«Parfois cet amour des promenades le conduisait plus loin que d'habitude, et c'était un vrai plaisir de pouvoir partager avec lui ce parcours. Je ne pourrai jamais oublier, par exemple, l'excursion faite ensemble tant de fois, de Casarola jusqu'à la Bora del Bosco, une merveilleuse forêt de châtaigniers peuplée d'énormes rochers recouverts de mousse, constellée de séchoirs en ruine (ceux-là même dont il est question dans l'une des poésies du Voyage d'hiver, Le vent et la pluie) et pleine de "présences" : elfes, lutins, gnomes, fées, minuscules créatures de l'eau et de l'herbe, cachées dans l' "univers vert". Dans ce contexte, Attilio semblait parfaitement à son aise ; bien que déjà âgé, il parcourait les sentiers pierreux, entre les arbustes et les buissons, avec la souplesse et l'agilité d'un vrai montagnard. Cette aisance, cette agilité étaient contagieuses. Mais c'étaient surtout ses paroles, adaptées au rythme de ses pas, qui devenaient en ces circonstances un précieux viatique. C'est surtout dans ces moments-là que la composante magique de sa perception et de son imagination – cette façon de cueillir au vol de minuscules révélations – s'entrouvrait, comme un fruit délicat et savoureux.»
Paolo Lagazzi La casa del poeta, Ed. Garzanti, 2008 (Traduction personnelle)
Torrente
Spumeggiante, fredda,
Fiorita acqua dei torrenti,
Un incanto mi dai
Che più bello non conobbi mai ;
Il tuo rumore mi fa sordo,
Nascono echi nel mio cuore.
Ove sono ? fra grandi massi
Arruginiti, alberi, selve
Percorse da ombrosi sentieri ?
Il sole mi fa un po' sudare,
Mi dora. Oh, questo rumore tranquillo
Questa solitudine.
E quel mulino che si vede e non si vede
Fra i castagni, abbandonato.
Mi sento stanco e felice
Come une nuvola o un albero bagnato.
Attilio Bertolucci Sirio (1929), Ed. Garzanti
Écumante, fraîche,
Eau vive des torrents,
Tu es pour moi un enchantement
Comme je n'en connus jamais de plus beau ;
Ton grondement m'assourdit,
Et résonne dans mon cœur.
Où suis-je ? au milieu de gros rochers
Rouillés, d'arbres, de forêts
Parcourues par des sentiers ombreux ?
Le soleil me fait un peu transpirer,
Il me dore. Oh, cette rumeur tranquille
Cette solitude.
Et ce moulin que l'on voit sans le voir
Entre les châtaigniers, abandonné.
Je me sens las et heureux
Comme un nuage ou un arbre mouillé.
(Traduction personnelle)
Grazie agli amici di Legambiente Parma per le loro bellissime fotografie (Site Flickr)
Oh, merci , Emmanuel de m'avoie rendu, par ces si beaux textes, un bonheur inachevé. Doux Noël au magicien de Fine Stagione et à tous ses amis.
RépondreSupprimerCredo di vedere il vecchio mulino abbandonato sul sentiere del ponticello genovese,lungo il torrente di Pendente. E' lo stesso paesaggio; la stessa luce e le stesse pietre. Una medesima ambiente da condividere in questo periodo natalizio turbato dal vento.
RépondreSupprimerUn dolce Natale à E.F ed a Christiane,la sua fedele lettrice.
Angèle
Angèle : oui, tous ceux qui connaissent (et aiment) la montagne corse ne se sentiront pas dépaysés à Casarola, bien au contraire... Je vous présente à mon tour tous mes voeux pour ces fêtes qui s'annoncent !
RépondreSupprimerChristiane : merci de votre commentaire, et tous mes voeux pour ces fêtes de fin d'année !
merci à tous deux... Dolce Natale...
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