Un nouvel extrait du Diario (Journal) de Piero Santi, où il est question d'une rencontre nocturne avec un "Lacombe Lucien" transalpin :
[10 DICEMBRE 1944 (DOMENICA)] Una sera, stavo seduto su una panchina di Piazza Santa Maria Novella aspettando l’ora di andare a letto. Ero solo e in un triste
stato d’animo. Di fronte a me un gruppo di gente, indistinto nell’oscurità,
attendeva gli ultimi tram. Ad un tratto qualcuno si stacca dal gruppo e siede
accanto a me : riconosco, alla divisa, un milite della "Muti". Era molto
giovane, il basco lasciava scoperta gran parte della testa, gli occhi erano
incavati, come quelli di molti ragazzi fiorentini. Io stavo fumando, dietro a
certi miei pensieri, quando ad un tratto sentii che l’altro mi guardava. Sentii
il suo sguardo prima ancora di vederlo addosso a me : mi voltai appena e vidi
il ragazzo guardarmi avidamente, con une sguardo che tentava di render serio e
quasi duro mentre gli occhi, oltre quello, erano tenui, di una delicatezza
femminile. Fra noi vi era tutto il silenzio della notte calda d’estate : ed ora
cresceva quel silenzioso imbarazzo. Quando ad un tratto disse : «Sono rimasto
senza sigarette, potete darmene una ?» E dopo un attimo di silenzio, come per
un pensiero non tanto sopraggiunto quanto ripreso dopo una iniziale incertezza,
aggiunse : «Ve la pago, naturalmente».
Gli detti la cigaretta protestando di
non volere i pochi centesimi, finché, convinto, il ragazzo cominciò a fumare.
Sembrò aver necessità di parole e mi disse di esser fiorentino, di chiamarsi
Silvano e di avere diciassette anni «non ancora compiuti». Io, che in certi
casi non so usare la prudenza, quasi crudelmente gli chiesi : «Perché sei nella
“Muti” ? Non hai genitori ?». «Sono solo – mi rispose aggressivamente –
l’officina dove lavoravo è stata chiusa. Avevo fame». «E non avevi altra via
d’uscita ?». «Avevo fame e non sapevo che fare. Una sera lessi un cartello :
"Arruolatevi nell’Ettore Muti". Andai ad arruolarmi. Avevo i vestiti a pezzi».
Io
ero preso, ormai, dall’interesse verso di lui e solo più tardi pensai a ciò che
era dietro a quelle parole : una triste debolezza morale ; e proprio per
questo, ora, le riporto qui, quasi precise alle sue tanto mi risuonano nella
memoria. Ma allora mi colpì la sua povera umanità di ragazzo : era lontano il
basco che Silvano si era tolto mettendolo accanto a sé sulla panchina ; mi era
vicino soltanto un fratello di carne. Gli dissi ad un tratto : «Perché non
lasci il battaglione ? Perché non vai con i tuoi veri compagni, nei boschi ?»
Ancora una volta fui imprudente, ma in quel momento non pensavo a prudenza o
imprudenza, tanto mi sembravo chiaro che il ragazzo era semplicemente un
ragazzo. Silvano mi guardò, rise un po’ volgarmente e disse : «Domani ci danno
le divise nuove perché dobbiamo partire per il Nord. Io prendo le divise e mi
nascondo in casa di un mio amico. Credete sia un fesso ? Nel Nord ci devono
andare quei musi di coniglio degli ufficiali che ci dicon sempre che è bello
morire. Io a morire non ci voglio andare. Intanto, fino a oggi ho riscosso lo
stipendio e mi son divertito».
Ho riportato questo episodio che può apparire
insignificante e senza una conclusione, perché penso che lo stato d’animo di
Silvano sia stato quello di altri giovani. Se avessi voluto fare un racconto di
propaganda avrei dovuto riscattare Silvano e farlo andare alla macchia con i
patriotti ; ma io ho semplicemente raccontato un fatto vero con un personaggio
vero : Silvano non aveva nessuna voglia di andare alla macchia come non voleva
andare a combattere per la repubblica fascista : voleva solo, egoisticamente,
vivere ; perché nessuno gli aveva fatto mai capire, senza retorica, con
crudezza, che cos’era il bene e che cos’era il male ; ed egli credeva che
bisognasse sopratutto, salvare la propria vita. Obbediva, cieco, a quello
istinto animale ; il resto era mistero.
Riprenderò forse un altro giorno a
parlare di quei mesi estivi e di altri personaggi ; ormai sono stanco ; non so
più quello che ho scritto e se tutte queste parole avranno un senso.
