« Rettulit exitium, satyri reminiscitur alter,
Quem Tritoniaca Latous harundine victum
Affecit poena. "Quid me mihi detrahis ?" inquit ;
"A ! piget, a ! non est" clamabat "tibia tanti".
Clamanti cutis est summos direpta per artus
Nec quicquam nisi vulnus erat ; cruor undique manat
Detectique patent nervi trepidaeque sine ulla
Pelle micant venae ; salientia viscera possis
Et perlucentes numerare in pectore fibras. »
Ovide Métamorphoses, Livre VI, 285-391
N'ont pas brûlé ta chair, ô malheureux ! Tes os
Sont dissous, et ton sang s'écoule avec les eaux
Que les monts de Phrygie épanchent vers la plaine.
Le jaloux Citharède, orgueil du ciel hellène,
De son plectre de fer a brisé tes roseaux
Qui, domptant les lions, enseignaient les oiseaux ;
Il ne reste plus rien du chanteur de Célène.
Rien qu'un lambeau sanglant qui flotte au tronc de l'if
Auquel on l'a lié pour l'écorcher tout vif.
Ô Dieu cruel ! Ô cris ! Voix lamentable et tendre !
Non, vous n'entendrez plus, sous un doigt trop savant,
La flûte soupirer aux rives du Méandre...
Car la peau du Satyre est le jouet du vent.
Images : en haut, Jean-Paul Marcheschi Marsyas
en bas, (1) Tiziano Vecellio Punizione di Marsia
(2) Jean-Paul Marcheschi Marsyas jaune
Ce que j'aime le plus, c'est la musique...
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