février 2012

Dopo (Après)




« Ma in tanta noia ed uggia dell'oscura provincia 
resta pure una cincia che informa : "È stato a Bruggia..." » 

M.M. Appunti per autoritratto





Io non so che avverrà di questa casa,
s'ella sarà venduta,
s'ella sarà abbattuta,
se diverrà perfino un'altra casa.

Altre porte e finestre, altra cimasa,
altre rondini ed altri davanzali,
altri riposi d'ali.
Altro capo, altre serve, altre famiglie
come altre cose a me care o discare.
Altri libri, altro cibo, altre stoviglie,
altri letti, altre bare.

Che cosa dunque rimarrà di mio
per caso, in queste stanze, o per dispetto ?
Chi sa, forse un panchetto,
un panchetto di quando ero bambino
o un'eco incomprensibile, un fruscio...

Altro mendico va di casa in casa,
di scalino in scalino,
ed altra madre chiama altro Marino
che in altra ora rincasa.

Marino Moretti  Congedo






Je ne sais pas ce qu'il adviendra de cette maison,
si elle sera vendue,
si elle sera abattue,
si  elle deviendra même une autre maison.

D'autres portes et d'autres fenêtres, une autre cimaise,
d'autres hirondelles et d'autres rebords
pour y reposer leurs ailes.
Un autre maître, d'autres servantes, d'autres familles
et d'autres choses pour moi chères ou désagréables.
D'autres livres, d'autres mets, une autre vaisselle,
d'autres lits, d'autres cercueils.

Que restera-t-il donc de ce qui fut à moi
dans ces pièces, par hasard ou par jeu ?
Qui sait, peut-être un petit banc,
un petit banc du temps où j'étais enfant
ou un écho incompréhensible, un bruissement... 

Un autre mendiant va de maison en maison,
de marche en marche,
et une autre mère appelle un autre Marino
qui rentre à la maison à une autre heure.

Marino Moretti  Adieu (Traduction personnelle)








Images : en haut, Site Flickr

au centre et en bas, Massimiliano Calamelli  (Site Flickr)

vendredi 24 février 2012

Dinanzi a un grande specchio (Devant un grand miroir)




"Poche parole avare per dire quel che valgo : 
oh, non certo un hidalgo, solo un crepuscolare..." 

 M.M. Appunti per autoritratto







Che pretendi da me tu, sconosciuto,
che mentre io parlo e m'agito e ti miro,
t'agiti e parli senza che un sospiro
esca dalle tue labbra di velluto ?

Chi sei tu ? Che vuoi tu ? Perché ài saputo
imitar gli altrui gesti, e il mio respiro
a raccoglier ti chini, e s'io m'adiro
tu pur t'adiri, ma restando muto ?

Perché mi fissi tanto ? Perché fai
sì brutto piglio ? Perché stai rinchiuso
in questa gabbia, in questo quadro vuoto ?

Non ti conosco, non t'ò visto, mai
in altro luogo... Vattene ! Non uso
guardare in faccia chi mi è troppo ignoto !

Marino Moretti  Poesie scritte col lapis


Qu'attends-tu de moi, inconnu,
qui pendant que je parle et m'agite et te regarde,
t'agites et parles sans qu'un soupir
ne sorte de tes lèvres de velours ?

Qui es-tu ? Que veux-tu ? Pourquoi as-tu appris
à imiter les gestes des autres, pourquoi te penches-tu
pour recueillir mon souffle, et si je me fâche
pourquoi te fâches-tu aussi, tout en restant muet ?

Pourquoi me fixes-tu ainsi ? Pourquoi prends-tu
cet air mauvais ? Pourquoi restes-tu enfermé
dans cette cage, dans ce cadre vide ?

Je ne te connais pas, je n'ai t'ai jamais vu
ailleurs... Va-t'en ! Je n'ai pas l'habitude
de dévisager qui m'est trop inconnu !

(Traduction personnelle)








Poesie scritte col lapis (Poésies écrites au crayon) est paru aux éditions Ricciardi, à Naples, en 1910. Le recueil a été récemment réédité aux éditions Palomar, Bari.