En sourdine
Calmes dans le demi-jour
Que les branches hautes font,
Pénétrons bien notre amour
De ce silence profond.
Fondons nos âmes, nos cœurs
Et nos sens extasiés,
Parmi les vagues langueurs
Des pins et des arbousiers.
Ferme tes yeux à demi,
Croise tes bras sur ton sein,
Et de ton cœur endormi
Chasse à jamais tout dessein.
Laissons-nous persuader
Au souffle berceur et doux
Qui vient à tes pieds rider
Les ondes de gazon roux.
Et quand, solennel, le soir
Des chênes noirs tombera,
Voix de notre désespoir,
Le rossignol chantera.
Paul Verlaine Fêtes galantes
In sordina
Calmi nella penombra
Delle fronde più alte,
Penetriamo il nostro amore
Di questo silenzio profondo.
Fondiamo le anime e i cuori
E i sensi estasiati
Fra i vaghi languori
Di pini e corbezzoli.
Socchiudi un poco gli occhi,
Incrocia sul seno le braccia,
Discaccia ogni disegno
Dal tuo cuore dormente.
Lasciamoci suadere
Dall'alito dolce cullante
Che va increspando ai tuoi piedi
Le fulve ondate dell'erba.
E quando solenne cadrà
Da nere querce la sera,
Voce del nostro sconforto,
L'usignolo canterà.
Traduzione : Diana Grange Fiori
Images : en haut, Pierre-Paul Feyte (Site Flickr)
au centre, Gustaf Emanuelsson (Site Flickr)
en bas, Dolan Halbrook (Site Flickr)
Beauté poignante du crépuscule. Réminiscence. le temps devient mémoire...
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