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mardi 5 septembre 2017

Gli amici (Les amis)




Gli amici

I vivi ormai
più non ti stanno accanto
e non ti fanno compagnia ;
invano cerchi di fermare
il loro sguardo su di te,
stringere la loro mano nella tua.

I loro occhi volgono altrove,
si chiudono le dita su se stesse,
la fretta allontana i loro passi.

Ma ecco sulla sponda del tuo letto,
siedono, sorridendo,
i morti,
che pazienti ascoltano
ogni voce del cuore.

Dolce è la compagnia di chi non ha più fretta.

Paola Cannas  Respiri e sospiri  Felici Editore, 2013






 Les amis

Les vivants désormais
 ne sont plus à tes côtés
et ne te tiennent plus compagnie ;
c'est en vain que tu cherches à fixer
leur regard sur toi,
 à serrer leur main dans la tienne.

Leurs yeux regardent ailleurs,
les doigts se referment sur eux-mêmes,
la hâte éloigne leurs pas.

Mais voilà qu'à ton chevet
se tiennent, en souriant,
les morts,
qui avec patience écoutent
toutes les voix du cœur.

Douce est la compagnie de ceux qui ne sont plus pressés.




Images : The Dead, de John Huston (1987)



6 commentaires:

  1. Qu'en est-il de l'éloignement de l'ami ? L'oubli ? Qui a laissé s'éloigner l'ami ? qui a ouvert la porte et offert son silence à la question restée sans réponse ?
    Les morts... Mirage...
    Ces pensées me viennent sans rien ôter de la beauté mélancolique de ce chant et de l'adagio de S.Barber. Je vais écouter la voix de Lorenzo Degl' innocenti.
    Ce blog mystérieux est d'une grande beauté.

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  2. Le Mort (extrait), par James Joyce.
    "Des larmes de générosité lui montèrent aux yeux. Il n’avait jamais rien ressenti d’analogue à l’égard d’aucune femme, mais il savait qu’un sentiment pareil ne pouvait être autre chose que de l’amour.
    Des larmes coulèrent de ses yeux, et dans la pénombre il crut voir la forme d’un jeune homme debout sous un arbre, lourd de pluie. D’autres formes l’environnaient. L’âme de Gabriel était proche des régions où séjourne l’immense multitude des morts. Il avait conscience, sans arriver à les comprendre, de leur existence falote, tremblotante. Sa propre identité allait s’effaçant en un monde gris, impalpable : le monde solide que ces morts eux-mêmes avaient jadis érigé, où ils avaient vécu, se dissolvait, se réduisait à néant. Quelques légers coups frappés contre la vitre le firent se tourner vers la fenêtre. Il s’était mis à neiger. Il regarda dans un demi-sommeil les flocons argentés ou sombres tomber obliquement contre les réverbères. L’heure était venue de se mettre en voyage pour l’Occident. Oui, les journaux avaient raison, la neige était générale dans toute l’Irlande. Elle tombait sur la plaine centrale et sombre, sur les collines sans arbres, tombait mollement sur la tourbière d’Allen et plus loin, à l’occident, mollement tombait sur les vagues rebelles et sombres du Shannon. Elle tombait aussi dans tous les coins du cimetière isolé, sur la colline où Michel Furey gisait enseveli. Elle s’était amassée sur les croix tordues et les pierres tombales, sur les fers de lance de la petite grille, sur les broussailles dépouillées. Son âme s’évanouissait peu à peu comme il entendait la neige s’épandre faiblement sur tous l’univers comme à la venue de la dernière heure sur tous les vivants et les morts."
    Extrait de « Le Mort », in Gens de Dublin, Paris, Plon, 1926. Traduit de l’anglais par Yva Fernandez, Hélène Du Pasquier, Jacques Paul Reynaud.
    Pouvez-vous, Emmanuel, le mettre sous un mot en lien, je ne sais pas faire cela et ça tient trop de place dans les commentaires ! Merci.

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    1. On peut laisser la traduction en commentaire ; cela complète la vidéo du film de Huston puisqu'on y entend justement l'original anglais du texte (à partir de "Oui, les journaux avaient raison..."). Merci de ce complément fort utile !

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  3. Merci, c'est une heureuse rencontre.

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  4. Mauro Corona, là où on ne l'attend pas. L'òm selvàrech sur votre blog, voilà une agréable surprise, car j'aime Corona malgré ses ... "intemperanze"; quant à vous, Emmanuel, les années passent, mais je retrouve toujours chez vous ce que j'y cherche: la beauté et une certaine saudade.

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    1. Merci, cher ami, pour ce commentaire chaleureux ; j'aime aussi beaucoup votre blog polyglotte et fort intéressant.

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