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samedi 16 janvier 2016

Marsyas



« Rettulit exitium, satyri reminiscitur alter, 
Quem Tritoniaca Latous harundine victum 
Affecit poena. "Quid me mihi detrahis ?" inquit ; 
"A ! piget, a ! non est" clamabat "tibia tanti". 
Clamanti cutis est summos direpta per artus 
Nec quicquam nisi vulnus erat ; cruor undique manat 
Detectique patent nervi trepidaeque sine ulla 
Pelle micant venae ; salientia viscera possis 
Et perlucentes numerare in pectore fibras. »

Ovide  Métamorphoses, Livre VI, 285-391







Marsyas

Les pins du bois natal que charmait ton haleine 
N'ont pas brûlé ta chair, ô malheureux ! Tes os 
Sont dissous, et ton sang s'écoule avec les eaux 
Que les monts de Phrygie épanchent vers la plaine. 

Le jaloux Citharède, orgueil du ciel hellène, 
De son plectre de fer a brisé tes roseaux 
Qui, domptant les lions, enseignaient les oiseaux ; 
Il ne reste plus rien du chanteur de Célène. 

Rien qu'un lambeau sanglant qui flotte au tronc de l'if 
Auquel on l'a lié pour l'écorcher tout vif. 
Ô Dieu cruel ! Ô cris ! Voix lamentable et tendre ! 

Non, vous n'entendrez plus, sous un doigt trop savant, 
La flûte soupirer aux rives du Méandre... 
Car la peau du Satyre est le jouet du vent.

José-Maria de Heredia   Les Trophées 










Images : en haut, Jean-Paul Marcheschi  Marsyas

en bas, (1) Tiziano Vecellio  Punizione di Marsia

(2) Jean-Paul Marcheschi  Marsyas jaune

 


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