Bruno Barilli fait ici le portrait du violoniste Adolf Busch ; le texte date d'avril 1929 :
Con la sua statura da giovanottone e la sua faccia tonda e strapaesana Busch sembra un famiglio cresciuto all’ombra dei pagliai. È tutto rosso di aria aperta. I suoi capelli sono come il fieno falciato. Ha una fronte ostinata, e gli occhi chiari dell’uomo di campagna — ma due mani da paggio.
Quando deve lottare contro un
accompagnamento pesante et teatrale il suo sangue si scalda, raddoppia la sua
lena, sotto la fronte corrugata gli occhi fan fuoco e fiamme. Allora Busch
viene fuori con dei gesti impazienti e delle sortite da temporale : il suo
arco sferza, flagella le corde. Vento e pioggia fan girare le nubi sull’orlo di
un abisso. Fin che dalla tormentata cadenza si leva, con un giuoco di ghirigori
ascendenti e si apre a poco a poco il motivo iniziale.
Chiudi gli occhi e
cammina. Busch ti tiene per mano. Odi fluire sul tuo finto letargo il rurale
incantesimo ?
« La sera è nel villaggio : riposo rusticano. Un
annottare del cielo, un corso d’acqua che canta. Equilibrio eccelso del mondo. »
Sobrio, soltanto, il violonista non aggiunge una smorfia, non aggiunge un
commento alla purezza dei suoni che il suo lampante strumento diffonde intorno
a sé.
È un dolce lume quel violino, una lucerna ad olio. Splende l’olio
diafano, immobile.
Bruno Barilli Delirama, Vallecchi Editore, 1963
Avec sa stature de grand jeune homme et son visage rond si allemand, Busch ressemble à un valet de ferme qui a grandi à l’ombre des meules. Il a le teint rougi de ceux qui vivent au grand air. Ses cheveux sont comme du foin fauché. Il a un front têtu, et les yeux clairs de l’homme de la campagne — mais deux mains de page.
Quand il doit lutter contre un accompagnement lourd et théâtral,
son sang s’échauffe, il redouble d’ardeur ; sous le front plissé, les yeux
lancent des éclairs et des flammes. Alors, Busch s’impose avec des gestes
impatients et des grondements d’orage : son archer cingle, fouette les
cordes. Le vent et la pluie font tournoyer les nuages sur le bord d’un abîme. Jusqu’à
ce que, avec un jeu d’ascendantes arabesques, le thème initial s’élève de la
cadence tourmentée pour se frayer lentement un chemin.
Ferme les yeux et marche.
Busch te tient par la main. Entends-tu s'écouler sur ta feinte léthargie le rural
enchantement ?
« Le soir est dans le village : repos rustique. Des
notes sur le ciel, un cours d’eau qui chante. Equilibre sublime du monde ».
Sobre, essentiel, le violoniste ne fait pas de manières, il n’ajoute aucun
commentaire à la pureté des sons que son brillant instrument répand autour de
lui.
Ce violon est une douce lumière, une lampe à huile. L’huile diaphane
resplendit, immobile.
Il y a un portrait secret, de billet en billet, qui s'élabore, bien mystérieux. De musique en écriture, de plume en pinceau, de silence en rugissements, cette présence me devient familière et proche.
RépondreSupprimerCette page est bien sûr magnifique. je vais écouter les extraits musicaux et soulever les liens des images...
Beauté sidérante de cette musique. Quel archet ! mais aussi quel courage que cet exil volontaire dénonçant le fascisme.
RépondreSupprimerLe portrait est épatant, drôle et sensible. Le lien Monet est magique !