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samedi 16 février 2013

Mitografie del tramonto




Il tramonto è la festa dell'orizzonte. La linea delle colline mescola il suo azzurro – l'azzurro della lontananza – con il ventaglio dei colori. È un incendio.


La linea che unisce il mare con il cielo trema nell'attesa di accogliere il disco infuocato. Laggiù, dove la distesa degli ulivi scende verso il mare, la luce scoppia d'arancione.

Eppure, nel tripudio della luce, c'è l'annuncio dello spengimento. Da qui la malinconia che trascorre nella poesia del tramonto. Nel folto dei pensieri si fa largo il «disio», quella condizione dell'animo evocata da Dante ad apertura del canto ottavo del Purgatorio. Il tramonto è l'ora in cui l'esiliato è visitato dalla nostalgia. E in Dante l'esilio dalla terra si congiunge, modulando il ricordo e l'attesa, con l'esilio dalla patria celeste.

Nell'ora del tramonto la sospensione mostra il suo patto con il fuggitivo, con l'apparenza, con l'essere esposti all'imprevidibilità del cammino. «Temp'era già che l'aere s'annerava» : ma c'è ancora, nella valletta dei principi, il barlume che permette l'incontro e il riconoscimento delle anime gentili.

Antonio Prete Trattato della lontananza, ed. Bollatti Boringhieri, 2008






Mythographies du soleil couchant

Le coucher du soleil est la fête de l'horizon. La ligne des collines mêle son azur – l'azur de l'éloignement – à l'éventail des couleurs. C'est un embrasement.


La ligne qui unit la mer et le ciel tremble dans l'attente du disque de feu. Là bas, où l'étendue des oliviers descend vers la mer, la lumière orangée éclate.

Et pourtant, dans cette fête de la lumière réside aussi l'annonce de son extinction. C'est de là que vient la mélancolie, si présente dans la poésie du crépuscule. Au cœur des pensées s'impose le «désir», cette disposition de l'âme évoquée par Dante au début du huitième chant du Purgatoire. Le coucher du soleil est le moment où la nostalgie s'empare de l'exilé. Et chez Dante, l'exil de la terre, dans sa modulation du souvenir et de l'attente, rejoint l'exil de la patrie céleste.

Dans l'heure du crépuscule, la suspension manifeste son alliance avec la fugacité, avec l'apparence, avec l'exposition à l'imprévisibilité du chemin. «C'était le temps déjà où l'air s'obscurcissait» : mais il y a encore, dans la vallée des princes, la lueur qui permet aux âmes nobles de se rencontrer et de se reconnaître.

(Traduction personnelle)









Images : Renaud Camus (Source)





4 commentaires:

  1. Comme c'est beau Emmanuel... Oui, nous accompagnons dans la mélancolie ce qui meurt lentement dans tant de beauté. Mais plus qu'une mort (Oh cette chanson....)je sens une modification. Chaque coucher de soleil enfante une nuit puis une aurore. Il faut accepter de mettre en terre un grain pour qu'il germe... Merci pour cette beauté qui nous raconte et pour les traductions, les photos, les silences....

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  2. Merci de ce commentaire, Christiane ! Il y a effectivement beaucoup de mélancolie dans ce texte d'Antonio Prete (le "Trattato della lontananza" est vraiment un très beau livre, hélas toujours inédit en français...), et dans la chanson de Brian Eno. Mais malgré l'ombre qui gagne, il y a toujours cette lueur dans la vallée des princes, pour que les âmes nobles puissent s'y rencontrer et s'y reconnaître.

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  3. Heureuse de retrouver cette évocation si subtile.
    Et puis la nuit n'est pas si sombre... Il faut accepter la perte - provisoire- du soleil pour plonger, immobile, dans le scintillement des étoiles, dans ce cache-cache de la lune. Et, dans cette paix écouter la nuit : la hulotte, les grillons, les herbes et les feuilles et quand on peut : la mer... seul ou avec un être aimé...

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  4. Mon premier souvenir de crépuscule c'est le crépuscule méditerranéen de Campana : " Le Dieu d'or du crépuscule verse un baiser sur les grandes figures délavées sur les murs des hauts palais, les grandes figures qui aspirent à lui comme à un souvenir plus antique de gloire et de joie." Et puis aussi celui plus récent d'un coucher de soleil sur le Sahara, volé d'un avion, à cinq milles mètres. On se sent si puissant... Mais heureusement, on redevient vite homme.

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