Francesco De Gregori chante Santa Lucia (1976, paroles et musique de F. De Gregori) :
Santa Lucia, per tutti quelli che hanno gli occhi
e un cuore che non basta agli occhi
e per la tranquillità di chi va per mare
e per ogni lacrima sul tuo vestito,
per chi non ha capito.
Santa Lucia per chi beve di notte
e di notte muore e di notte legge
e cade sul suo ultimo metro,
per gli amici che vanno e ritornano indietro
e hanno perduto l'anima e le ali.
Per chi vive all'incrocio dei venti
ed è bruciato vivo,
per le persone facili che non hanno dubbi mai,
per la nostra corona di stelle e di spine,
per la nostra paura del buio e della fantasia.
Santa Lucia, il violino dei poveri è una barca sfondata
e un ragazzino al secondo piano che canta,
ride e stona perchè vada lontano,
fa che gli sia dolce anche la pioggia delle scarpe,
anche la solitudine...
Sainte Lucie, pour tous ceux qui ont des yeux,
et un cœur pas assez grand pour leurs yeux
pour la tranquillité de ceux qui vont sur la mer
et pour chaque larme sur ta robe,
pour ceux qui n'ont pas compris.
Sainte Lucie, pour ceux qui boivent la nuit
et qui meurent la nuit, qui lisent la nuit
et tombent alors qu'ils étaient presque arrivés,
pour les amis qui s'en vont et reviennent sur leurs pas
parce qu'ils ont perdu l'âme et les ailes.
Pour tous ceux qui vivent à la croisée des vents
et sont brûlés vifs,
pour tous les gens simples qui n'ont jamais de doutes,
pour notre couronne d'étoiles et d'épines,
pour notre peur du noir et de l'imaginaire.
Sainte Lucie, le violon des pauvres est une barque percée
et un petit garçon, au deuxième étage, qui chante faux et qui rit ;
pour qu'il puisse aller loin,
fais que même la pluie dans ses chaussures lui soit douce,
et même la solitude...
(Traduction personnelle)
Oui, ces saints pour déposer des chagrins, des regrets qui sont trop lourds pour une oreille humaine, fut-ce celle de l'ami(e). Cette pauvreté extrême quand on a tout déposé de ses illusions, de ses attentes, de ses déceptions. Quand on squatte sa vie comme on le ferait d'un asile précaire. Alors, il reste les saints, moins impressionnants que les dieux, plus proches aussi. Des saints pour tous du plus pauvre à l'autre qui n'a ni froid, ni faim mais peut-être le cœur lourd... Des êtres imaginaires -peut-être-, des passeurs pour aller du jour au lendemain quand tout est noir. Alors la nuit, les petites lumières vacillantes des bougies, un chant très beau.
RépondreSupprimerCe blog est habité par la voix d'un poète...