Translate

vendredi 3 juillet 2015

Torneranno le sere (Les soirs reviendront)



 
Torneranno le sere a intepidire
nell’azzurro le piazze, ai bianchi muri
la luna in alto s’alzerà dal mare
e nella piena dei giardini il vento
fitto di case, d’alberi, di stelle
passerà per la grande aria serena.
Torneranno nel sogno anche le voci
delle famiglie illuminate a cena,
la rapida ebrietà del loro riso.


O finestrelle, pozzi, logge, vetri
attaccati alla vita, allo spiraglio
delle fresche delizie e dei rimpianti,
o luna nuova sulla mia memoria,
tornate ad albeggiare con quel canto
di parole perdute, con quei suoni
struggenti, con quei baci morsi al buio.
Siate la polpa rossa dell’anguria
spaccata in mezzo alla tovaglia bianca.


Alfonso Gatto La storia delle vittime, Mondadori, 1966.
 
Les soirs reviendront tiédir dans le bleu les places,
aux murs blancs la lune, haut, montera de la mer
et dans la crue des jardins le vent
dru de maisons, d'arbres, d'étoiles
passera dans le grand air serein.
Reviendront en rêve jusqu'aux voix
des familles éclairées au dîner,
la rapide ivresse de leur rire.

Ô fenestrelles, puits, loggias, vitres
attachés à la vie, à la lueur
des frais plaisirs et des regrets,
ô lune neuve sur ma mémoire,
revenez comme l'aube avec ce chant
de mots perdus, avec ces sons
déchirants, ces baisers mordus dans le noir.
Soyez la pulpe rouge de la pastèque
fendue au milieu de la nappe blanche.


 (Traduction : Bernard Simeone)






Grazie a Teresa (Site Flickr) per le sue bellissime fotografie di Salerno



5 commentaires:

  1. "... lune neuve sur ma mémoire"...
    Clairs de lunes propices aux souvenirs émus. présence fidèle au-dessus du temps... mélancolie... Quelle belle traduction !

    RépondreSupprimer
  2. Oups ! un peu, beaucoup de vague à l'âme. Terres de femmes, ce blog enchanteur esquisse un au revoir. Tant de beauté, tant d'harmonie entre Angèle Paoli et Yves Thomas. La nuit tombe sur ce désir d'ouvrir le blog et de se dire : qu'a-t-elle préparé comme surprise ? Poème ? Note de lecture ? Éphéméride ? Dans la si parfaite présentation de'Yves. Et puis les créations de Guidu. Bien sûr on peut relire ce nombre impressionnant de billets (un par jour) mais ces deux-là vont manquer au paysage poétique et humaniste de ce temps si incertain. Ah, Emmanuel, je suis triste, triste, triste...
    "... ô lune neuve sur ma mémoire,
    revenez comme l'aube avec ce chant
    de mots perdus, avec ces sons
    déchirants, ces baisers mordus dans le noir.
    Soyez la pulpe rouge de la pastèque
    fendue au milieu de la nappe blanche."

    Comme Bernard Simeone dit bien cela qui pèse sur le cœur...

    RépondreSupprimer
  3. Oh, pourquoi avez-vous enlevé le feu dans la petite vignette ? C'était si beau (même si j'aime ce clair de lune). Je me suis promenée dans le innombrables feuillets de Terres de femmes. Quelle richesse presque inépuisable...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ai laissé (provisoirement) les clés de ce blog à quelques gamins espiègles qui s'amusent à le redécorer à leur guise, ce qui explique tous ces gadgets animés que vous y voyez apparaître depuis quelques jours...

      J'aime aussi beaucoup 'Terres de femmes" et il est bien dommage que ce blog s'arrête. Je crois que cela peut aussi être lié à une évolution (regrettable, à mon avis) du Net où se développent sans cesse les fameux "réseaux sociaux" au détriment des blogs qui sont de moins en moins fréquentés. Cela peut être certainement un facteur de découragement lorsque l'on considère le temps et l'énergie nécessaires pour faire vivre quotidiennement un blog et le peu de visiteurs qui y passent, souvent très rapidement...

      Supprimer
    2. Cette analyse est pertinente, Emmanuel.
      J'aime beaucoup les espiègleries de vos gamins espiègles !

      Supprimer