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samedi 20 avril 2013

À la tombée du jour





When I heard at the close of the day how my name had been receiv’d with plaudits in the capitol, still it was not a happy night for me that follow’d, 

And else when I carous’d, or when my plans were accomplish’d, still I was not happy, 

But the day when I rose at dawn from the bed of perfect health, refresh’d, singing, inhaling the ripe breath of autumn, 

When I saw the full moon in the west grow pale and disappear in the morning light, 

When I wander’d alone over the beach, and undressing bathed, laughing with the cool waters, and saw the sun rise, 

And when I thought how my dear friend my lover was on his way coming, O then I was happy, 

O then each breath tasted sweeter, and all that day my food nourish’d me more, and the beautiful day pass’d well, 

And the next came with equal joy, and with the next at evening came my friend, 

And that night while all was still I heard the waters roll slowly continually up the shores, 

I heard the hissing rustle of the liquid and sands as directed to me whispering to congratulate me, 

For the one I love most lay sleeping by me under the same cover in the cool night, 

In the stillness in the autumn moonbeams his face was inclined toward me, 

And his arm lay lightly around my breast – and that night I was happy.

Walt Whitman  Leaves of grass, Calamus 




Quand j’ai appris à la tombée du jour que mon nom avait été accueilli par des applaudissements au Capitole, ce ne fut pas pour autant une nuit heureuse qui suivit pour moi, 

Et de même quand j’ai fait la fête, ou lorsque mes plans se sont réalisés, je n’étais pas heureux pour autant, 

Mais le jour où je me suis levé à l’aube du lit de la santé parfaite, reposé, chantant, aspirant le souffle mûr de l’automne, 

Quand j’ai vu la pleine lune pâlir à l’ouest et disparaître dans la lumière du matin, 

Quand j’ai erré seul sur la plage et me déshabillant me suis baigné, riant avec les eaux fraîches, et que j’ai vu le soleil se lever, 

Et quand j’ai pensé que mon cher ami mon amant était en chemin vers moi, oh alors j’étais heureux, 

Oh alors chaque bouffée d’air avait un goût plus doux, et toute la journée les aliments m’ont mieux nourri, et la belle journée s’est heureusement passée, 

Et la suivante est arrivée avec une joie égale, et avec le soir de la suivante est arrivé mon ami, 

Et cette nuit-là tandis que tout était calme j’ai entendu les eaux rouler lentement et sans interruption le long du rivage, 

J’ai entendu le bruissement sifflant de l’élément liquide et du sable comme s’il s’adressait à moi en murmurant pour me féliciter, 

Car celui que j’aime plus que tout dormait étendu à mes côtés sous la même couverture dans la nuit fraîche, 

Dans le calme des rayons de lune d’automne son visage était incliné vers moi, 

Et son bras reposait légèrement autour de ma poitrine – et cette nuit-là, j’étais heureux.

Traduction : Renaud Camus  (in Chroniques achriennes, P.O.L, 1984)




Quando, sul finire del giorno, udii che ero stato elogiato al Campidoglio, non fu felice per me la notte che seguii ; 

E così pure quando feci baldoria o quando i miei progetti più importanti si attuarono, ancora non fui felice, 

Ma il giorno in cui all’alba mi alzai dal letto, in perfetta salute, elettrico, respirando una dolce brezza, 

Quando vidi la luna piena impallidire ad occidente e sparire nella luce del mattino, 

Quando solitario vagabondai sulla spiaggia e nudo mi tuffai, ridendo con le onde, e vidi sorgere il sole, 

E quando pensai che il mio caro amico, il mio amante stava arrivando, oh, allora fui felice ; 

Allora ogni alito d’aria più dolce mi apparve, e tutto quel giorno il cibo meglio mi nutrì, e lo splendido giorno trascorse felice, 

E il giorno seguente arrivò con uguale gioia, e il giorno dopo, di sera, arrivò il mio amico, 

E quella notte, mentre tutto taceva, udii le onde, lente, continue, frangersi contro la spiaggia, 

Udii il sibilante fruscio dell’acqua e della sabbia, come rivolto a me, sussurrare per congratularsi, 

Perché colui che amavo giaceva addormentato accanto a me, 

Nel silenzio, nella luce dei chiari raggi della luna, il suo viso rivolto verso di me, 

E il braccio leggero sul mio petto e quella notte fui felice.

Traduzione : Marina Tornaghi  (in Calamus, Enola, 2000)






Images : de haut en bas, (1) Week-end  (Andrew Haigh, 2011)



(4) Mitchell Klein  (Site Flickr)



1 commentaire:

  1. C'est magnifique Emmanuel mais comme on se sent exclue si on est femme de ces amours enroulées comme galets dans la mer. Mais je suis heureuse de ces fugues amoureuses qui traversent votre blog librement. Vous êtes fidèle à vos roses. Que de beauté et d'incandescence. je baisse le store : trop de soleil...

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