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vendredi 1 novembre 2013

Une sera di novembre (Un soir de novembre)




 
« Viziacci »

disse mia madre lapidariamente
all'indirizzo del telegiornale
une sera di novembre dell'anno
millenovecentosettantacinque.
Con disgusto guardò da un'altra parte.

In quel momento ero appena entrato
adolescente pallido distratto
un po' assorto impacciato trasognato
non avevo sentito la notizia.

La appresi a scuola il giorno dopo, credo :
la morte a Roma di un grande poeta
e regista scrittore giornalista.

Pier Paolo Pasolini.

Antonio Turolo  Corruptio optimi pessima  nuova dimensione Editore, 2007
 

 




« Saletés de vices ! » 

dit lapidairement ma mère
à l'adresse du journal télévisé
un soir de novembre
de l'année milleneufcentsoixantequinze.
Avec dégoût elle détourna le regard.

Je venais de rentrer juste à ce moment-là
adolescent pâle distrait
un peu ailleurs maladroit rêveur
je n'avais pas entendu la nouvelle.

Je l'ai apprise en classe le lendemain, je crois :
la mort à Rome d'un grand poète
et cinéaste écrivain journaliste.

Pier Paolo Pasolini.

(Traduction personnelle) 






7 commentaires:

  1. Pasolini avait ce don : provoquer et voir dans l'autre son enfer, sa noirceur. Lui, au milieu de tout ce mal restait paradoxalement innocent du mal qu'on lui imputait... et allait, solitaire, sachant que la mort était au rendez-vous de ses désillusions... Mais qu'importe... Il avait les yeux trop purs pour voir dans le mal autre chose que la souffrance. Il aurait pu, lui aussi, murmurer : - Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font... Il avait le sens du sacré mais aussi du Mal, de la déchéance et de la rédemption.
    Cinéaste de la violence. Je me souviens de l'incandescent "Évangile selon saint Matthieu... de "Théorème" ( parabole éblouissante et le départ de cet étrange visiteur laissant chacun face à sa vérité...) . Incompris, lucide et poète ... N'a-t-il pas écrit : "L'histoire de la passion est "la plus grande qui soit" et les textes qui la racontent sont "les plus sublimes qui soient"...

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    1. Et j'aime que ce cinéaste scandaleux ait dédié son film sur l’Évangile "à la chère, joyeuse et familière mémoire de Jean XXIII"...

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  2. Oh, merci, Emmanuel pour le lien dans votre réponse. Comme le poème de Léopardi est doux... et aussi cette parole si simple et chaleureuse de Jean XXIII.. J'ignorais que le "scandaleux" Pasolini ait dédié ce film à la mémoire de Jean XXIII. Je me souviens du visage de sa mère dans le film, à la fin. Tant de douleur muette... Je crois que vous aviez mis ce plan en lien.

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    1. On peut voir ces images ici, tout en bas de l'article. Je pense à chaque fois en les voyant au témoignage de Nico Naldini, cousin germain et biographe de Pasolini, qui a assisté au tournage : juste avant cette scène de la crucifixion, Pasolini a simplement dit à sa mère : "Pense à Guido !" (le jeune frère, mort à vingt ans, en 1945, à la fin de la guerre).

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  3. Ces images me font toujours comme un coup de couteau dans le ventre (Merci !). D'ailleurs il ajoute (texte que vous avez traduit) : "J’avais frémi face à la fiction qui redevenait réalité. Mais les cris que nous entendions maintenant, seul un amphithéâtre de pierre grec aurait pu les contenir. Assis dans le salon, je demeurai immobile comme un insecte terrorisé."
    Ce Pasolini, quel cinéaste...

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  4. Je viens seulement d'ouvrir les liens en bas de page. Émotion de relire ou découvrir ces belles pages, ces films et photographies.

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  5. J'aime bien relire cette page en ce 2 novembre :
    http://finestagione.blogspot.fr/2010/12/il-faudra-donc-quitter-ce-monde.html

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