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jeudi 12 décembre 2013

"Il y a un pays... ?"




N'est-il pas ce jour, pour vous et nous lisant ensemble, pour Honoré ressassant : Sémyre haine parents, Sémyre trahison, paroles bientôt couvertes du délire des lèvres flûté par quel être primordial à tête de sommeil ?, le Grand Pan n'est pas mort, il respire par les bouches confuses, ce jour n'est-il pas et les matins nommés, la blondeur, les pâleurs de lys et de roses, la surenchère claire de l'Astrée, blancs d'un langage sans autres échos que l'écho (rien en cinq volumes) de ce blanc du plus beau de la plaine, lac ou troupeau d'anonyme mémoire (a-t-on l'identité d'une goutte ?) que les phrases s'évaporent à cerner des plus belles nuances : au fond elliptique du discours, ce miroir renvoyant vos métamorphoses bergères dans le plus beau des Forez ; n'est-il pas ce jour, de quel autre nom qualifier l’irradiation blanche des mots toisons ?,  clarté pauvre (la nuit monte à travers) que seule une lecture suffisamment brebis, menant le lecteur parmi les songes, rêvasseur d'un texte à qui la rêvasserie accorda une houlette, une flûte à moduler l'incohérence et un troupeau chez les Astréens, enrichirait du vert pré, du bleu ciel, du jaune soleil, de l'orangé indigo rouge violet des conflits végétaux d'une région tâtonnante enfin ressuscitée par le prisme de l’œil qui dort : auprès d'une ancienne Lyon, du côté du sommeil levant, il y a un pays... ?

Michel Chaillou  Le sentiment géographique, Gallimard, 1976

 







Images : en bas, (1) et (2)  Site Flickr



1 commentaire:

  1. Oh, il est mort hier ...
    Quelle étrange pastorale vous nous offrez ce jour...
    "... irradiation blanche des mots toisons" (Est-ce cela la mort, Emmanuel ?)
    Sur son blog - excellent - on peut lire ces mots où il écrit avec tant de justesse : "J'ai eu, ces deux jours, ces moments heureux d'expansion interne et de lucidité d'idées, qui ne m'arrivent que quand je suis seul, en présence de mes idées. J'appelle cela être en bonne fortune avec moi-même. J'ai toujours eu la disposition à retenir en moi les impressions et les idées. L'expansion est toujours plus ou moins lente, difficile et embarrassée. C'est un véritable instinct, qui me tient renfermé en moi-même et qui empêche l'expansion des idées ou des sentiments.(...) Ma sensibilité réagit peu au dehors, elle est occupée ou par des impressions internes, confuses, et c'est là l'état le plus habituel, ou par des idées qui me saisissent, que je renferme, que je creuse au dedans, sans éprouver aucun besoin de les répandre au dehors."

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