In quel momento ch'ero già felice
(Dio mi perdoni la parola grande
e tremenda) chi quasi al pianto spinse
mia breve gioia? Voi direte: "Certa
bella creatura che di là passava,
e ti sorrise". Un palloncino invece,
un turchino vagante palloncino
nell'azzurro dell'aria, ed il nativo
cielo non mai come nel chiaro e freddo
mezzogiorno d'inverno risplendente.
Cielo con qualche nuvoletta bianca,
e i vetri delle case al sol fiammanti,
e il fumo tenue d'uno due camini,
e su tutte le cose, le divine
cose, quel globo dalla mano incauta
d'un fanciullo sfuggito (egli piangeva
certo in mezzo alla folla il suo dolore,
il suo grande dolore) della Borsa e il Caffé dove seduto
oltre i vetri ammiravo io con lucenti
occhi or salire or scendere il suo bene.
Midi en hiver
En ce moment où j'étais déjà heureux
(Que Dieu me pardonne une parole si grande et si terrible)
qui mena presque jusqu'aux larmes ma joie fugace ?
Sans doute direz-vous : «Certaine belle créature qui passait par là
et qui t'a souri ?» En fait, ce n'est qu'un petit ballon,
un petit ballon bleu perdu dans l'azur de l'air,
et le ciel natal resplendissant comme jamais
en ce midi limpide et froid de l'hiver.
Un ciel avec quelques petits nuages blancs,
et les vitres des maisons flamboyant au soleil,
et la fumée légère d'une ou deux cheminées,
et au-dessus de chaque chose, les divines choses,
ce globe échappé de la main imprudente d'un enfant
(bien sûr, son chagrin, son grand chagrin, le faisait pleurer
au milieu de la foule) entre le Palais de la Bourse et le Café
où, assis derrière les vitres, les yeux brillants d'admiration,
je regardais tantôt monter, tantôt descendre son trésor.
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