Tornai al mio giornale.Ed ecco, in fondo alla pagina di sinistra, di riscontro a quella sportiva, gli occhi mi caddero su un titolo di media grandezza.Diceva :
NOTO PROFESSIONISTA FERRARESE ANNEGATO NELLE ACQUE DEL PO PRESSO PONTELAGOSCURO
Credo che per qualche secondo il cuore mi si fermasse. Eppure non avevo capito bene, ancora non avevo capito bene, ancora non mi ero reso ben conto. Respirai profondamente. E adesso capivo, sì, avevo capito già prima che cominciassi a leggere il mezzo colonnino sotto il titolo, il quale non parlava affatto di suicidio, s'intende, ma, secondo lo stile dei tempi, soltanto di disgrazia (a nessuno era lecito sopprimersi, in quegli anni : nemmeno ai vecchi disonorati e senza più ragione alcuna di restare al mondo...).Non finii di leggerlo, comunque. Abbassai le palpebre. Il cuore aveva ripreso a battere regolare. Aspettai che l'Elisa, riapparsa per un attimo, ci lasciasse un'altra volta soli, e poi, quietamente, ma subito :« È morto il dottor Fadigati », dissi.
Giorgio Bassani Gli occhiali d'oro Ed. Mondadori
Je repris mon journal.Et voici qu'au fond de la page de gauche, en face de celle des sports, mes yeux tombèrent sur un titre de grosseur moyenne.Il était écrit :
UN MÉDECIN BIEN CONNU DE FERRARE SE NOIE DANS LES EAUX DU PÔ PRÈS DE PONTELAGOSCURO
Il me semble que pendant quelques secondes mon cœur s'est arrêté. Et pourtant, je n'avais pas pas bien compris, je n'avais pas encore bien réalisé.Je respirai profondément. Et maintenant je comprenais, oui, j'avais déjà compris avant de lire la demi-colonne sous le titre, dans lequel il n'était pas question de suicide, bien sûr, mais, selon le style de l'époque, seulement d'un accident (il n'était consenti à personne de mettre fin à ses jours, en ce temps-là, pas même aux vieillards déshonorés qui avaient perdu toute raison de vivre...).Quoi qu'il en soit, je n'achevai pas ma lecture. Je fermai les yeux. Mon cœur s'était remis à battre de façon régulière. J'attendis qu'Élise, un instant réapparue, nous laissât à nouveau seuls, et puis, calmement, je dis aussitôt :« Le docteur Fadigati est mort. »
Traduction : Muriel Gallot (Giorgio Bassani, Poèmes, Cahiers de l'Hôtel de Galliffet, 2007)
PONTELAGOSCURO
Dimenticami, se alla ruota sfavillante di raggi
ti affidi lungo gli asfalti dorati nella brezza
celeste che ti spalanca a sogni di giovinezza
infinita la fresca sera dei sottopassaggi.
Verso un borgo d'obliqui camini fumiganti,
bassi sull'erba madida della sgombra pianura,
emergi tu e ti dilegui. Vengono per l'aria scura
angeli in tuta azzurra, a sciami, in un fuoco di canti.
Giorgio Bassani Storie dei poveri amanti Ed. Mondadori
PONTELAGOSCURO
Oublie-moi, si à la roue étincelante de rayons
tu te confies le long de l'asphalte doré dans la brise
azurée que le soir frais des passages souterrains
ouvre pour toi à des rêves de jeunesse infinie.
Vers un bourg de cheminées penchées qui fument
en bas sur l'herbe humide de la plaine vide,
tu émerges et tu te dissipes. À travers l'air obscur arrivent
des anges en salopette bleue, en essaim, dans l'embrasement des chants.
Dimenticami, se alla ruota sfavillante di raggi
ti affidi lungo gli asfalti dorati nella brezza
celeste che ti spalanca a sogni di giovinezza
infinita la fresca sera dei sottopassaggi.
Verso un borgo d'obliqui camini fumiganti,
bassi sull'erba madida della sgombra pianura,
emergi tu e ti dilegui. Vengono per l'aria scura
angeli in tuta azzurra, a sciami, in un fuoco di canti.
Giorgio Bassani Storie dei poveri amanti Ed. Mondadori
PONTELAGOSCURO
Oublie-moi, si à la roue étincelante de rayons
tu te confies le long de l'asphalte doré dans la brise
azurée que le soir frais des passages souterrains
ouvre pour toi à des rêves de jeunesse infinie.
Vers un bourg de cheminées penchées qui fument
en bas sur l'herbe humide de la plaine vide,
tu émerges et tu te dissipes. À travers l'air obscur arrivent
des anges en salopette bleue, en essaim, dans l'embrasement des chants.
Traduction : Muriel Gallot (Giorgio Bassani, Poèmes, Cahiers de l'Hôtel de Galliffet, 2007)
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