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jeudi 26 mai 2011

La linea della lontananza





L'orizzonte è la linea della lontananza. È la lontananza che si rappresenta, si fa presenza, restando lontananza. È la lontananza che si mostra nella forma del confine. Linea dove il visibile tocca l'invisibile. Il visibile appare come raggiungibile, l'invisibile è l'irragiungibile : con l'uno e con l'altro ha un legame l'altrove.

L'orizzonte è la presenza dell'altrove, la mess'in scena della sua possibilità, e allo stesso tempo della sua esclusione.

L'orizzonte rivela l'essenza stessa della lontananza, cioè il nesso tra vedere e non vedere, tra reale e fantastico, tra terra e cielo. Come le altre figure della lontanaza – l'addio, la partenza, l'esilio, la nostalgia, il cielo e le sue rappresentazioni – l'orizzonte ha a che fare, contemporaneamente, con il finito e con l'indefinito, con l'apparenza e con il vuoto. Circonda, contiene, definisce, ma allo stesso tempo sfonda, disperde, sorpassa. L'al di qua e l'al di là si confrontano, si congiungono, si allontanano nell'orizzonte. La linea dell'orizzonte, diciamo. Perché vorremmo che fosse un luogo «lineare», definito, un luogo verso cui muovere. Come se qualcosa – un paesaggio ignoto, una foresta incantata – dovesse attenderci lì, sotto le ultime nuvole, in fondo all'ultima striscia di verde, di là dalla distesa degli ulivi. E invece la linea si muove con il nostro movimento, conquista terra e mari in rapporto al nostro cammino. L'orizzonte è sempre l'oltre di noi stessi. Sta dinanzi a noi, come un futuro immobile, che non ha possibilità di farsi presente. La linea è curva, così ci circonda ad anello, figurando la sfericità della terra, mimando l'equatore celeste e quello terrestre. Per poco la curva dell'orizzonte pone il nostro sguardo al centro di un mondo : illusione di dominio, figurazione di una centralità effimera. Quel cerchio è solo il limite del nostro vedere. Tutto quello in cui siamo circoscritti. Anello della finitudine.

Antonio Prete Trattato della lontananza ed. Bollati Boringhieri, 2008



 

L'horizon est la ligne de l'éloignement. C'est l'éloignement qui se représente, se fait présence, en demeurant lointain. C'est l'éloignement qui se montre sous la forme de la limite. Ligne où le visible touche l'invisible. Le visible apparaît comme ce que l'on peut atteindre, l'invisible est l'inatteignable : à l'un et à l'autre est lié l'ailleurs.
L'horizon est la présence de l'ailleurs, la manifestation de sa possibilité, et en même temps de son exclusion.

L'horizon révèle l'essence même de l'éloignement, c'est à dire le lien entre le visible et l'invisible, le réel et l'imaginaire, la terre et le ciel. Comme les autres figures de l'éloignement – l'adieu, le départ, l'exil, la nostalgie, le ciel et ses représentations – l'horizon est lié simultanément au fini et à l'indéfini, à l'apparence et au vide. Il entoure, il contient, il définit, mais en même temps il perce, il disperse, il dépasse. L'ici-bas et l'au-delà se confrontent, se rejoignent et s'éloignent dans l'horizon. Nous parlons de la ligne de l'horizon, parce que nous voudrions qu'elle soit un lieu «linéaire», bien défini, un endroit vers lequel on puisse aller. Comme si quelque chose – un paysage inconnu, une forêt enchantée – nous attendait là-bas, derrière les derniers nuages, au fond de l'ultime ligne verte, au-delà de l'étendue des oliviers. Et au contraire, la ligne se déplace en même temps que nous, elle gagne les terres et les mers au fur et à mesure que nous avançons. L'horizon est toujours l'au-delà de nous-mêmes. Il se présente à nous comme un futur immobile, qui ne peut pas devenir présent. La ligne est courbe, de telle façon qu'elle nous entoure comme un anneau, représentation de la sphéricité de la terre, évocation de l'équateur céleste et terrestre. Pour un instant, la courbe de l'horizon place notre regard au centre d'un monde : domination illusoire, figure d'une éphémère centralité. Ce cercle n'est que la limite de notre regard. C'est l'espace qui nous circonscrit. L'anneau de la finitude.

(Traduction personnelle)





 

Présentation du Trattato della lontananza sur le site de l'éditeur.

Sommaire de l'ouvrage (document au format pdf)

Ermeneutica lontananza : un bel article d'Antonio Errico sur l'oeuvre d'Antonio Prete.


Lire Antonio Prete en français :

Prosodie de la nature : fragments d'une physique poétique (éditions Lucie, 2004)

L'Imperfection de la Lune (collection Notule, éditions Abstème et Bobance, 2007)


Images
: L'Avventura, de Michelangelo Antonioni



Source de la vidéo
: Site YouTube


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