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jeudi 14 février 2013

L'addio (3)





"
Le rose del volto già sono pallenti..."






L'addio è appropriato al melodramma. Nell'opera il momento dell'addio è spesso impetuoso, caldissimo, e dice in quell'oltrelingua che è la musica lo strazio della separazione, ma anche lo spaventoso stupore per la fine dell'amore, o per la fine della vita, che è la stessa cosa dell'amore. Il teatro delle passioni è sostanza dell'opera, fondamento della scrittura scenica e musicale. E la figura dell'addio, in questo teatro, ha raccolto spesso il grido del personaggio congiunto con l'impotenza dinanzi al disegno del destino. Un solo esempio, tra i tanti possibili, e bellissimi. Quando Violetta nella Traviata canta «Addio del passato bei sogni ridenti» la musica fa della voce, insieme tremante e forte, il tempo-spazio in cui le cose finite tornano, e tornano insieme col senso della loro sparizione. L'addio diventa il grido dolente e insieme impotente dinanzi all'irreversibilità del tempo, e nel suo impeto dolce, nella bellezza dell'onda melodica, quel grido sembra raccogliere quello che la lingua non può dire se non svilendo e impoverendo. Quel che è perduto e che sta per dissolversi è richiamato per un istante a una sua presenza e, nello stesso tempo, nominato con la carezza e l'abbraccio della lontananza già insinuatasi nei pensieri, nel corpo, nella voce. Il sogno dell'altrove che da quel momento unisce nel famoso duetto Violetta e Alfredo («Parigi, o caro noi lasceremo») ha già in sé l'ombra densa e irremediabile della fine : amore e morte sono, insieme, già nel cuore di ogni nota, di ogni vocale del canto.


Antonio Prete Trattato della Lontananza, ed. Bollati Boringhieri, 2008






L'adieu est approprié au mélodrame. À l'opéra, le moment de l'adieu est souvent impétueux, brûlant, et il dit dans cette outre-langue qu'est la musique le déchirement de la séparation, mais aussi la terrible stupeur devant la fin de l'amour, ou de la vie, qui est la même chose que l'amour. Le théâtre des passions est la substance même de l'opéra, le fondement de l'écriture scénique et musicale. Et la figure de l'adieu, dans ce théâtre, a souvent réuni le cri du personnage et son impuissance face aux menées du destin. Un seul exemple, parmi tant d'autres tous très beaux : quand Violetta dans la Traviata chante «Adieu, beaux rêves souriants du passé», la musique fait de la voix, à la fois tremblante et forte, le temps-espace dans lequel les choses du passé reviennent, et reviennent en même temps que le sens de leur disparition. L'adieu devient le cri douloureux et impuissant face à l'irréversibilité du temps, et dans son doux élan, dans la beauté du flot de la mélodie, ce cri semble exprimer ce que le langage ne peut pas dire sans l'avilir et l'appauvrir. Ce qui est perdu et qui va se dissoudre est ramené pour un instant à l'existence et, dans le même temps, nommé avec la caresse et l'étreinte de l'éloignement qui s'est déjà insinué dans les pensées, le corps, la voix. Le rêve de l'ailleurs qui à partir de ce moment-là unit Violetta et Alfredo dans leur célèbre duo («Nous quitterons Paris, ô mon bien-aimé») a déjà en lui l'ombre dense et irrémédiable de la fin : l'amour et la mort sont déjà, ensemble, dans le coeur de chaque note, dans chacune des voyelles du chant.

(Traduction personnelle)






 


Parigi, o caro noi lasceremo...

Image
: Site Flickr

Source de la video
: Site YouTube.

1 commentaire:

  1. Magnifique méditation sur l'impuissance dans l'adieu d'être plus fort que le destin et cette vulnérable, minuscule faille où se glisse ce qui a été merveille... Parfois on ne peut plus lutter et on laisse le sable couler et ensevelir les plus beaux souvenirs...

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