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mardi 1 janvier 2013

Capodanno (Jour de l'an)



"Un anno vecchio è una lettera scritta male, 
un anno nuovo è il ricorso che ferma la pratica.

Ennio Flaiano La valigia delle Indie 





[1971] 
31 dicembre. È da stamattina che stanno sparando, fuori. Cominciano a salutare l’anno nuovo. Alle due del pomeriggio è già pericoloso girare per strada. La mia idea di partire alle nove per non assistere alla baraonda e passare così la notte dell’ultimo dell’anno in treno non ha più senso. Ma partiamo lo stesso. Non si trovano taxi. Ci accompagna un amico. Alla stazione non si trovano portabagagli, c’è un vecchio che fa il portabagagli abusivo e chiede una somma spropositata per portare al treno col suo carretto le nostre valigie. Benissimo. Nella stazione sparano e si sente, nelle pause, il borbottio di tutta la città che spara, nei quartieri vicini e più lontani. Non si capisce perché. Sfugge tutto. Forse sbagliamo noi a non accettare il punto di visto della maggioranza. Sparare per sentirsi che cosa ? Più forti, più allegri, più mandolinisti ? Non si capisce. Il treno infine è una soluzione. 

Alle undici della mattina dopo arriviamo a Montreux. La stazione è deserta. Il giovane portabagagli si toglie il berretto e tenendolo tra le due mani ci dice : «La coincidenza parte tra un’ora. Dieci minuti prima troverete il vostro bagaglio sul treno. Avete tempo di fare un giro per la città o per andare al caffè. Ce ne sono due. Uno nell’interno della stazione, l’altro di fronte. Grazie.» E se ne va con un accenno di inchino. 

La città è deserta. Un sole pallido sfiora la nebbia del lago. Cigni, anatre e gabbiani lungo la riva. Passeggio tranquillo.

Ennio Flaiano  Diario degli errori  Ed. Adelphi, 1976






[1971] 
31 décembre. Depuis ce matin, ils tirent des pétards, là-dehors. Ils commencent à saluer l’année nouvelle. À deux heures de l’après-midi, il est déjà dangereux de sortir dans la rue. Mon idée de partir à neuf heures pour échapper au tintamarre et passer ainsi la dernière nuit de l’année en train n’a plus de sens. Mais nous partons quand même. On ne trouve pas de taxi. Un ami nous accompagne. À la gare, il n’y a pas de porteurs, seulement un vieillard qui travaille au noir et demande une somme démesurée pour transporter nos bagages jusqu’au train avec sa charrette. Très bien. Dans la gare, on lance des pétards, et l’on entend, entre deux détonations, le boucan de toute la ville où l’on tire, dans les quartiers proches ou plus lointains. On ne comprend pas pourquoi. Cela nous échappe. Peut-être avons-nous tort de ne pas accepter le point de vue de la majorité. Pourquoi se mettent-ils tous à lancer des pétards ? Pour se sentir plus forts, plus joyeux, plus joueurs de mandoline ? C’est incompréhensible. Finalement, le train est une solution.

Le lendemain, à onze heures du matin, nous arrivons à Montreux. La gare est déserte. Le jeune porteur enlève sa casquette et, en la tenant entre ses mains, nous dit : «Vous avez une correspondance dans une heure. Dix minutes avant, vous trouverez vos bagages sur le train. Vous avez le temps de faire un tour en ville ou d’aller dans un café. Il y en a deux. L’un se trouve dans la gare et l’autre est juste en face. Je vous remercie.» Et il s’en va en esquissant une révérence.

La ville est déserte. Sur le lac, un pâle soleil perce le brouillard. On aperçoit des cygnes, des canards et des mouettes sur la rive. Je me promène tranquillement.

(Traduction personnelle












Images : (1) et (2) Paolo Serra  (Site Flickr)

(3) Sonja Pieper  (Site Flickr)

(4) Cesar Pics  (Site Flickr)



2 commentaires:

  1. Ce désert du 1er janvier au matin se lie à l'aube que vous aimez tant, comme une neige où poser un pas...
    Dans ce silence fragile et éphémère, belle année à vous cher Emmanuel.

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  2. Merci, Christiane, et tous mes vœux pour cette nouvelle année !

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