Che dire se un giorno le cose naturali – fonti, boschi, vigne, campagna – saranno assorbite dalla città e dileguate, e s’incontreranno in frasi antiche ? Ci faranno l’effetto dei theoi, delle ninfe, del sacro naturale che emerga in qualche verso greco. Allora la semplice frase « c’era una fonte » commuoverà.
Cesare Pavese Il mestiere di vivere Ed. Einaudi
Que dire, si un jour, les choses naturelles – sources, bois, vignes, campagne – sont absorbées par la ville et escamotées, et se rencontrent dans des phrases anciennes ? Elles nous feront l’effet des theoi, des nymphes, du naturel sacré qui surgit d’un vers grec. Alors la simple phrase « il y avait une source » sera émouvante.
(Traduction : Michel Arnaud)
(Traduction : Michel Arnaud)
Images : en haut, Tiziana de Meis (Site Flickr)
en bas, (1) Site Flickr
(2) Site Flickr
Ah, Pavese... ça ne m'étonne pas... et pourtant comme il a su aussi écrire la ville. Rafraîchissant et terrible cette page.
RépondreSupprimerEnfant, grandissant au pied de la Butte Montmartre, je rêvais en suivant les ruisseaux des... caniveaux, y jetant parfois une brindille qui devenait voilier. Je cherchais les petites fontaines Wallace - il y en a 50 dans Paris - et plus tard toutes les fontaines qui font de Paris un mirage enchanté. Les sources, je les ai découvertes beaucoup plus tard, en vacances. C'était tellement irréel cette eau qui sourdait des mousses et de la terre, cette force incroyable venue dont ne sait où, mystérieuse. Oui, il y avait du sacré dans cet inouï...
Maintenant, je connais une terre de sources et de torrents et sa nymphe...