"Dove sono Elmer, Herman, Bert, Tom e Charley,
l'abulico, l'atletico, il buffone, l'ubriacone, il rissoso ?
Tutti, tutti, dormono sulla collina."
La chanson de Fabrizio De André Il Suonatore Jones (Jones, le musicien) (1971, avec la collaboration de Giuseppe Bentivoglio et Nicola Piovani) est inspirée de l'une des 244 épitaphes de l'Anthologie de Spoon River, l'ouvrage d'Edgar Lee Masters (1868-1950), très peu connu en France mais extrêmement populaire en Italie grâce à la traduction qu'en a faite Fernanda Pivano en 1943, sur les conseils de Cesare Pavese. Le texte original parle d'un violoneux (Fiddler Jones), mais il devient un joueur de flûte dans l'adaptation de Fabrizio De André :
Il Suonatore Jones
In un vortice di polvere
gli altri vedevan siccità,
a me ricordava
la gonna di Jenny
in un ballo di tanti anni fa.
Sentivo la mia terra
vibrare di suoni, era il mio cuore
e allora perché coltivarla ancora,
come pensarla migliore.
Libertà l'ho vista dormire
nei campi coltivati
a cielo e denaro,
a cielo ed amore,
protetta da un filo spinato.
Libertà l'ho vista svegliarsi
ogni volta che ho suonato
per un fruscio di ragazze
a un ballo,
per un compagno ubriaco.
E poi se la gente sa,
e la gente lo sa che sai suonare,
suonare ti tocca
per tutta la vita
e ti piace lasciarti ascoltare.
Finii con i campi alle ortiche
finii con un flauto spezzato
e un ridere rauco
ricordi tanti
e nemmeno un rimpianto.
Jones, le musicien
Un tourbillon de poussière
évoquait pour les autres la sécheresse,
moi, cela me rappelait
la jupe de Jenny
dans un bal d'autrefois.
Je sentais ma terre
vibrer, c'était mon cœur,
et alors pourquoi continuer à la cultiver,
comment imaginer la rendre meilleure ?
La liberté, je l'ai vue dormir
dans les champs cultivés
de ciel et d'argent
de ciel et d'amour,
protégée par des barbelés.
La liberté, je l'ai vue se réveiller
chaque fois que j'ai joué
pour un froufrou de robes
dans un bal,
pour un compagnon ivre.
Et puis, si les gens le savent,
et ça finit toujours par se savoir
qu'on est musicien,
il faudra jouer toute la vie
et c'est plaisant quand les gens vous écoutent.
J'ai fini avec des champs d'orties
J'ai fini avec une flûte brisée
et un rire rauque,
tant de souvenirs
mais pas un seul regret.
(Traduction personnelle)
Images : en haut, Site Flickr
en bas, Franco Folini (Site Flickr)
On peut lire ici le texte original d'Edgar Lee Masters, Fiddler Jones, et la traduction de Fernanda Pivano.
Une traduction française est disponible ici.
Une traduction française est disponible ici.
Quelle étrangeté que ces chants qui dialoguent de mort à mort dans ce cimetière. de Spoon River (La rivière Cuilère). Tout un village qui bruisse d'histoires, de mémoires, tous morts ... 244 épitaphes... La chanson est ici magnifiquement interprétée. Quelle voix !
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