[10 DECEMBRE 1944 (DIMANCHE)] Un soir, j’étais assis sur un banc de la place Santa Maria Novella, en attendant l’heure d’aller me coucher. J’étais seul et triste. Devant moi, quelques personnes, à peine des silhouettes dans l’obscurité, attendaient les derniers tramways. Soudain, quelqu’un se détache du groupe et vient s’asseoir à côté de moi. Je reconnais à son uniforme un milicien de la brigade Ettore Muti. Il était très jeune, le béret laissait en grande partie sa tête découverte, les yeux étaient enfoncés, comme ceux de nombreux garçons florentins. Je fumais, perdu dans mes pensées, quand tout à coup, je m’aperçus que l’autre me regardait. Je sentis son regard avant de le voir fixé sur moi : je me retournai un peu et je vis le garçon me fixer avidement, d’un regard qu’il s’efforçait de rendre sérieux et presque dur, alors que les yeux étaient au fond tendres, d’une délicatesse féminine. Entre nous régnait tout le silence d’une chaude nuit d’été, et maintenant cet embarras silencieux grandissait. Tout à coup, il dit : «Je n’ai plus de cigarettes, vous pouvez m’en donner une ?» Et après un moment de silence, non pas pour compléter sa pensée, mais plutôt pour reprendre ce qu’il avait d’abord hésité à formuler, il ajouta : «Bien sûr, je vous la paie.».
Je lui donnai une cigarette en insistant pour la lui
offrir, jusqu’à ce qu’il se laisse convaincre et commence à fumer. Il semblait
avoir besoin de parler et il me dit qu’il était florentin, qu’il s’appelait
Silvano et qu’il n’avait «pas encore» dix-sept ans. Moi qui dans
bien des cas suis incapable de faire preuve de prudence, je lui demandai
presque cruellement : «Pourquoi es-tu dans la "Muti" ? Tu n’as
pas de parents ?» «Je suis seul, me répondit-il de façon agressive,
l’usine où je travaillais a fermé. J’avais faim.» «Et tu n’avais pas
d’autre solution ?» «J’avais faim et je ne savais pas quoi faire, un soir,
j’ai vu sur une affiche : "Rejoignez la brigade Ettore Muti". Je me suis engagé. J’avais des habits tout
déchirés.»
Désormais, son récit retenait toute mon attention, et ce n’est que
plus tard que je réfléchis à ce qui se cachait derrière ces paroles : une
triste faiblesse morale ; c’est la raison pour laquelle je les rapporte
ici, presque mot pour mot tant elles résonnent encore dans ma mémoire. Mais sur
le moment, je fus frappé par sa pauvre humanité de garçon : j’avais oublié
le béret que Silvano avait enlevé et posé à côté de lui sur le banc ; je
n’avais près de moi qu’un frère de sang. Je lui dis brusquement :
«Pourquoi tu ne désertes pas ? Tu devrais plutôt rejoindre tes vrais
camarades dans le maquis !» Je me montrai encore une fois imprudent,
mais sur le moment, ces questions de prudence m’étaient étrangères, tant il me
semblait évident que ce garçon n’était justement qu’un garçon. Silvano me
regarda, il rit de façon un peu vulgaire et dit : «Demain, ils nous
donnent des uniformes neufs parce que nous devons partir pour le Nord. Je
prends les uniformes et je vais me cacher dans la maison d’un ami. Vous croyez que je suis bête ? Dans le Nord, ils n’ont qu’à y aller ces poules
mouillées d’officiers qui nous disent tout le temps que c’est beau de mourir.
Moi, je n’ai aucune envie de mourir. En attendant, jusqu’à aujourd’hui, j’ai
touché ma solde et j’en ai bien profité !»
J’ai rapporté cet épisode qui
peut paraître insignifiant et peu concluant parce que je pense que l’état
d’esprit de Silvano a été aussi celui d’autres jeunes gens. Si j’avais voulu
faire un récit de propagande, j’aurais dû racheter Silvano en lui faisant
rejoindre les patriotes dans le maquis ; mais j’ai simplement voulu
raconter une histoire vraie avec un vrai personnage : Silvano n’avait
aucune envie d’aller dans le maquis, comme il n’avait également aucune envie de
se battre pour la république fasciste. Il voulait seulement vivre, égoïstement, parce que personne ne lui avait jamais appris, avec rigueur, sans
aucune rhétorique, ce qu’était le bien et ce qu’était le mal ; pour lui,
la seule chose qui comptait était de sauver sa peau. Il obéissait aveuglement à
cet instinct animal : tout le reste était mystère.
Je reparlerai peut-être
une autre fois de ces mois d’été et d’autres personnages ; maintenant je
suis fatigué ; je ne sais même plus ce que j’ai écrit et si tous ces mots
peuvent avoir un sens.
(Traduction personnelle)
Images : en haut, Mark (Site Flickr)
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