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vendredi 24 juillet 2015

La Dernière Danse




"Cuando se revelen los recuerdos
y me pongan contra la pared..."






Sans cesse je roulais d'un coin du lit à l'autre,
je n'eus plus qu'à me retirer de mon alcôve
pour aller me rouler dans les bars de la ville :
là je vis des gens comme moi dans la débile
ordure musicale tombant sur nos têtes
attendre comme moi l'issue de cette fête
mais d'être là ensemble à nous saouler faisait
oublier la sentence qui nous menaçait,
ensemble nous levions à travers la fumée
nos verres pour y noyer la pensée
trop claire qui nous crie lorsque la nuit commence :
« Ami, viens par ici, c'est ta dernière danse. »

William Cliff   Amour perdu  Le Dilettante, 2015








Images : en haut et en bas, Frank Kloskowski  (Site Flickr)

au centre, Lorenzo Giunchi  (Site Flickr)



1 commentaire:

  1. J'ai trouvé ce commentaire d'Anne Bert sous un de vos liens concernant William Cliff :
    "Oui, c'est un fort beau texte doux amer à l'allure vagabonde, et toujours son désir d'amour masculin en quête d'un frère, de l'enfance perdue... (Décidément, ne cherche-t-on toujours le cocon filial..) les vers et la prose dans un balancement autiste, douce obsession des amours qui happent et qui rejettent, laissent échoué William Cliff, la mémoire saturée de ces étreintes furtives. C'est rudement beau ces épousailles des mots, du rythme et des corps humides qui glissent, s'emboitent.... "

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