O graziosa luna, io mi rammento
Che, or volge l'anno, sovra questo colle
Io venia pien d'angoscia a rimirarti :
E tu pendevi allor su quella selva
Siccome or fai, che tutta la rischiari.
Ma nebuloso e tremulo dal pianto
Che mi sorgea sul ciglio, alle mie luci
Il tuo volto apparia, che travagliosa
Era mia vita : ed è, né cangia stile,
O mia diletta luna. E pur mi giova
La ricordanza, e il noverar l'etate
Del mio dolore. Oh come grato occorre
Nel tempo giovanil, quando ancor lungo
La speme e breve ha la memoria il corso,
Il rimembrar delle passate cose,
Ancor che triste, e che l'affanno duri !
Giacomo Leopardi Canti
Ô gracieuse lune, je me souviens
Que, voilà maintenant un an, sur cette même colline
Je venais plein d'angoisse te contempler :
Et tu pendais alors sur cette forêt
Comme tu le fais aujourd'hui, l'éclairant tout entière.
Mais voilé et troublé par les larmes
Qui me montaient aux yeux
M'apparaissait ton visage, car tourmentée
Était ma vie ; et elle l'est encore, dans son tour immuable,
Ô lune bien-aimée. Et cependant me plaît
Le souvenir, et le rappel des ans
De ma souffrance. Oh, comme il est agréable
Au temps de la jeunesse, quand long est encore
Le cours de l'espoir et bref celui de la mémoire,
De se ressouvenir des choses du passé,
Bien que cela soit triste, et que le tourment dure !
(Traduction personnelle)
La séquence finale du dernier film de Fellini La Voce della luna
« Eppure io credo che se ci fossi un po' più di silenzio, se tutti facessimo un po' di silenzio, forse qualcosa potremmo capire... »
« Et pourtant, je crois que s'il y avait un peu plus de silence, si nous faisions tous un peu silence, peut-être pourrions-nous comprendre quelque chose... »
Que, voilà maintenant un an, sur cette même colline
Je venais plein d'angoisse te contempler :
Et tu pendais alors sur cette forêt
Comme tu le fais aujourd'hui, l'éclairant tout entière.
Mais voilé et troublé par les larmes
Qui me montaient aux yeux
M'apparaissait ton visage, car tourmentée
Était ma vie ; et elle l'est encore, dans son tour immuable,
Ô lune bien-aimée. Et cependant me plaît
Le souvenir, et le rappel des ans
De ma souffrance. Oh, comme il est agréable
Au temps de la jeunesse, quand long est encore
Le cours de l'espoir et bref celui de la mémoire,
De se ressouvenir des choses du passé,
Bien que cela soit triste, et que le tourment dure !
(Traduction personnelle)
La séquence finale du dernier film de Fellini La Voce della luna
« Eppure io credo che se ci fossi un po' più di silenzio, se tutti facessimo un po' di silenzio, forse qualcosa potremmo capire... »
« Et pourtant, je crois que s'il y avait un peu plus de silence, si nous faisions tous un peu silence, peut-être pourrions-nous comprendre quelque chose... »
"Il discorso della luna" (Le discours de la lune) de Jean XXIII (11 octobre 1962)
« Chers fils, j’entends vos voix. La mienne n’est qu’une voix isolée, mais elle reprend la voix du monde entier. Et ici, le monde entier est représenté. On dirait que la lune elle-même s'est hâtée ce soir, regardez-là tout en haut, pour pouvoir observer un spectacle que la basilique Saint-Pierre elle-même en quatre siècles d’histoire n’a jamais pu contempler.
Peu importe ma propre personne – c’est un frère qui vous parle, un frère devenu un père par la volonté de notre Seigneur, mais c’est à la fois la paternité, la fraternité et la grâce de Dieu qui célèbrent ensemble ce que nous ressentons cette nuit, et ce que nous ressentons, nous l’exprimons à la face du ciel et de la terre : la foi, l’espérance, la charité, l’amour de Dieu, l’amour du prochain — tout ce qui a contribué à l’œuvre du bien sur la route de la paix du Seigneur. Continuons donc, alors, de nous aimer les uns les autres, de prendre soin les uns des autres le long de la route, d’accueillir celui ou celle qui s’approche, et veillons à écarter les obstacles qui se présenteront.
En rentrant chez vous, vous allez retrouver vos enfants. Embrassez-les, faites-leur une caresse et dites-leur : "c’est le Pape qui t’embrasse". Et quand vous les trouverez en larmes, ayez toujours un bon mot pour eux. Pour toute personne qui souffre, ayez une parole de réconfort. Dites-lui : "le Pape est spécialement proche de nous dans les heures de tristesse et d’amertume". Et alors, tous ensemble, sachons toujours nous relever, reprendre vie – pour changer, pour respirer, pour pleurer –, mais toujours pleins de confiance dans le Christ qui nous aide et qui nous entend. Continuons d’avancer sur la route. »
Images : en haut, Renaud Camus (Site Flickr)
au centre, extrait du film de Fellini, La Voce della luna
Oh ! Pourquoi faut-il que la lune rende triste ? J'ai toujours une joie inexpliquée quand elle se dévoile, pleine, ronde, parfaite. Peut-être parce que mon fils est né alors qu'Armstrong posait le pied sur la lune ? Vous imaginez ? La mer de l'éternité et la terre toute bleue et ce silence bon à cueillir des étoiles...
RépondreSupprimerChristiane, je pense que dans le cas de Leopardi, c'est plutôt la vie en général – et la sienne en particulier – qui le rend triste ; la lune n'est que la confidente silencieuse à qui le poète s'adresse.
RépondreSupprimerJ'avais compris cela, Emmanuel... Mais j'ai envie de douceur, de paix, de confiance... Aller au-delà de la douleur, des pertes. Arriver à rayonner même dans le péril de la solitude. La lune c'est l'infini qui vient bercer toute douleur et transformer en compassion ce qui a été blessure ou déception. Dieu ou pas de Dieu... Il y a d'abord les valeurs humaines, la solidarité, la source, toutes les sources, la tendresse, la joie. donner est plus important que garder...
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