«Et ils vécurent éternellement malheureux.» C'est ainsi qu'il termine les contes qu'il écrit pour ne pas berner son fils.
Les Îles-Sous-le-Vent ! C'est comme si l'on vivait dans un aquarium, ou qu'on baignait dans l'huile. Tout y est paix ; la fumée du village s'élève en volutes vers le ciel, et son panache se reflète dans la mer. En traversant ces rues tranquilles, vous entendez le craquement des fleurs qui posent pour les natures mortes et se dessèchent dans la tiède torpeur de midi. Çà et là, un chantonnement étouffé, vous tombez sur un personnage drapé qui marmonne entre ses dents à la recherche d'une rime ; sur le seuil d'une maisonnette une inconnue vous invite à vous reposer, plus bas une autre vous appelle pour vous offrir une glace à la pistache. Je le répète, tout est paix ; la vie a rejoint ses limites.
Mais, au bout de quelques mois, par une nuit d'insomnie, résonne à votre oreille l'aigu grincement des rails du tramway au coin de la place du Risorgimento, et vous songez à la sciure de bois éparse sur le carrelage des bars, par les jours de pluie.
Ennio Flaiano Journal nocturne, Editions du Promeneur (Traduction : Soula Aghion et Christian Paoloni)
Poussé hors du pays par l'harmattan,
RépondreSupprimervictime de l'adsl, je vis moi aussi les nuits d'insomnie.
Je rejoins alors le pays de l'espoir et je retrouve le ciel, mon ciel.
Et puis, Fellini et Flaiano que j'adore.
Vous êtes sans aucun doute télépathe ?
En vous souhaitant une très bonne année, j'avoue que, égoïstement,je la devine aussi belle pour nous, vos lecteurs.
Merci beaucoup pour ce commentaire si aimable ; j'espère que tout va bien pour vous maintenant et je vous souhaite à mon tour une excellente année !
RépondreSupprimer