Treno che vai, dov'è che arrivi treno ?
La ragazza di fronte a me seduta
che con aria perduta le sue dita
muove veloce sul telefonino
guardando tutto intorno e al paesaggio
di tanto in tanto sbuffa, dove va ?
La donna che, malgrado faccia caldo
e l'aria è peste asciutta, resta chiusa
nel soprabito rosa e tra sé geme
di un dolore nascosto, forse teme
che all'arrivo nessuno aspetterà ?
E il vecchio coi capelli biondi tinti
che parla con nessuno dirimpetto,
e gli sorride, ma dov'è diretto ?
E tutti gli altri che vanno, dove vanno ?
Che vita li accompagna, in quale arcano
destino il treno li abbandonerà ?
Vorrei seguirli, prenderli per mano,
dirgli che il viaggio e tutto il resto è inganno,
ma resto fermo, mentre tutti vanno,
io non li seguo e loro spariranno,
per sempre spariranno dalla vita.
Giuseppe Grattacaso Confidenze da un luogo familiare Campanotto Editore, 2010
Train qui t'en vas, quelle est ta destination ?
La jeune fille assise en face de
moi
qui avec un air perdu déplace rapidement
ses doigts sur le portable
en
regardant autour d'elle et vers le paysage
elle soupire de temps en temps, où
va-t-elle ?
La femme qui, bien qu'il fasse chaud
et que l'air soit
irrespirable, reste emmitouflée
dans son manteau rose et gémit doucement
d'une
douleur secrète, peut-être craint-elle
qu'à l'arrivée personne n'attendra ?
Et
le vieillard aux cheveux blonds teints
qui parle en face à face avec personne
et
lui sourit, mais où se rend-il ?
Et tous les autres qui s'en vont, où vont-ils ?
Quelle
vie les accompagne, à quel mystérieux
destin le train va-t-il les abandonner ?
Je
voudrais les suivre, les prendre par la main,
leur dire que le voyage comme
tout le reste est illusion,
mais je reste immobile, tandis que tous s'en vont,
je
ne les suis pas et ils disparaîtront,
pour toujours ils disparaîtront de la
vie.
(Traduction personnelle)
Images : en haut, Xavier de Torres (Site Flickr)
au centre, Yannick Gatellier (Site Flickr)
Plus loin, avant, du temps de l'enfance, je jouais avec le train mécanique de mon frère. Les rails formaient un huit et inlassablement le petit train et ses wagons repassaient devant nous. Il suffisait de remonter le mécanisme avec la clé et nous entrions dans l'infini de la répétition.
RépondreSupprimerPlus tard, je me suis intéressée au ruban de Moebius et à la théorie des cordes de l'univers et à toutes les autres où le monde et le temps roulent sur eux-mêmes.
Les adieux ce sont des au-revoir, ailleurs, plus tard, dans un autre temps si l'on doit se revoir.
Il faut s'enfouir dans la monotonie du voyage en train, les yeux perdus sur l'horizon qui tourne comme les paysages. Douce torpeur où les visages aimés viennent nous frôler, absous.
Cette chanson me rappelle les années 60. Richard Anthony, je crois. Nous aimions être tristes à l'âge où le bonheur se savoure avec quelques notes de blues.
J'ai envie d'ajouter pour ces voyages un peu tristes, ces regrets, cette réponse de Perdican à Camille :
RépondreSupprimerPERDICAN
- Adieu, Camille, retourne à ton couvent, et lorsqu'on te fera de ces récits hideux qui t'ont empoisonnée, réponds ce que je vais te dire : Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière ; et on se dit : “ J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui. ”
(Extrait de : "On ne badine pas avec l’Amour" - Alfred de Musset)