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samedi 15 janvier 2011

"Vivere ancora"


"C'est l'époque où toutes les villas, le long de l'avenue, sont habitées par des parents, des amis, tandis que maintenant, quelle révolution ! Il y a des coups de théâtre, des renversements. Seulement lui et elle, toujours ensemble, toujours enlacés, incapables de se séparer.
"




Travelling latéral suivant Gina en gros plan ; elle courbe la tête.

PÈRE. (off) Eh, Maman ! Maman ! Maman ! Eh bien, elle est partie.

Gina, se penchant, a mis un disque. Début de la musique et de la chanson Vivere ancora. On reste sur un gros plan de Gina, rêveuse, qui regarde Fabrizio hors champ. La chanson s'amplifie alors qu'elle avance en souriant et l'enlace. Ils dansent et sortent du champ, découvrant le père qui lit attentivement son journal, sans faire attention à rien. Il lève les yeux, puis se lève, ôtant ses lunettes. Il passe devant le couple, qui danse enlacé. Gros plan des deux.

PÈRE. (off) Je vais me coucher. Réveillez-moi à quatre heures.

On reste un moment sur Gina et Fabrizio. Suite de la chanson. Panoramique vers le fauteuil où dort la grand-mère. Le couple passe devant elle, la regarde dormir. Ils se regardent. Long baiser sur la bouche en gros plan. Ils se regardent, alors qu'à l'arrière-plan Antonio entre dans la pièce et les regarde. [Le scénario original indique ici qu'Antonio (Giuseppe dans le scénario), "comme l'enfant qui suit le joueur de flûte de Hamelin", avance d'abord dans le couloir, puis observe Gina et Fabrizio par la porte entr'ouverte avant d'entrer.]

GINA. (dos à nous et se tournant vers lui) Maintenant, nous dansons tous les deux, hein ?

Plan américain : pendant que Fabrizio la regarde, Gina prend Antonio dans les bras et essaie de le faire danser.

ANTONIO. Mais non, je ne sais pas !

GINA. Si, dansons, allons ! Mais si, danse !

ANTONIO. Qu'est-ce que tu veux que je danse, la danse de l'ours ?

GINA. Ne bouge pas !

Travelling avant sur Gina qui essaie d'entraîner Antonio dans la danse et fixe, par dessus son épaule, Fabrizio hors champ. Fin musique. Elle se serre contre Antonio, lui sourit.

(Découpage du film de Bernardo Bertolucci Prima della Rivoluzione, L'Avant-Scène Cinéma n. 82, juin 1968)




La chanson de Gino Paoli Vivere ancora (Vivre encore) :


Vivere ancora....
soltanto per un ora
e per un ora
averti tra le braccia
e far sparire
per sempre dal tuo viso
ogni incertezza
che ti tormenta ancora.

Vivere ancora....
soltanto per un ora
e per un ora
vedere sul tuo viso
tutto l'amore che ti ho
saputo dare
e la mia vita
che ora è solo tua.

E poi restare
vicini ad occhi aperti
ad aspettare che
dalla finestra giunga la luce
di un giorno che ci veda
stretti abbracciati
con gli occhi dentro agli occhi.

Poter vedere
in una stanza buia
con gli occhi chiusi
quello che vogliamo.

Poter sentire vicino alla mia mano
i tuoi capelli
sparsi sul cuscino
sentire che per sempre
il mio destino
è diventato tuo...


Vivre encore...
pour une heure seulement
et pour une heure
t'avoir dans mes bras
et effacer
pour toujours de ton visage
tous les doutes
qui encore te tourmentent.

Vivre encore...
pour une heure seulement
et pendant cette heure
voir sur ton visage
tout l'amour
que j'ai su te donner
et ma vie
qui maintenant t'appartient.

Et puis rester ensemble
les yeux ouverts
à attendre que
de la fenêtre
vienne la lumière
d'un jour qui nous voit
tous les deux enlacés
les yeux dans les yeux.

Pouvoir découvrir
dans une chambre obscure
les yeux fermés
tout ce que nous désirons.

Pouvoir sentir près de ma main
tes cheveux
répandus sur le coussin
et sentir que pour toujours
mon destin
t'appartient...


Source de la vidéo : Site YouTube

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